L’histoire des IGA de la famille Jodoin est d’abord celle de son fondateur, Guy Jodoin. Originaire de Longueuil, il a fait ses premières armes dans l’épicerie familiale aux côtés de son frère Serge. Après avoir occupé divers postes dans le secteur alimentaire, il a racheté l’épicerie Laliberté du secteur La Providence en 1995 et s’est installé à Saint-Hyacinthe.
Les débuts ne sont pas simples. Une partie de la population voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un homme d’affaires de Longueuil prenant la relève d’une famille bien ancrée dans la ville. « Ça n’a pas été facile au début. Les gens avaient l’impression qu’il remplaçait les Laliberté, une véritable institution. Il devait se faire accepter. Il a même dû retirer une boîte de commentaires après avoir reçu des messages lui disant de fermer et de retourner à Longueuil », raconte François Caya, complice de longue date et aujourd’hui copropriétaire du IGA Famille Jodoin, en entrevue au COURRIER.
Selon M. Caya, le véritable tournant est survenu lors de la crise du verglas de 1998. « L’épicerie a dû fonctionner 28 jours sans électricité. Guy s’est démené pour offrir à ses employés les meilleures conditions possibles, préparant même des repas chauds pour les soutenir », se souvient-il.
À la fin de cette épreuve, les employés ont même fait parvenir une lettre au COURRIER pour le remercier. La population a été impressionnée par la proximité de M. Jodoin avec son personnel et la communauté. Dès lors, la clientèle s’est attachée à l’entreprise, et la fréquentation a bondi.
Guy Jodoin a compris que l’engagement social et communautaire constitue la clé pour fidéliser ses clients et assurer la pérennité de son entreprise. Le modèle des Jodoin repose sur l’implication dans la collectivité, de fortes valeurs sociétales et une conscience environnementale.
La famille contribue notamment à la Moisson maskoutaine, qui récupère chaque année 650 000 kilos de denrées pour les redistribuer aux organismes de la région. Cette initiative, lancée en 2002 par Centraide Richelieu–Yamaska avec divers partenaires communautaires et institutionnels, est devenue essentielle pour les personnes dans le besoin.
En 2006, une seconde épicerie a ouvert dans le secteur Douville, où le quartier était privé de supermarché depuis six ans. Le succès a été immédiat.
Guy Jodoin a pris sa retraite en 2018 et a transmis les rênes à sa fille Sophie et à son partenaire François Caya. Ensemble, ils poursuivent la mission familiale. M. Caya siège au conseil d’administration du comptoir alimentaire La Mie, tandis que Sophie s’implique entre autres auprès des Mardis de filles.
Aujourd’hui, les deux supermarchés IGA Famille Jodoin emploient environ 250 personnes et comptent sur une clientèle fidèle. Ils figurent désormais parmi les employeurs les plus importants de Saint-Hyacinthe.
