23 mars 2023 - 07:00
Cordo : 15 ans de bon vin et de femmes assumées
Par: Maxime Prévost Durand
« C’est plus la persévérance que le talent en soi qui m’a amené où je suis aujourd’hui », lance humblement Cordo, qui peint la sensualité de la femme et le bon vin depuis maintenant 15 ans. Photo Patrick Roger

« C’est plus la persévérance que le talent en soi qui m’a amené où je suis aujourd’hui », lance humblement Cordo, qui peint la sensualité de la femme et le bon vin depuis maintenant 15 ans. Photo Patrick Roger

Cordo n’a pas fini de faire voyager la femme avec les plus grands vins du monde sur ses toiles. Célébrant cette année ses 15 ans de pratique artistique, le peintre maskoutain est toujours aussi inspiré et continue de faire sa marque dans les galeries de Montréal et de Québec ainsi qu’en Floride, où il expose présentement. Rencontre.

Par un matin encore enneigé du début mars, l’artiste a ouvert les portes de son atelier – dans le garage de sa maison – au COURRIER. Au moment de l’entrevue, sept de ses toiles s’apprêtaient à s’envoler pour le studio E Gallery, de West Palm Beach, en Floride. Celles-ci font partie de la série Vintage, sur laquelle il travaille depuis 2018.

« Ce sont toutes les séries précédentes (Elle urbaine, Moulin Rouge et Glam) mélangées ensemble. Tout ça a mené vers Vintage, explique Cordo. C’est sûrement la série qui va continuer et perdurer parce que je ne cesse de la bonifier. »

Depuis le début de sa carrière, Vincent Cordeau – de son vrai nom – peint la femme, émancipée et assumée, avec élégance et sensualité. Ses toiles intègrent également des références au vin, par passion vinicole et pour l’esthétisme que les étiquettes apportent aux œuvres.

Dans la série Vintage, les lettres en or qui arborent habituellement la toile, en référence à une bouteille de vin qui a inspiré l’artiste, ont graduellement fait place à un fini chromé.

« C’est la série qui a obtenu le plus de succès jusqu’à maintenant à cause de la brillance et de l’effet de superposition », poursuit l’artiste peintre.

Au fil des années, Cordo a développé une signature visuelle qui le distingue dans le milieu de l’art. Tout en lui restant fidèle, le Maskoutain laisse place à une évolution dans son approche artistique, au même titre que la place de la femme a évolué dans la société dans les 15 dernières années.

« Ma femme est encore plus assumée qu’elle ne l’était avant [sur mes toiles], souligne-t-il. S’il y a un galbe de sein qui doit être là, il va être là. Je ne l’aurais pas fait avant. »

Un artiste persévérant

Artiste autodidacte, Cordo n’aurait jamais envisagé une telle carrière lorsqu’il a peint ses premières toiles.

« J’ai échoué à mon cours de gouache en maternelle, se plaît-il à rappeler. Je n’ai jamais suivi de cours d’art. Je n’ai pas mes beaux-arts. Je suis un autodidacte qui est tombé sur un sujet et qui a su bien l’exploiter. Il y avait une place pour moi sur le marché artistique. »

Certes, un talent artistique sommeillait en l’homme qui est aujourd’hui âgé de 50 ans. Mais, ce n’est pas uniquement la beauté qui émane de ses œuvres qui lui a permis d’entrer dans les galeries d’art et, par la suite, dans les maisons des acquéreurs.

« C’est plus la persévérance que le talent en soi qui m’a amené où je suis aujourd’hui, dit-il. Il y a des gens qui ont du talent, c’est fou, mais qui n’ont pas nécessairement le courage d’aller se présenter à nu dans une galerie. […] Tout au long de ma carrière, je n’ai pas été le gars dont le téléphone sonne sans arrêt. C’est moi qui ai fait les choses et qui suis allé cogner aux portes, puis de là sont nés de belles amitiés et de beaux partenariats. »

Même si le milieu de l’art a été affecté par la pandémie, Cordo indique avoir atteint de nouveaux sommets de ventes de ses toiles durant cette période.

« Pendant la pandémie, ça a été mes plus grosses années. Ça a été surprenant. Je ne m’attendais pas à vivre cette dynamique. Les gens ne voyageaient pas, donc ils voulaient quelque chose de durable et ils se sont dit que c’était maintenant ou jamais [qu’ils faisaient l’acquisition d’une œuvre]. »

Le rêve européen

En plus d’exposer au Canada et aux États-Unis présentement, Cordo rêve toujours de l’Europe, prochaine destination où il souhaite atterrir avec ses œuvres.

Sa seule expérience en France, en 2013, s’était terminée en queue de poisson. Après avoir décroché un contrat dans une galerie de Bordeaux, ses œuvres n’ont jamais obtenu la visibilité souhaitée par l’artiste, à un tel point qu’il a décidé de rapatrier ses tableaux. Presque 10 ans après cette aventure qui l’a laissé mi-amer, Cordo se sent prêt à retenter sa chance sur le Vieux-Continent.

« D’ici deux ans, j’aimerais faire un retour en Europe, mais avec une autre approche », affirme-t-il.

Une performance en direct

Habitué d’être exposé aux Galeries d’art Beauchamp, notamment à Montréal et à Québec, Cordo proposera une performance en direct de la galerie de la rue Saint-Paul, dans le Vieux-Port de Montréal, le vendredi 31 mars, de 18 h à 21 h.

Durant cette soirée, appelée Cordo, Muse et Champagne, l’artiste partagera son processus créatif devant le public « dans une ambiance feutrée où se conjugueront histoire, musique et des notes de Veuve Clicquot », peut-on lire dans le descriptif de l’événement. Pour l’occasion, le Maskoutain sera accompagné de sa muse, Kateryna, qui a inspiré ses plus récentes œuvres et qui posera pour la création d’une œuvre en direct à laquelle le public sera invité à participer.

La réservation est obligatoire pour participer à ce rendez-vous. Il suffit de se rendre au galeriebeauchamp.com.

image