La pièce met en valeur le Ashington Group, rassemblement des mineurs d’Ashington, un village au nord de l’Angleterre, au commencement de leur histoire, lorsqu’ils effectuent leurs premiers pas vers l’initiation à l’art en 1934. En fait, le syndicat des mineurs avait prévu les faire assister à un cours d’économie pour parfaire leurs connaissances générales, mais c’est un professeur d’art qui leur a finalement été envoyé.
Sceptiques dès le début des cours, les mineurs ont, peu à peu, pris goût à l’art en voyant que certains avaient vraiment du talent. « L’enseignant impose un cours magistral au début et parle de peintres avec des diapositives et des livres, raconte Serge Thibodeau. Ce sont des mineurs et, à cette époque, le niveau de scolarité était très bas, alors ils ne voient pas tout de suite l’utilité de ce cours. Le professeur se met à les faire peindre et finalement ils s’ouvrent à cet univers qui leur permet de s’exprimer par rapport à ce qu’ils ressentent. »
Complicité
De l’expérience des comédiens Normand D’amour et Emmanuel Bilodeau à la jeunesse d’un diplômé de l’école de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, Sébastien Tessier, la chimie s’est installée dès le tout début chez les acteurs. Une combinaison qui marque assurément les salles où la troupe s’arrête soir après soir.
« C’est un spectacle de gang. Le metteur en scène Claude Maher a fait un travail extraordinaire là-dessus. On a du plaisir ensemble, on rit, autant que les gars qui devaient avoir bien du fun ensemble à cette époque-là », s’enthousiasme Serge Thibodeau qui se trouve à jouer Jimmy, le plus naïf de tous.« L’auteur, en écrivant la pièce, a utilisé un procédé permettant d’alléger l’atmosphère quand les propos deviennent trop intellectuels. Plus ça va, et plus les personnages développent des opinions sur l’art et ont des discussions poussées. Alors quand c’est le temps, Jimmy intervient avec sa mauvaise foi et désamorce la lourdeur d’une discussion en faisant rire. Le même procédé avait été utilisé dans une autre pièce de l’auteur, soit Billy Elliot. »
Égalité
Faire tomber les préjugés des classes sociales était la priorité de l’auteur. En ce sens, il lance le message que « l’art est accessible à tous », selon le comédien Thibodeau.« Nul besoin d’avoir de grandes études pour avoir une sensibilité à l’art. D’ailleurs, les gens dans la salle suivent l’histoire attentivement. C’est intéressant de la connaître parce qu’elle est réelle. L’évolution des personnages va plus loin que la compréhension de l’art, ça finit par passer de leur tête, à leur coeur et jusqu’à leur âme. »Les peintres du charbon, une production du Théâtre Jean-Duceppe, sera de passage au Centre des arts Juliette-Lassonde le samedi 2 novembre à 20 h.