« Chaque fois, l’amour du public et la fidélité des gens ici me frappent. Vous avez une chaleur humaine hors du commun. Vous savez recevoir les étrangers », mentionne-t-il en entrevue téléphonique avec LE COURRIER, deux jours après avoir donné le coup d’envoi de son périple québécois à Joliette.
On ne peut que lui donner raison sur ce point. Le spectacle qu’il donnera à la salle Desjardins du Centre des arts Juliette- Lassonde, le 1er décembre, sera présenté à guichets fermés. Un signe indéniable que cette légende de la musique arabo-andalouse est toujours autant appréciée par le public.
Cette tournée, avec laquelle il a aussi joué en France notamment, est d’ailleurs présentée comme la toute dernière qu’il offrira au Québec. Mais le principal intéressé, à qui l’on doit les succès « Adieu mon pays » et « Les filles de mon pays », nuance le tout.
« Ce sera une des dernières tournées, mais pas la dernière », lance M. Macias avec assurance, à mi-chemin entre un souhait et une certitude dans son esprit.
À l’entendre parler, il faudra que le Bon Dieu vienne le chercher pour qu’il arrête de chanter. « La musique, c’est une vocation pour moi, dit-il au bout du fil. C’est pour cette raison que je le fais encore aujourd’hui et que je continuerai jusqu’à mon dernier souffle, je l’espère. »
Un nouvel album de chansons originales d’Enrico Macias doit même voir le jour l’an prochain. Il y travaille avec son fils, Jean-Claude, qui l’accompagne justement à la basse sur scène durant cette tournée.
Ce disque fera suite à une compilation intitulée De musique en musique qui a été lancée pour célébrer ses 60 ans de carrière. Celle-ci regroupe 88 chansons tirées de son répertoire. Quatre grands thèmes qui ont marqué ses parcours musical et personnel dictent cette compilation, soit « L’amour », « La famille », « Entre l’Orient et l’Occident » et « La fête ».
« Ça montre un peu mon caractère et mon désir dans la vie », partage le chanteur, qui a également dévoilé récemment l’album live À l’Olympia qu’il avait enregistré plus tôt dans l’année à la mythique salle de Paris.
Qu’il s’agisse ou non de son dernier passage sur les scènes du Québec, Enrico Macias se souviendra toujours de la Belle Province comme de l’endroit qui lui a ouvert les portes vers une carrière internationale.
« C’était la première fois que je quittais la France [pour partager ma musique], se remémore-t-il en évoquant le concert qu’il avait donné au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts de Montréal en 1968. Ça m’a permis de comprendre que j’avais un potentiel à l’international. »
Une chanson en particulier l’a toujours uni au public québécois : « Dis-moi ce qui ne va pas ». Cette chanson n’a jamais connu un succès aussi grand qu’ici ailleurs dans le monde, mais chaque fois qu’il est revenu au Québec, Enrico Macias s’est fait un devoir de la jouer. « Il n’y a qu’au Québec que je la fais. Vous êtes les privilégiés de cette chanson », souligne-t-il avec le sourire dans la voix.
Après avoir foulé les planches à Joliette, à Gatineau, à Montréal et à Québec, Enrico Macias terminera sa tournée québécoise à Saint-Hyacinthe devant une salle comble au Centre des arts Juliette-Lassonde. Jusqu’à une prochaine fois, si Dieu le veut.