4 mai 2023 - 07:00
Cégep de Saint-Hyacinthe : la ministre s’en mêle
Par: Sarah-Eve Charland
Un état de la situation au Cégep de Saint-Hyacinthe a été demandé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Photothèque | Le Courrier ©

Un état de la situation au Cégep de Saint-Hyacinthe a été demandé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Photothèque | Le Courrier ©

Après la publication d’articles à propos du climat malsain au Cégep de Saint-Hyacinthe et des tensions entre la direction générale du collège et les enseignants, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a demandé un « état de la situation ». Elle dit prendre le tout très au sérieux.

« Le Ministère suivra l’évolution de la situation et mettra en place, si nécessaire, les mesures d’accompagnement appropriées pour rétablir un environnement favorable dans le meilleur intérêt des étudiants », a indiqué au COURRIER l’attaché de presse de la ministre, Simon Savignac.

Le président du conseil d’administration du Cégep de Saint-Hyacinthe, Augustin Brais, assure que le Cégep collaborera pleinement avec le Ministère. « C’est tout à fait normal qu’une ministre qui entend dire que les taux de réussite sont problématiques dans un collège demande à ses sous-ministres de faire enquête. Nous sommes à sa disposition pour lui soumettre les chiffres », a-t-il mentionné en entrevue, en ciblant uniquement l’un des aspects qui ont été soulevés dans les journaux ces derniers jours.

Le journal Le Devoir a entre autres écrit le 26 avril que les taux de réussite dans le département informatique du collège maskoutain étaient préoccupants. Pour M. Brais, cette situation n’a pourtant rien d’exceptionnel.

« On parle avec les professeurs et c’est en voie d’être réglé. Dans l’ensemble des cégeps, les taux de réussite en informatique ne sont pas extraordinaires non plus. C’est un domaine apparemment difficile. Le Cégep est dans la moyenne, parfois en dessous, mais certainement pas au niveau de ce qui a été décrit dans Le Devoir », précise-t-il.

L’élément déclencheur

Le Courrier de Saint-Hyacinthe dévoilait pour sa part une semaine avant Le Devoir qu’un climat malsain régnait au Cégep de Saint-Hyacinthe, tout particulièrement à la Commission des études. Le directeur général Emmanuel Montini ainsi que le président et le vice-président du conseil d’administration avaient cosigné une lettre adressée à tous les employés. Cette missive visait à dénoncer le fonctionnement de la Commission des études et à la réformer. Avis juridique à l’appui, le directeur général annonçait son intention de revoir le fonctionnement de cette instance consultative. Il mentionnait que sa lettre constituait « un avertissement général ».

« Le vice-président, moi-même et le directeur général sommes tous en accord avec le contenu de cette lettre qui correspond aux faits qui nous ont été rapportés. La lettre est factuelle. Il y a des éléments graves qui se sont produits. Il faut que ça change. On ne va pas aller sur la place publique pour détailler des événements précis et pointer du doigt des personnes. On n’est pas là. Ce que le Cégep veut faire, c’est l’approche de la main tendue. On veut être capables de dialoguer avec les professeurs, particulièrement avec l’exécutif syndical », affirme M. Brais.

Le directeur général avait proposé d’aller en médiation. Les membres du Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe ont toutefois rejeté à l’unanimité cette avenue. Selon l’organisation syndicale, la direction a démontré un déni total du climat de travail qui se dégrade depuis longtemps à l’intérieur du collège.

« La direction actuelle semble refuser toute introspection. Elle nie en bloc les affirmations de plusieurs professeurs, minimise les tensions, accuse notre syndicat et rejette notre main tendue. Il aurait été souhaitable que la direction agisse de façon à fédérer les troupes pour le bien de toute la communauté collégiale », a souligné la présidente du syndicat, Selma Bennani, par le biais d’un communiqué.

Le syndicat local n’a pas accordé d’entrevue au COURRIER ne « désirant rien dire de plus que ce qu’il a déjà commenté ». Mme Bennani, par communiqué, a cependant dit offrir sa pleine collaboration à la ministre Déry pour dresser un état complet de la situation.

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