Encouragé par un bon premier round, Mahoro a ouvert la machine dès le deuxième round. Après avoir ébranlé son adversaire en profitant d’une ouverture, le Maskoutain l’a envoyé au tapis grâce à une combinaison de coups à la fois puissants et précis. Risler – un boxeur qui n’avait jamais été arrêté à ses trois combats précédents – a tenté de se relever, chambranlant, mais l’arbitre a signifié la fin du combat. Dans son coin, John Mahoro réalisait au même moment qu’il venait de signer sa toute première victoire chez les professionnels.
« En me réveillant le samedi matin, je me disais : je sais que je suis un bon boxeur, mais est-ce que j’ai l’instinct pour finir quelqu’un? Ce n’est pas tout le monde qui l’a. Et quand je l’ai ébranlé, je n’ai pas perdu une seconde, j’ai enchaîné avec d’autres coups et ça m’a confirmé que je l’ai », s’est réjoui le boxeur de 29 ans en entrevue avec LE COURRIER.
Après avoir connu de beaux succès chez les amateurs, notamment avec trois titres de champion québécois, John Mahoro savait que le moment était venu pour lui de faire le saut chez les professionnels. Le résultat de ce combat ne peut que lui donner raison.
« J’avais comme mission de faire ma place, de me faire connaître et de montrer que je peux donner un bon show. C’était comme mon entrevue, a indiqué le Maskoutain. [Cette victoire] me prouve que j’ai les capacités, le talent et le style pour boxer chez les pros. Avec une bonne discipline et une bonne préparation, je peux vraiment aller loin. »
Ce combat lui a également permis de constater les différences entre la boxe olympique (amateur) et la boxe professionnelle. Et de réaliser tout le potentiel qu’il peut avoir.
« J’ai demandé à ceux qui m’ont précédé chez les professionnels à Saint-Hyacinthe comment c’était de se battre chez les professionnels et ils m’ont tous dit que les premiers coups que j’allais recevoir, c’est là que j’allais voir la différence avec les amateurs. J’appréhendais un peu les premiers coups pour voir comment le reste du combat allait se passer. Mais quand j’ai mangé le premier coup, je me suis dit : s’il est capable de me faire mal avec ça, je sais que je frappe fort, donc j’ai laissé aller mes mains petit à petit et j’ai vu que je pouvais l’ébranler. »
Cette force de frappe, qu’on lui connaissait déjà bien, a été la clé de son succès, estime l’entraîneur Anthony Seyer, du Club de boxe de Saint-Hyacinthe. « On a vu que John est dans une classe à part. Sa force de frappe a vraiment fait la différence », a-t-il souligné.
Cette performance n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. Dans le camp de John, on anticipe qu’un prochain combat pourrait avoir lieu dès cet automne.
« Maintenant que j’ai montré ce dont je suis capable, je vais regarder quelle sera la suite pour moi. Je vais regarder les propositions. Je vais y aller un combat à la fois. Je veux mettre toutes les chances de mon côté pour réussir et continuer d’avancer petit à petit », a conclu le boxeur.