6 avril 2023 - 07:00
En prévision de la vente sous contrôle de justice du chantier Groupe Sélection à Saint-Hyacinthe
La Laurentienne rappelle son prêt de 40 M$
Par: Martin Bourassa
Le chantier maintenant désert attend qu’un repreneur se manifeste pour racheter la part de Groupe Sélection afin de relancer et de terminer les travaux de construction. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le chantier maintenant désert attend qu’un repreneur se manifeste pour racheter la part de Groupe Sélection afin de relancer et de terminer les travaux de construction. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Pendant que l’avenir du promoteur immobilier Groupe Sélection et de son portefeuille de résidences pour personnes âgées se joue toujours devant la Cour supérieure, l’action ne manque pas autour de son chantier maskoutain.

Si celui-ci a été suspendu en novembre dernier lorsque Groupe Sélection s’est placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, les dénonciations de sous-traitants craignant de ne jamais être payés pour des services rendus n’ont cessé de s’accumuler depuis. Le 28 mars dernier, c’est la Banque Laurentienne du Canada qui a rappelé un prêt de 40 M$ par la publication d’un préavis d’exercice d’un droit hypothécaire à l’égard de la Société en commandite St-Hyacinthe, une société apparentée à Groupe Sélection.

Selon notre plus récent décompte, il y avait déjà pour plus de 4 M$ de contrats dénoncés par des sous-traitants inquiets pour ce seul et unique projet, dont une hypothèque légale au montant de 411 459 $ des Carrières de Saint- Dominique pour la livraison du béton qui a servi à couler les fondations et à monter la structure.

Pour les travaux de coffrage, l’entrepreneur Les Armatures Bois-Francs réclame pour sa part plus de 1,1 M$. Du côté des sous-traitants aussi, la liste des réclamations continue de s’allonger. La plus récente hypothèque légale a été enregistrée par la société Afmerica Technologie de Delson pour la somme de 91 836 $.

Une vente à l’horizon

Étape nécessaire dans le processus judiciaire de liquidation, l’intervention de la Banque Laurentienne devrait paver la voie à la vente prochaine du chantier.

Selon les documents que nous avons pu consulter, l’hypothèque conventionnelle de 40 M$ a été octroyée à la société en commandite St-Hyacinthe le 4 mars 2021 afin de permettre la construction d’un complexe immobilier sur des terrains de l’avenue Saint-François et de la rue Marguerite-Bourgeoys à Saint-Hyacinthe. En date du 27 mars, les arriérés à l’égard de ce prêt s’élevaient à 1,625 M$ en incluant les intérêts.

Groupe Sélection disposait d’une période de 60 jours pour remédier à ses défauts.

À défaut de quoi, et compte tenu des procédures de liquidation engagées devant la Cour supérieure sous la supervision du contrôleur désigné, Christian Bourque de la firme PricewaterhouseCoopers (PWC), la banque pourra enclencher la vente sous contrôle de justice. La semaine dernière, La Presse a justement fait écho aux procédures qui se poursuivent dans le dossier du redressement de Groupe Sélection.

La question de la vente au rabais de certaines résidences et actifs a été évoquée. Le contrôleur n’attendait plus que le feu vert du tribunal pour lancer le processus de sollicitation d’investissement et de vente (SISP) particulier sur les actifs.

En ce qui concerne le projet maskoutain, où tout le matériel et les roulottes de chantier ont été retirés au cours des derniers jours, son avenir est encore incertain.

À la mi-mars, le rapport du contrôleur faisait état de discussions avec W Investments, le partenaire de Groupe Sélection dans le projet, lequel a déposé une offre d’achat de la participation du promoteur en difficulté. « À défaut d’une entente satisfaisante, la participation sera mise en vente dans le cadre du SISP », prévient Christian Bourque. Présenté comme un investissement de 52 M$, le complexe Waltz devait se composer de 165 unités aménagées dans un immeuble de huit étages s’élevant au pied de la future place des spectacles de Saint-Hyacinthe. Groupe Sélection ciblait une clientèle mixte, principalement dans le groupe d’âge 45-60 ans.

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