30 octobre 2025 - 03:00
Itinérance au centre-ville de Saint-Hyacinthe
La collaboration porte fruit
Par: Adaée Beaulieu
Éric Lapierre, chef d’équipe Proximité itinérance et suivi d’intensité variable au CLSC des Maskoutains, et Karine Picard, sergente et coordonnatrice communautaire à la Sûreté du Québec, à proximité du point de services du CLSC des Maskoutains du centre-ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Éric Lapierre, chef d’équipe Proximité itinérance et suivi d’intensité variable au CLSC des Maskoutains, et Karine Picard, sergente et coordonnatrice communautaire à la Sûreté du Québec, à proximité du point de services du CLSC des Maskoutains du centre-ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Bien que l’itinérance soit toujours une réalité au centre-ville de Saint-Hyacinthe, les intervenants sur le terrain confirment que les itinérants de longue date, qui sont aperçus dans les rues sur une base régulière, sont moins visibles puisque les différentes ressources, notamment en matière de logements, mises en place récemment ont eu un réel impact.

Autant le conseiller municipal du centre-ville, Jeannot Caron, que le chef d’équipe Proximité itinérance et suivi d’intensité variable au CLSC des Maskoutains, Éric Lapierre, ont constaté une différence dans les derniers mois. « Nous avons tous travaillé dans la même direction, alors des résultats positifs finissent par ressortir », a déclaré le conseiller. « C’est effectivement la collaboration qui fait toute la différence », a renchéri M. Lapierre.

Les deux hommes assurent que les nouveaux logements à prix modique situés au 1400, rue Saint-Antoine, comblés en juin, et la maison de chambres sur l’avenue Laframboise, ouverte depuis juillet, changent réellement la donne. Ils ont permis de libérer de l’espace au 1621, rue Girouard, où des logements temporaires sont offerts. M. Lapierre a également souligné qu’aucun critère ne doit être rempli pour avoir une place à la maison de chambres.

« Nous avons essayé de trouver un éventail de services qui touchent une variété de personnes vivant en situation d’itinérance, car elle n’a pas qu’un visage », a-t-il déclaré. Selon lui, plus de personnes entendent parler des services et quelques nouveaux peuvent attendre chaque lundi matin dans la salle d’attente du CLSC. Cela ouvre la porte à des suivis personnalisés. « Il y a beaucoup plus de possibilités qu’avant », a ajouté Geneviève Frégeau, la chef des programmes des équipes de suivis en communauté du CLSC, dont Proximité itinérance. « Nous répondons à des besoins plus variés. Chacun peut choisir son type d’hébergement selon son profil », a-t-elle ajouté.

D’ailleurs, l’équipe d’intervenants est également complète depuis un an et cela permet de rejoindre plus de personnes. Il y a deux ans, il n’était pas rare qu’une seule personne puisse répondre aux besoins. Aussi, la fréquence des tournées terrain avec la Sûreté du Québec, qui avait diminué à une fois par semaine pendant les vacances d’été, est revenue à deux fois par semaine au début du mois de septembre. Le but est de rejoindre les personnes qui ne vont pas vers les services d’elles-mêmes.

« Au début juillet, je croisais déjà moins d’itinérants comparativement à l’été passé où je voyais de nouveaux visages chaque fois. Il y a plus de choix d’hébergement, donc cela augmente la rapidité d’intervention. Par contre, il est important de souligner que cela a un impact sur l’itinérance chronique, qui est plus visible, et qui n’est que la pointe de l’iceberg », a-t-il mentionné.

« Si nous répondons aux besoins en devenant les spécialistes du cheminement de chacun, cela pourra contribuer à terme à réduire l’itinérance », a poursuivi Geneviève Frégeau.

Karine Picard, sergente et coordonnatrice communautaire à la Sûreté du Québec, voit les impacts concrets des mesures prises en coordination sur le travail des policiers. « Nous voyons une moins grande récurrence de certains appels et ils sont moins intenses. Mais nous ne sommes pas moins présents. L’important est d’avoir une vision globale de tout ce qui se passe au centre-ville », a-t-elle mentionné.

Elle a aussi remarqué que l’itinérance est devenue l’affaire de tous et que la sensibilisation commence à porter fruit. D’ailleurs, depuis juillet 2024, l’agente de cohabitation sociale de la Ville de Saint-Hyacinthe, Nancy Sawyer, effectue des tournées au centre-ville, à la Bibliothèque T.-A.-St-Germain et dans certains parcs et espaces verts. Son mandat consiste à déconstruire les préjugés, à sensibiliser les citoyens au mieux-vivre ensemble, à informer la population sur les enjeux liés à la cohabitation et aux ressources disponibles sur le territoire ainsi qu’à référer, au besoin, toute personne vivant une situation d’instabilité résidentielle.

Projet à venir

Les fonds du fédéral qui ont permis cette embauche et de voir naître la maison de chambres serviront aussi, idéalement dans la prochaine année, à mettre en place un projet de casiers extérieurs pour les itinérants au centre-ville. Tous ces projets ont reçu l’aval de la Table de solidarité en itinérance maskoutaine.

Les casiers permettront aux itinérants d’avoir un endroit sécuritaire où déposer leurs effets personnels. « Nous entendons souvent sur le terrain qu’ils se sont fait voler leurs biens ou les ont perdus, a expliqué Éric Lapierre. Ça leur permettra d’avoir un lieu pour se déposer et ce sera la première étape de leur affiliation sociale. »

« C’est une façon concrète de les réintégrer à la société », a ajouté Karine Picard. Elle a d’ailleurs profité de l’occasion pour mentionner que les projets en lien avec la justice alternative sont aussi très porteurs en matière de réintégration et doivent être davantage mis de l’avant.

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