4 novembre 2021 - 07:00
Face à l’urgence climatique, l’esprit de clocher!
Par: Le Courrier

Àl’aube de la COP26, qui définira le futur proche et scellera probablement le destin de l’humanité, force est de constater que l’environnement est l’enjeu majeur et incontournable de notre temps. On pourrait donc s’attendre à ce qu’il soit aussi au cœur des campagnes électorales municipales afin de rendre nos villes plus résilientes face à ce qui nous attend.

Et c’est en effet le cas, si l’on en juge la couverture médiatique importante qui a été accordée aux propositions environnementales des différents partis et candidat(e)s en lice à travers les municipalités du Québec dans nos médias nationaux. Saint-Hyacinthe n’a pas été en reste de cette attention nouvelle, si on en juge les articles et entrevues publiés dans Le Devoir, La Presse ainsi qu’à Radio-Canada à propos des engagements environnementaux de plusieurs de nos candidat(e)s maskoutain(e)s.

Or, qu’est-ce que Le Courrier a fait pour couvrir cet aspect de la campagne électorale? Tout d’abord, Le Courrier a été invité, comme les autres médias de Saint-Hyacinthe, à assister au débat sur l’environnement organisé par le CCCPEM le 20 octobre dernier, en collaboration avec les comités environnementaux de la Faculté de médecine vétérinaire (En Vert et pour Tous) et de l’ITAQ (La Brise Verte), débat qui opposait les deux aspirants à la mairie, soit Marijo Demers, de Saint- Hyacinthe unie, et André Beauregard. Alors que la soirée a été couverte en direct par NousTV et Mobiles, seul Le Courrier n’avait pas dépêché de journaliste. Est-ce un manque d’intérêt?

Concernant le sujet comme tel, si l’on regarde les questions posées aux candidats dans le « débat éditorial à la mairie » (qu’il est d’ailleurs impossible de retrouver sur le site web du journal en tapant le mot « débat » dans le moteur de recherche ou même en inscrivant le nom des candidats!), quelles sont les questions concernant l’environnement? Les voici : « A-t-on réellement besoin d’un parc-nature à la Métairie? » et « Est-ce que l’usine de biométhanisation est rentable? »

Loin de moi l’idée de dire que ce ne sont pas là des questions qui méritent une réponse, mais n’est-ce pas réducteur de se concentrer uniquement sur l’aspect budgétaire de deux enjeux très précis? Où sont donc les questions incisives pour connaître leurs positions sur la protection de notre rivière et de notre approvisionnement en eau potable, sur la réduction et la gestion de nos matières résiduelles, sur la réduction des îlots de chaleur, sur la promotion des déplacements actifs, sur la refonte des projets urbanistiques afin de réduire l’utilisation de la voiture, sur la protection de la biodiversité?

Parmi les possibilités de vote, quelles candidatures ont émis un programme avec des cibles réelles à atteindre pour transformer notre municipalité en ville résiliente? Il ne suffit pas de souhaits compilés en un plan, mais d’objectifs chiffrés et devant être accomplis dans un laps de temps défini. Est-ce que leurs plateformes en établissent? Il n’est malheureusement pas possible de le savoir en lisant votre journal.

Et finalement, qu’est-ce que Le Courrier a choisi de cibler en éditorial pour conclure cette campagne deux jours avant le vote par anticipation? Le lieu d’achat des pancartes électorales. Ah, voilà un enjeu des plus transcendants! Comme l’éditorialiste en chef le mentionne lui-même : « Le choix de l’imprimeur est un détail insignifiant, mais en politique, il n’y a jamais rien de banal quand les perceptions prennent souvent le dessus sur les faits. »

C’est pourquoi le rôle des journalistes et des éditorialistes, surtout d’un hebdomadaire comme Le Courrier qui comprend bien les dossiers locaux, devrait justement être de mettre en lumière les enjeux qui comptent vraiment dans la vie des citoyens et citoyennes, de confronter et d’analyser les visions des divers candidat(e)s sur ceux-ci, et ce, afin d’élever le débat au-dessus des perceptions et de réduire le cynisme des électeurs (rappelons-nous que le taux de vote au municipal tourne en général autour de 40 %), car ceux-ci méritent mieux que ces querelles de clocher. Ceci, afin que la campagne « plutôt beige jusqu’ici », selon vos propres termes, prenne davantage de couleurs entre vos pages, en particulier la couleur verte.

Sonia Chénier, pour le comité En Vert et pour Tous de la Faculté de médecine vétérinaire

Note de la rédaction

Vous serez heureuse d’apprendre que nous publierons dans cette édition un compte-rendu du débat électoral portant sur l’environnement. Nous n’étions pas présents, mais nous savions qu’il allait être capté et diffusé par la télévision locale. Notre journaliste des affaires municipales a donc pu en tirer les moments forts et écrire son papier au bénéfice de nos lecteurs.

Il faut savoir que la couverture électorale du COURRIER est de loin la plus complète de tous les médias de la région. Nous couvrons l’ensemble des 17 municipalités de la MRC avec une équipe réduite et un nombre de pages limité. Difficile d’être partout.

C’est une couverture stratégique. Il en va de même pour notre rencontre éditoriale avec les candidats à la mairie de la Ville de Saint-Hyacinthe. L’idée n’était pas de couvrir tous les domaines en profondeur, loin de là. L’objectif était de les sortir de leur zone de confort et de leur programme formaté et prémâché, en les amenant sur des sentiers moins fréquentés. Pour connaître toutes leurs idées et belles promesses, vous n’avez qu’à consulter leur programme respectif.

Merci de nous lire avec intérêt et de prendre le temps de me partager vos commentaires, ils sont appréciés.

Martin Bourassa, éditorialiste

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