6 octobre 2022 - 07:00
Restauration et préservation du patrimoine
Des villes de la MRC et le gouvernement du Québec investissent 3,5 M$
Par: Adaée Beaulieu
De gauche à droite, Robert Mayrand, conseiller en aménagement du territoire et en patrimoine de la MRC des Maskoutains, Simon Giard, préfet de la MRC, André Beauregard, maire de Saint-Hyacinthe, et Richard Veilleux, maire de Saint-Hugues. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

De gauche à droite, Robert Mayrand, conseiller en aménagement du territoire et en patrimoine de la MRC des Maskoutains, Simon Giard, préfet de la MRC, André Beauregard, maire de Saint-Hyacinthe, et Richard Veilleux, maire de Saint-Hugues. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les propriétaires de bâtiments patrimoniaux admissibles ayant pignon sur rue à Saint-Hyacinthe, Saint-Hugues, Saint-Liboire et Sainte-Hélène-de-Bagot pourront être remboursés en partie pour la réalisation de rapports ou de travaux visant la préservation de ces témoins de l’histoire.

Les quatre municipalités ont souscrit, pour une durée de deux ans, soit 2022 et 2023, au Programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier du gouvernement du Québec. Ce dernier contribue à la hauteur de 60 % et les villes s’occupent du reste du financement. La gestion se fera par la MRC.

Pour Saint-Hyacinthe, ce sera 1 M$ qui seront investis en parts égales sur deux ans, soit 300 000 $ versés par le gouvernement et 200 000 $ par la Ville pour chacune des années. Du côté de Saint- Hugues, le montant s’élève à 375 000 $ pour les deux paliers combinés pour les deux années. À Sainte-Hélène-de-Bagot, il se chiffre à 75 000 $, tandis qu’à Saint-Liboire, il s’élève à 25 000 $.

« Notre ville célébrera bientôt ses 275 ans d’histoire. Et parmi les témoins de cette longue période, on trouve plusieurs bâtiments qui ont un caractère patrimonial. On trouve bien sûr des églises et des bâtiments institutionnels, mais il y a aussi des résidences privées. Les entretenir tout en préservant leur cachet d’origine représente un grand défi. C’est notre rôle, comme communauté, de protéger ces bâtiments qui ont une valeur inestimable pour notre patrimoine », déclare le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.

Pour être admissibles, les bâtiments doivent bénéficier d’une protection particulière dans le cadre des règlements d’urbanisme des municipalités, dans la plupart des cas, les règlements des PIIA. Il s’agit des plans d’implantation et d’intégration architecturale qui visent une évaluation qualitative de certains territoires ou catégories de projets au moment d’une demande de permis ou de certificat afin d’assurer la qualité de l’implantation et de l’intégration architecturale. Les bâtiments cités patrimoniaux, mais non visés par un PIIA peuvent aussi bénéficier du programme. Les édifices doivent aussi être qualifiés d’intérêt patrimonial supérieur. Du côté de Sainte-Hélène-de-Bagot, le projet est toujours en développement puisque des outils urbanistiques ainsi qu’un inventaire des bâtiments sont en train d’être mis en place.

Les travaux, quant à eux, doivent viser la remise en état ou le remplacement de composantes d’origine ou anciennes avec des matériaux et savoir-faire traditionnels. De plus, un contrat officiel doit être signé avec un professionnel reconnu, par exemple, des artisans spécialisés en patrimoine bâti. Des études, carnets de santé de bâtiment et rapports d’intervention archéologique peuvent aussi être remboursés en partie.

À Saint-Hyacinthe, pour les travaux de restauration et de préservation des éléments caractéristiques de l’immeuble visé par les mesures de protection, ce sont 60 % des dépenses admissibles qui peuvent être remboursées jusqu’à concurrence de 50 000 $ par intervention. Pour les portes, les fenêtres et le revêtement de la toiture, le remboursement peut s’élever jusqu’à 75 % pour un montant limite identique au précédent. Pour Saint-Hugues, les mêmes pourcentages sont appliqués, car ils sont fixés par le gouvernement, mais pour un montant maximal de 20 000 $. À Sainte-Hélène-de-Bagot, il est plutôt de 5000 $ et, à Saint-Liboire, de 2500 $. Pour tout ce qui concerne les rapports spécialisés, les remboursements maximaux sont de 500 $ pour Sainte-Hélène-de-Bagot et Saint-Liboire, 2000 $ pour Saint-Hugues ainsi que 5000 $ pour Saint-Hyacinthe.

Un formulaire est disponible sur le site Web de la MRC, mais le conseiller en aménagement du territoire et en patrimoine de la MRC, Robert Mayrand, invite les citoyens à le contacter d’abord pour analyser l’admissibilité de leur propriété.

Éviter les démolitions

Ce programme a été mis sur pied par le ministère de la Culture et des Communications du Québec à la suite de la démolition de maisons patrimoniales en Montérégie. Rappelons notamment la saga de la maison Boileau à Chambly. Sa démolition avait d’abord été annoncée par la Ville de Chambly en raison de son piètre état, notamment la présence de moisissures, puis, à la suite d’une mobilisation citoyenne, la Municipalité en avait fait l’acquisition en 2016. Des stationnements payants avaient même été instaurés pour financer le projet de restauration. Toutefois, la pelle avait tout de même été mise dans la demeure du patriote en 2018 lorsque la Ville l’avait jugée irrécupérable.

« Le gouvernement a réalisé qu’il fallait qu’il agisse, qu’il fallait qu’il aide aussi les propriétaires privés avec évidemment la collaboration des municipalités pour s’assurer que ce patrimoine important soit préservé », explique M. Mayrand.

Selon M. Mayrand, plusieurs citoyens d’autres villes de la MRC se sont montrés intéressés. Il considère qu’un tel programme encourage les propriétaires à vouloir préserver le patrimoine plutôt qu’à s’opposer à son encadrement par le passé. L’objectif est que d’autres municipalités se joignent au programme lors du renouvellement en 2024.

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