9 février 2023 - 07:00
Saint-Hyacinthe Technopole
De grandes ambitions pour 2023
Par: Adaée Beaulieu
Karine Guilbault est la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole depuis près d’un an.Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Karine Guilbault est la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole depuis près d’un an.Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après près d’un an au poste de directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault a accepté d’accorder une entrevue au COURRIER pour commenter son nouveau rôle, faire une mise à jour des dossiers chauds et partager ce qui s’en vient pour l’organisme en 2023.

Journaliste : Ça va faire bientôt un an que vous assumez la direction générale, alors vos impressions?

Karine Guilbault : Ça se passe super bien! Malgré le fait que ça fait 15 ans que j’œuvre en développement économique sur le territoire et quelques années au sein de Saint-Hyacinthe Technopole, j’ai pu découvrir une toute nouvelle facette de mes collègues. Honnêtement, ça m’a permis de voir à quel point on a une équipe de qualité, qui veut travailler ensemble et assurer le développement économique du territoire. C’est un beau mandat.

Journaliste : La transition a-t-elle été facile?

Karine Guilbault : On ne sait pas, quand on change de chaise comme ça, comment ça va se passer de mobiliser l’équipe, de lui dire dans quelle direction on va et si elle a le goût. Honnêtement, les gens se sont ralliés et on a vraiment une vision commune qui est claire. Donc, sur cet aspect, ça a vraiment bien été.

Journaliste : Y a-t-il un aspect qui a été plus complexe?

Karine Guilbault : Je maîtrise les dossiers industriels depuis plusieurs années, alors j’étais très à l’aise avec ceux-ci. Même si on travaille dans la même organisation, il fallait que je m’approprie les dossiers de tourisme, d’immigration et du secteur commercial que je connaissais un peu moins. Ça s’est bien passé, mais je suis arrivée à Noël fatiguée. J’ai eu de belles vacances reposantes, alors là, je suis en pleine forme.

Journaliste : Parlant du retour des fêtes, comment s’annonce 2023?

Karine Guilbault : Nous travaillons actuellement sur la planification stratégique. En fait, elle a été reportée considérant qu’il y avait un changement de chaise à la direction générale. Nous voulons miser sur la proximité avec le milieu rural et contribuer à la vitalité économique. Nous voulons aussi relever le défi de la pénurie de main-d’œuvre en accompagnant mieux nos entreprises avec notre nouveau volet immigration. Nous allons aussi travailler sur l’aménagement du territoire via la densification. C’est un des chantiers très importants. Un autre est la désignation de zone d’innovation.

Journaliste : Justement, ce dossier semble s’éterniser un peu, non?

Karine Guilbault : Ça fait déjà deux ans qu’on a déposé notre plan d’affaires pour la zone. C’est un projet qui est en évolution. On a rencontré des dizaines d’entreprises dans le secteur de la transformation agroalimentaire parce que c’est l’objet de notre zone d’innovation. Il y a plusieurs étapes à franchir. On présente notre projet au gouvernement du Québec et lui nous revient avec les précisions d’informations qu’il désire obtenir. C’est Saint-Hyacinthe Technopole, la Faculté de médecine vétérinaire, Cintech agroalimentaire et la Ville de Saint-Hyacinthe qui l’ont élaboré et qui sont arrivés avec une proposition. Pour ce faire, nous avons consulté plusieurs entreprises et avons établi les services et les infrastructures qui sont manquants dans l’écosystème d’innovation agroalimentaire. Les dernières précisions demandées par le gouvernement ont été reçues en décembre et nous espérons recevoir notre désignation en 2023.

Journaliste : Cette reconnaissance sera bénéfique pour bonifier la Cité de la

biotechnologie agroalimentaire et vétérinaire, qui aura 25 ans cette année. Ce serait un beau cadeau, non?

Karine Guilbault : Je ne pourrais pas mieux dire!

Journaliste : Est-ce qu’il y a aussi d’autres projets pour souligner le 25e anniversaire de la Cité? Un des instigateurs de la Cité, Léandre Dion, nous a quittés récemment. Prévoyez-vous souligner le 25e anniversaire et rendre hommage du même coup à M. Dion?

Karine Guilbault : Effectivement, M. Dion a été un des pères de la Cité de la biotechnologie qui a définitivement fait la différence pour qu’on puisse développer ce parc technologique là et que le ministère de l’Agriculture accepte de nous céder des terres. Nous allons résolument souligner le 25e anniversaire et ses piliers, M. Dion, l’ancien maire Claude Bernier et Mario De Tilly. Si on fait un historique de la Cité, on se doit de parler de ces trois personnes qui ont rêvé ce projet et qui ont assuré sa mise en œuvre. Toutefois, je ne peux pas encore vous dire quand, où et comment le 25e anniversaire sera souligné.

Journaliste : J’aimerais aussi vous entendre sur l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe qui fermera ses portes le 17 février. Y a-t-il du nouveau pour la suite des choses?

Karine Guilbault : Il faudrait que cet espace soit converti pour pouvoir bonifier, encore une fois, l’offre de services ou l’écosystème d’innovation agroalimentaire. Comme le site est positionné stratégiquement à côté de nos institutions de formation et du Quartier des études supérieures, il serait idéalement converti dans une perspective de développement. Est-ce qu’aujourd’hui je peux dire qu’il y a un projet en ce sens-là? Non. Mais il faut avoir une vision à long terme, surtout dans un projet porteur comme la zone d’innovation qui inclut le Quartier des études supérieures. Si on se projette, on veut vraiment que cet endroit soit valorisé pour bonifier notre écosystème. On va travailler là-dessus en 2023. À un certain moment, on avait beaucoup de terrains industriels, d’espaces à développer, mais là, on est dans un contexte de pénuries de terrains et de main-d’œuvre. On doit faire des choix différents. Parfois, c’est plus long de développer quand on est dans la requalification et la densification, mais c’est important de se projeter à long terme.

Journaliste : Parlant de site à requalifier, que se passe-t-il du côté de Semex à Sainte-Marie-Madeleine?

Karine Guilbault : Il y a encore des activités qui se font sur place et ça répond aux besoins de l’entreprise. Actuellement, nous faisons la tournée des entreprises du territoire et l’avenir des sites fait partir des sujets de discussion. On nomme Semex, mais c’est partout qu’on a besoin de densifier et de requalifier des sites. Donc, la discussion va avoir lieu avec beaucoup d’entreprises sur le territoire à savoir si elles veulent agrandir ou faire autre chose. On va définitivement aborder le sujet avec Semex. Maintenant, on regarde les entreprises pour lesquelles les besoins ont changé et on pense autrement.

Journaliste : Pour votre part, vous aviez acheté l’ancienne bâtisse de Dutailier sur la rue Picard à l’été 2020. Le projet envisagé n’a pas fonctionné. Que souhaitez-vous en faire maintenant?

Karine Guilbault : Le projet est tombé à l’eau et on a besoin de payer nos frais associés. Il y a de la location temporaire et on travaille sur un projet pour utiliser cet endroit stratégique comme vitrine pour la technopole agroalimentaire. C’est très excitant! Nous allons savoir la faisabilité du projet dans quelques mois. Ça pourrait se faire en 2024.

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