Chaque fois que ces deux comédiens se quittent, ce n’est que pour mieux se retrouver dans un autre projet. Et cette pièce de théâtre était tout indiquée pour les revoir former un couple sur scène.
« Guylaine s’est fait approcher par des producteurs pour savoir si elle voulait faire cette pièce française. Ça lui prenait un mari et elle a dit : c’est sûr que c’est Denis », soutient Denis Bouchard en entrevue avec LE COURRIER. Un simple appel a suffi à le convaincre.
Ensemble, Guylaine Tremblay et lui ont marqué toute une génération en formant le couple de Hugo et Annie dans la série Annie et ses hommes. Mais leur complicité remonte à encore plus loin.
« Ça fait au-dessus de 30 ans qu’on travaille ensemble, Guylaine et moi, et qu’on fait majoritairement des couples. On a un fun noir à faire ça », poursuit le comédien qui avait aussi partagé la scène avec sa complice de toujours au théâtre dans la pièce Ça se joue à deux en 2009.
C’est donc avec un plaisir renouvelé qu’ils ont choisi d’embarquer dans l’aventure de Fallait pas dire ça! et ils ne font pas les choses à moitié. En plus d’être les interprètes de la pièce, Denis Bouchard et Guylaine Tremblay signent l’adaptation et la mise en scène.
« Quand je l’ai lue, je me suis dit : c’est vrai que c’est fait pour nous, mais ce n’est pas assez fait pour nous », affirme Denis Bouchard.
Le duo a donc décidé de remanier la comédie de Salomé Lelouch – intitulée à l’origine Fallait pas le dire! – pour en faire une pièce à leur image après avoir reçu l’approbation de l’autrice.
« Au départ, c’était une pièce à sketchs qui suivait un couple dans différents lieux sous le thème de “Fallait pas dire ça”. On trouvait que ça faisait un peu trop théâtre d’été, dans le mauvais sens du terme, donc a décidé de réécrire la pièce, en s’inspirant des idées de la pièce originale, mais avec une unité de lieu et de temps. »
Quand les filtres tombent
L’histoire de la pièce s’inscrit autour des célébrations des 30 ans de vie commune d’un couple. Pour souligner cet anniversaire, les personnages de Diane et Normand louent un Airbnb à Montréal. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. À travers les mauvaises surprises, les filtres tombent et les langues se délient. Plein de choses qu’il aurait mieux valu ne pas dire sortent et c’est là que le titre de la pièce prend tout son sens.
« Après 30 ans de vie commune, ils se rendent compte qu’il y a bien de la poussière qui s’est accumulée en dessous du poêle et il y a plein d’affaires qui sortent, raconte Denis Bouchard. L’homme apprend que sa femme regarde de la porno. Il lui dit qu’il ne fallait pas lui dire ça parce qu’il se met à imaginer toute sorte d’affaires. Après, sa femme découvre qu’il a toujours des condoms sur lui. Il ne s’en sert pas, mais il en a toujours. Elle lui demande pourquoi il traîne ça. […] Il y a un paquet de situations comme ça qui ressortent durant cette soirée-là. C’est une comédie et c’est super drôle. »
Le comédien est d’avis que plusieurs couples sauront se reconnaître à travers cette pièce. « C’est un couple qui s’aime. Ils ont des différends, mais ils s’aiment. Leurs résolutions de conflit sont édifiantes, confie-t-il. Le conflit ne se complaît pas dans l’orgueil. Ça ne devient pas personnel. C’est extraordinaire à jouer pour nous parce que c’est vraiment humain. »
Une amitié immortalisée
En plus de partager à nouveau la scène avec Fallait pas dire ça!, les deux comédiens travaillent depuis quelques mois sur un projet de livre qui parlera de leur amitié, du petit écran à la scène en passant par les coulisses, a dévoilé Denis Bouchard.
« Je dis souvent que j’ai tout fait avec Guylaine, sauf l’amour, lance-t-il en riant. On a un paquet d’anecdotes. On a tellement joué souvent ensemble. Tu peux jouer avec plein d’acteurs et de comédiens, mais c’est rare de se dire : elle, c’est ma partner. Elle et moi sur une scène, ça va tout seul. On ne peut pas être mal pris. C’est une chimie qui fonctionne. On est contents de s’en resservir encore une fois. »
En tout, huit représentations de Fallait pas dire ça! seront jouées au Centre des arts Juliette-Lassonde entre le 31 juillet et le 16 août. C’est la deuxième année consécutive qu’une pièce de théâtre s’installe en résidence à Saint-Hyacinthe durant l’été. Une collaboration avec le Théâtre Desjardins de LaSalle et la salle Odyssée de Gatineau permet de présenter la pièce en exclusivité sous cette formule avant qu’elle parte en tournée à travers la province.