2 mars 2023 - 07:00
C’est la fin pour le Centre du rasoir aux Galeries
Par: Adaée Beaulieu
Le nouveau magasin Centre du rasoir aux Galeries St-Hyacinthe, qui avait ouvert ses portes en septembre et était géré par la maison mère, est fermé depuis le 23 février puisque l’entreprise a mis la clé sous la porte. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le nouveau magasin Centre du rasoir aux Galeries St-Hyacinthe, qui avait ouvert ses portes en septembre et était géré par la maison mère, est fermé depuis le 23 février puisque l’entreprise a mis la clé sous la porte. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La majorité des boutiques Centre du rasoir sont fermées depuis le 23 février puisque l’entreprise a mis la clé sous la porte après s’être placée sous la protection de la loi sur la faillite en décembre. Le nouveau magasin de la bannière situé aux Galeries St-Hyacinthe, qui avait ouvert ses portes en septembre et qui était géré par la maison mère, ne fait pas exception.

L’entreprise a été fondée il y a 60 ans. En 2014, la maison mère a décidé de fusionner avec Boutik Electrik. Cela avait permis, à l’époque, de bâtir un réseau de plus de 80 magasins. Il y a cinq ans, la maison mère est devenue propriétaire d’une partie des magasins.

Avant la faillite de l’entreprise, il ne restait que 34 magasins ouverts, dont une dizaine appartenant à des franchisés. La pandémie et le commerce en ligne auraient, entre autres, fait mal à l’entreprise. Cette dernière comptait en dernier 150 employés, dont la plupart étaient syndiqués auprès des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC).

Le Centre du rasoir était géré par le Groupe CDREM, propriété de Patrice Demers, ancien patron de CHOI Radio X. Selon les informations obtenues par Radio-Canada, « un plan de redressement avait été soumis, mais il n’avait pas été accepté et aucun acheteur sérieux n’avait été trouvé ».

Le Centre du rasoir s’était installé aux Galeries St-Hyacinthe en 1984 avec comme premier franchisé Charles Arès. Robin Tanguay a été le quatrième et dernier franchisé de la bannière au centre commercial maskoutain et il l’est demeuré pendant 16 ans. Il a parti sa propre boutique Réparation chez Robin en mai dernier à la fin de son bail de location aux Galeries et de son contrat de franchise.

Pas une surprise pour l’ancien franchisé

M. Tanguay était presque sûr que le Centre du rasoir allait finir par fermer, car il avait remarqué que l’entreprise faisait face à des défis. C’est pourquoi il avait fait le choix de délaisser sa franchise l’an dernier.

« Je me suis lancé à mon compte parce que mon magasin avait de la difficulté à recevoir de l’inventaire depuis 2019 et j’ai constaté que l’entreprise avait des difficultés financières à l’été 2020. La maison mère attribuait ça à la pandémie, mais moi, je voyais que ce n’était pas ça la raison. Ni les franchisés ni le syndicat des employés des magasins corporatifs n’ont été avisés », raconte M. Tanguay.

C’est la base de données commune pour l’inventaire qui lui a mis la puce à l’oreille, car il voyait, par exemple, que pour un modèle spécifique de machine à café, seulement une était disponible par magasin. Ces doutes se sont avérés fondés lorsqu’il s’est lancé à son compte et qu’il a commencé à commander directement chez les mêmes fournisseurs. Ceux-ci lui ont confirmé qu’ils ne voulaient plus approvisionner le Centre du rasoir tant que l’entreprise ne les payait pas.

« Maintenant, en étant à mon compte, je peux avoir suffisamment d’inventaire », affirme-t-il.

Il mentionne connaître trois franchisés qui ont eux aussi ouvert leur propre entreprise et quatre autres qui vont possiblement conserver leur magasin actuel, en changeant probablement son nom, du moins pour le temps que leur bail de location prenne fin. Ils pourraient toutefois en venir aussi à fermer.

De mauvais choix

Selon Robin Tanguay, l’entreprise a fait de mauvais choix depuis la fusion de 2014 et que rien n’aurait pu la sortir de ces méandres financiers.

« Elle voulait remettre à neuf ses magasins alors qu’elle n’avait pas la capacité financière. D’ailleurs, ouvrir un nouveau magasin aux Galeries St-Hyacinthe, qui demandait d’investir 100 000 $ en rénovations quand elle n’avait pas l’argent, c’était un très mauvais choix », considère-t-il.

Selon lui, la restructuration promise n’aurait rien changé puisqu’il y en avait déjà eu une en 2021 qui avait impliqué des coupures de postes et de salaires.

Rapatrier la clientèle

Actuellement, plus de 50 % de la clientèle que Robin Tanguay avait aux Galeries St-Hyacinthe fréquente son nouveau commerce. Il espère rapatrier la totalité de celle-ci maintenant que la boutique du centre commercial a fermé ses portes.

Les clients dont des objets étaient en réparation ou en attente d’aiguisage à la boutique des Galeries St-Hyacinthe seront bientôt contactés par le syndic pour les récupérer sur place, est-il indiqué dans une note laissée dans la porte du commerce.

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