1 septembre 2022 - 07:00
Invalide à 32 ans
Abandonné par le système
Par: Adaée Beaulieu
Incapable de travailler depuis deux opérations au dos en 2021, Pierre-Olivier Hould se retrouve dans une impasse financière. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Incapable de travailler depuis deux opérations au dos en 2021, Pierre-Olivier Hould se retrouve dans une impasse financière. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Pierre-Olivier Hould, un père de famille maskoutain dans la trentaine, s’est retrouvé en grande difficulté financière après une opération au dos avec complications qui l’a rendu inapte à travailler. Malgré ses nombreuses démarches pour trouver un programme gouvernemental pouvant l’aider financièrement, il ne fait qu’essuyer les refus.

« J’ai toujours travaillé. Je suis hyperactif. J’ai besoin de bouger. Je meurs à petit feu à rester chez moi à ne rien faire », déplore M. Hould, qui a quitté officiellement son emploi chez Cooptel à Valcourt au début du mois d’août. Il peine à prendre le temps d’accepter sa condition alors que sa situation financière le préoccupe grandement.

Il a d’abord eu droit aux prestations de maladie de l’assurance-emploi jusqu’en septembre 2021 à la suite de deux opérations au dos en avril et en mai 2021. Le programme prévoit 15 semaines d’aide financière lors d’une incapacité de travailler pour des raisons médicales. Il n’y est donc désormais plus éligible puisqu’il les a prises en totalité.

Il avait également vérifié auprès des assureurs de son employeur alors qu’il occupait toujours son emploi, mais il ne devait pas avoir consulté un médecin pendant une période de six mois suivant l’embauche. Toutefois, il a rencontré son médecin de famille pour des douleurs au dos en septembre 2020 alors qu’il venait de changer d’emploi.

Pour ce qui est du bien-être social, il est considéré à la charge de sa conjointe qui a un emploi. Or, avec son salaire, elle peine à assumer seule les charges de la maison et les soins requis pour son conjoint. « La société n’est pas faite pour supporter les gens malades, mais je n’ai pas souhaité être malade », plaide-t-il.

Rente d’invalidité

Son cheval de bataille actuel vise à obtenir la rente d’invalidité de Retraite Québec. Sa demande placée en janvier 2022 a été refusée en juillet dernier puisque le membre de l’équipe médicale ayant rendu la décision a jugé que le critère d’une condition médicale permanente, c’est-à-dire qu’elle doit durer indéfiniment sans amélioration possible, n’est pas rempli. La lettre qui annonce la décision mentionne que sa « condition médicale fait toujours l’objet de traitements actifs ».

L’homme de 32 ans est en effet suivi en clinique de douleur à Sherbrooke. Il stipule néanmoins que la spécialiste qui s’occupe de lui juge que son état ne peut pas s’améliorer et que la clinique de douleur aide juste à le soulager. La médecin a même contacté Retraite Québec pour leur expliquer, en vain.

Pierre-Oliver Hould prévoit de contester la décision en envoyant une lettre officielle de sa médecin traitante. C’est ce que lui a recommandé le bureau de la députée caquiste Chantal Soucy qui ne lui a pas indiqué d’autres pistes de solutions. Il attend également des nouvelles de l’aide juridique, car il désire réussir à obtenir son dossier médical, ce qui lui a été refusé, et voir ce qui a été acheminé à Retraite Québec.

« J’aurais pris toutes les autres options avant de me rendre là, mais je n’ai guère le choix, ma condition est permanente », conclut le père de famille.

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