18 août 2022 - 07:00
Frédéric Lamoureux : continuer de s’épanouir en revenant chez soi
Par: Maxime Prévost Durand
Malgré une impressionnante feuille de route dans l’industrie musicale, Frédéric Lamoureux voulait quitter Montréal pour revenir dans la région maskoutaine, sans savoir ce qui l’y attendrait. Depuis ce printemps, on peut le croiser au Centre des arts Juliette-Lassonde, où il est devenu responsable des opérations. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Malgré une impressionnante feuille de route dans l’industrie musicale, Frédéric Lamoureux voulait quitter Montréal pour revenir dans la région maskoutaine, sans savoir ce qui l’y attendrait. Depuis ce printemps, on peut le croiser au Centre des arts Juliette-Lassonde, où il est devenu responsable des opérations. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Tout au long de sa carrière, Frédéric Lamoureux a œuvré à Montréal dans l’industrie de la musique. Il a travaillé pour le Festival international de jazz, les Francos, Coup de cœur Francophone et des maisons de disque ou de booking. Avec le désir de revenir s’installer dans sa région natale, le Maskoutain s’attendait à devoir compromettre la suite de sa carrière. La vie lui a plutôt offert l’opportunité de continuer de s’épanouir dans cette industrie... à Saint-Hyacinthe!

Depuis ce printemps, le quarantenaire est le nouveau responsable des opérations du Centre des arts Juliette-Lassonde, un poste qui allie des connaissances du milieu culturel, de logistique et d’informatique. Et surtout, il s’agit d’un poste tout indiqué pour lui.

« Il manquait juste mon nom dans l’offre d’emploi tellement c’était moi », lance-t-il, à la fois en blague et sérieusement.

Cette opportunité était inespérée pour celui qui venait de déménager à Saint-Hugues quelques mois plus tôt. « Même si j’ai un super CV dans le milieu culturel et musical, il n’y a pas d’ouvertures ici [à Saint-Hyacinthe]. Un concours de circonstances a fait en sorte qu’il y a un poste qui s’est affiché au Centre des arts. Je n’en revenais juste pas. »

Dans les deux années qui ont précédé son retour dans la région, Frédéric Lamoureux était programmateur pour Coup de cœur Francophone, un festival qui met en lumière des talents émergents de la scène musicale francophone. En raison de la pandémie, il avait passé toute la dernière année en télétravail. Il s’attendait à pouvoir continuer avec ce modèle même s’il déménageait à Saint-Hugues, municipalité où il a déniché une maison à laquelle il n’a pu résister. « Je me disais que je négocierais avec mon patron ensuite, que la preuve avait été faite que ça marchait en télétravail, mais finalement, il voulait que je sois à Montréal et j’ai décidé de ne pas continuer. »

Une importante remise en question s’est opérée à ce moment. « J’ai travaillé à l’épicerie du village pendant quatre ou cinq mois. Je m’occupais du prêt-à- manger. Ça me prenait ce pas de recul. Ensuite, je suis retourné à l’école après avoir vu une orienteuse. J’essayais de sortir du monde de la musique parce que je ne voulais pas me faire mal à penser qu’il y aurait quelque chose dans ce domaine à Saint-Hyacinthe. Je me consolais en me disant que j’avais mon band qui me permettait de garder un pied dans l’industrie, raconte celui qui fait partie du groupe rock Gros Soleil. J’ai étudié une session en informatique, mais ce n’était pas pour moi. Puis, un samedi soir, mon orienteuse m’a écrit pour me parler de l’ouverture d’un poste au Centre des arts. Tout le monde voyait l’offre d’emploi et se disait : mais c’est pour toi! »

Même s’il est originaire de la région, Frédéric Lamoureux ne connaissait pas beaucoup le Centre des arts Juliette- Lassonde. L’ouverture de la salle, il y a une quinzaine d’années, coïncidait à la période à laquelle il partait s’installer à Montréal.

Mais chaque fois qu’il en entendait parler, que ce soit de la part des artistes avec lesquels il collaborait ou d’autres personnes de l’industrie, une fierté l’animait « comme si j’habitais encore à Saint-Hyacinthe », confie-t-il.

C’est d’ailleurs le travail qu’il faisait à Saint-Hyacinthe à l’époque qui lui a ouvert des portes à Montréal à ce moment. Son frère, Dominic, était le propriétaire du bar Le Mephisto, où des groupes punk et métal allaient souvent se produire. Frédéric y a occupé plusieurs postes, dont ceux de DJ et de barman, et il a fait ses premières armes en programmation à cet endroit.

« Je travaillais chez Fréquences Le Disquaire et je découvrais des bands qui venaient porter leur album en consigne. Ensuite, je les programmais au Mephisto. C’est comme ça que j’ai commencé et c’est comme ça que j’ai connu Eli Bissonnette (ancien président de la maison de disque Dare To Care) parce qu’on faisait venir le groupe The Sainte Catherines. »

Recruté par la maison de disque Dare To Care et ensuite l’agence de tournée Preste, Frédéric Lamoureux « vendait des bands » aux salles de spectacles lorsqu’il a fait ses premiers pas officiels dans l’industrie.

Par la suite, il a été programmateur pendant sept ans au sein de l’équipe Spectra, qui chapeaute le Festival international de jazz de Montréal et les Francos. Il a aussi occupé ce même rôle avec Coup de cœur Francophone pendant trois ans.

« C’est fou parce que je pars pour aller évoluer ailleurs et là, je reviens ici en me disant que [je ne pourrai pas trouver mieux, mais c’est faux]. Le top, pour moi, c’était de travailler aux Francos et au Jazz. Je ne pensais pas que j’allais revenir dans ma ville natale et faire quelque chose d’encore plus hot! Je trouve que c’est plus hot parce que c’est une job pour un gars de mon âge. C’est un peu plus une job de bureau. Je commençais à être tanné d’être toujours dans les lancements et les shows. »

En plus de ses nouvelles fonctions au Centre des arts Juliette-Lassonde, Frédéric Lamoureux prépare la sortie d’un second album avec son groupe Gros Soleil. Le premier, intitulé Occulture populaire, avait valu une belle attention médiatique au quatuor, complété par Dominic Lamoureux, Christian Boileau et Sébastien Boucher.

L’album n’a toutefois pas connu une grande vie sur scène puisqu’il a été lancé en pleine pandémie, mais Gros Soleil compte remédier à cela avec son prochain opus, dont la parution est prévue d’ici la fin de l’année.

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