8 mai 2025 - 03:00
La meilleure haltérophile junior au monde, c’est Charlotte Simoneau
Par: Maxime Prévost Durand
L’haltérophile Charlotte Simoneau est championne du monde junior pour une deuxième année consécutive, en plus d’être la meilleure leveuse toutes catégories confondues. On la voit en compagnie de l’entraîneur Yvan Darsigny. Photo gracieuseté
L’haltérophile Charlotte Simoneau est championne du monde junior pour une deuxième année consécutive, en plus d’être la meilleure leveuse toutes catégories confondues. On la voit en compagnie de l’entraîneur Yvan Darsigny. Photo gracieuseté
Charlotte Simoneau l’avait dit avant même la compétition : elle retournait au Championnat du monde junior d’haltérophilie avec la ferme intention de gagner le titre chez les 71 kg pour une deuxième année consécutive. Et c’est exactement ce qu’elle a fait au Pérou samedi. Mais ce n’est pas tout.

Sa performance a été tellement impressionnante qu’en plus de ses trois médailles d’or (à l’arraché, à l’épaulé-jeté et au total), elle est aussi repartie de Lima avec le titre de la meilleure leveuse de l’épreuve, toutes catégories confondues. Un honneur qui n’avait encore jamais été remporté par une athlète canadienne.

La Maskoutaine, qui célébrera son 20e anniversaire à la fin du mois, a livré la meilleure performance de sa carrière. L’athlète du club La Machine Rouge a terminé la compétition avec un total de 245 kg, soit cinq kilos de plus que la performance qui lui avait valu la médaille d’or l’an dernier au Championnat du monde junior.

Au classement final, Charlotte a affiché une avance de 10 kg sur la Néo-Zélandaise Olivia Shalom Selemaia, qui a terminé au 2e rang.

Au passage, Charlotte a amélioré les trois records canadiens juniors qu’elle détenait déjà, en plus de surpasser le record canadien senior de Marie-Ève Beauchemin-Nadeau qu’elle pourchassait depuis un moment pour le meilleur total enregistré chez les 71 kg.

« Mon objectif était simple : avec Yvan [Darsigny, son entraîneur], on s’était dit qu’on allait là pour gagner. On a ajusté les barres que je levais en fonction de ce que les autres faisaient [pour gagner]. Je ne visais pas les records canadiens, mais c’est vraiment le fun de les avoir », a commenté l’haltérophile lorsque jointe par LE COURRIER alors qu’elle se trouvait toujours au Pérou.

À l’arraché, Charlotte a soulevé une barre de 111 kg, qui est également un record canadien senior. Puis, à l’épaulé-jeté, elle a soulevé 134 kg. Qui plus est, elle a été parfaite en réussissant chacun de ses six essais – trois à l’arraché et trois à l’épaulé-jeté – pour filer jusqu’à la première place.

Gérer la pression

Après sa victoire historique l’an dernier, Charlotte savait qu’elle avait maintenant une cible dans son dos et que ses rivales allaient tout faire pour la détrôner. La pression était bien réelle.

« J’étais vraiment très stressée, a-t-elle avoué au bout du fil. L’an dernier, j’arrivais au Championnat du monde en n’ayant jamais gagné. Il y avait le stress de la compétition, mais je n’avais rien à perdre. Là, il y avait un autre niveau de stress parce que, dans ma tête, l’objectif était clair : je voulais gagner la compétition. Mon titre était en jeu et les gens me connaissaient plus. J’essayais de ne pas me faire battre et je savais que toutes les autres voulaient le faire. C’était un stress différent, mais je l’ai bien géré. »

Pour l’aider à rester dans le moment présent, un mantra tout simple l’a accompagnée. « Yvan me dit souvent de faire comme si j’étais à l’entraînement. À chaque barre que je levais, je me répétais : “comme à l’entraînement”. Ça m’a aidée parce que je rate très rarement des barres à l’entraînement. Ma confiance était là et je savais que j’étais assez forte pour les réussir », a raconté Charlotte.

Cette performance confirme du même coup que la Maskoutaine est de retour à son meilleur après avoir composé avec des blessures il y a quelques mois. Il s’agit d’ailleurs de son deuxième titre à l’international depuis le début de l’année après sa médaille d’or remporté au championnat panaméricain junior en mars.

« Depuis les Panam, on a travaillé très fort. J’avais encore de petits défis techniques [lors de cette compétition]. J’étais forte, mais il manquait un petit quelque chose techniquement. On a travaillé vraiment fort, autant sur la force qu’au niveau technique, et ça a paru rapidement. »

Prête pour la prochaine étape

Pour Charlotte Simoneau, il s’agissait d’une dernière participation au Championnat du monde junior d’haltérophilie avant de faire le saut exclusivement chez les seniors à la fin de l’année. Et elle n’aurait pu demander un meilleur scénario.

« Le fait d’avoir gagné à nouveau, ça me montre que je suis prête à passer chez les seniors », a-t-elle affirmé, excitée à l’idée d’entamer un nouveau chapitre qui pourrait fort probablement la conduire jusqu’aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028.

Avec ses exploits au Championnat du monde junior, la Maskoutaine aura d’ailleurs laissé un legs indéniable dans l’histoire de l’haltérophilie au pays.

« Le Canada n’avait jamais gagné de médaille d’or au Championnat du monde avant, donc je pense que c’est encourageant pour la nouvelle génération de savoir que c’est possible de s’imposer à l’international chez les juniors », a-t-elle conclu.

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