6 avril 2023 - 07:00
Elliot Maginot : partager son univers dans celui des autres
Par: Maxime Prévost Durand
L’auteur-compositeur-interprètre maskoutain Elliot Maginot sera en spectacle au Centre des arts Juliette-Lassonde ce soir, dans un Cabaret André-H.-Gagnon plein à craquer. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’auteur-compositeur-interprètre maskoutain Elliot Maginot sera en spectacle au Centre des arts Juliette-Lassonde ce soir, dans un Cabaret André-H.-Gagnon plein à craquer. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Pratiquement partout où il passe depuis quelques mois, Elliot Maginot se produit devant des salles pleines. Le Cabaret André-H.-Gagnon, du Centre des arts Juliette-Lassonde, n’y fera pas exception ce soir.

Aidé par de nombreuses apparitions à la télé dans la dernière année, notamment à En direct de l’univers où plusieurs personnes l’ont remarqué, l’auteur- compositeur-interprète originaire de Saint-Hyacinthe s’est fait plusieurs nouveaux admirateurs.

« C’est un beau velours », reconnaît Elliot Maginot en entrevue téléphonique avec LE COURRIER lorsqu’on lui parle de toutes ces dates à guichets fermés et de cette tournée, débutée il y a plus d’un an et demi, qui se prolongera encore plusieurs mois.

« Le concept de supplémentaire, c’était de la science-fiction pour moi. C’est comme si on a fait deux tournées en une parce qu’il y a plein de places où on est retourné deux et même trois fois », souligne-t-il au bout du fil.

Certes, le Maskoutain a trimé dur pour en arriver à cette étape de sa carrière. Présent dans le paysage musical depuis plus d’une dizaine d’années, Elliot Maginot compte trois albums à son actif, dont le plus récent, Easy Morning, qui est d’ailleurs apparu sur la longue liste du prix Polaris en 2021 et qui lui a valu deux nominations au dernier gala de l’ADISQ. Ce succès grandissant, il l’a bâti « brique par brique », image-t-il.

« J’ai vraiment l’impression que tout ça a été très graduel. À chaque album et à chaque tournée, on voyait qu’il y avait de plus en plus de monde dans les salles. Le mot se passait, mentionne l’auteur- compositeur-interprète. Il y a eu un petit step de plus avec cet album-là [Easy Morning] je pense. J’ai eu la chance de faire beaucoup de télé, on m’a invité sur différents plateaux, donc c’est sûr que ça donne de la visibilité. En région, pour vendre des billets, la télé est encore le média le plus efficace. J’ai eu la chance de me faire épauler par des gens qui ont beaucoup de reach et qui ont une influence sur le goût des gens. Je me considère très chanceux d’avoir été appuyé par certaines personnes et que ça fasse en sorte que la tournée va super bien. »

Que ce soit sa version de « La Manic », en duo avec Léane Labrèche-Dor, ou encore son interprétation de « Pour que tu m’aimes encore », Elliot Maginot a réussi à capter l’attention des téléspectateurs à chacun de ses passages à En direct de l’univers. En plongeant dans l’univers des artistes invités à cette émission, il ouvrait aussi la porte à son propre univers. Avec ses reprises, il faisait siennes les chansons qu’il était appelé à interpréter, respectant cette musicalité qui lui est si singulière et que l’on retrouve dans ses propres compositions.

« J’aime toujours le défi de trouver le bon angle pour faire une reprise. Il y a des gens qui peuvent chanter n’importe quoi, peu importe le registre ou le style, alors que dans mon cas, mes outils sont plus limités, donc parfois, c’est un bon défi de me demander comment je vais réussir à faire la chanson sans avoir l’air complètement con. J’aime l’aspect résolution de problème qu’il peut y avoir des fois dans la reprise d’une chanson », lance-t-il en rigolant.

Une reprise de Renée Martel et une chanson « Parmi les autres »

Parlant de reprises, Elliot Maginot en livre une très belle sur l’album C’est notre histoire, sur lequel plusieurs artistes (Les sœurs Boulay, Tire Le Coyote, Ingrid St-Pierre, etc.) rendent hommage à la regrettée Renée Martel. Le Maskoutain, qui était devenu un artiste chouchou de la cowgirl dorée avant son décès, y interprète la pièce « Mon roman d’amour ».

« C’est une toune qui me touche beaucoup par son côté dramatique très naïf. Dans le répertoire de Renée Martel, comme dans tous les répertoires, j’aime toujours plus les choses tristes que hop la vie, donc pourquoi ne pas se gâter d’une petite chanson d’amour déchu », dit Elliot Maginot, en parlant du choix de la chanson.

Au cours des dernières semaines, il a également lancé une rare chanson en français, intitulée « Parmi les autres ».

Bien que celle-ci ne prépare pas le terrain à un nouvel album, du moins pour le moment, le Maskoutain avait envie de la partager au public. Du même coup, il surpassait la vulnérabilité qu’il ressent en composant dans la langue de Molière.

« C’est comme si c’était une activité parascolaire, en dehors du cursus régulier, affirme celui qui a gradué de l’École secondaire Saint-Joseph en 2005. C’est une espèce de ballon d’essai et c’était juste un prétexte pour passer du temps en studio avec mes amis à faire de la musique sans devoir attendre le cycle d’un nouvel album. »

Cette nouvelle chanson « traite d’une relation d’amitié fusionnelle et de la culpabilité qui vient quand l’autre personne traverse une phase plus difficile alors qu’on vit soi-même l’opposé », est-il décrit dans la présentation de « Parmi les autres ».

Au cours des prochains mois, Elliot Maginot poursuivra sa tournée un peu partout au Québec. Pour la période estivale, il s’arrêtera notamment au Festival international de Jazz de Montréal, au Festival d’été de Québec et au Festival de la chanson de Tadoussac.

image