27 octobre 2022 - 07:00
La petite histoire du Théâtre Maska
Par: Le Courrier
La marquise du Théâtre Maska en 1981. Photo Collection du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH214, Fonds Brodeur & Poitras

La marquise du Théâtre Maska en 1981. Photo Collection du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH214, Fonds Brodeur & Poitras

En 1936, C.A. Fortin se porte acquéreur des terrains de l’ancienne manufacture L.P. Morin & Fils située sur la rue Saint-Hyacinthe, aujourd’hui l’avenue de l’Hôtel-Dieu. Il met immédiatement en chantier le Théâtre Maska, une salle de cinéma et de spectacles d’une capacité de 800 sièges.

Les travaux sont réalisés au coût de 25 000 $, une somme importante pour l’époque. En juin 1937, M. Fortin vend son théâtre à la compagnie United Amusements de Montréal. Les nouveaux propriétaires font d’importantes réparations au théâtre et ils remanient également le programme d’exploitation.

Contrairement au Cinéma Le Paris, qui ouvrira ses portes en 1954 et qui offrira principalement des films français ou des traductions, le Cinéma Maska se spécialisera dans la présentation de films américains, souvent dans leur langue originale.

On présentait un film principal et, en complément de programme, des épisodes de films à série (Charlie Chan, Mandrake the Magician, The Cisco Kid, etc.), des actualités, des événements spéciaux ou des sujets courts. Il y avait deux programmes par semaine : le premier du dimanche au mardi, où le film principal était souvent une production de série B, et le second du mercredi au samedi, avec un film de série A comme programme principal. En 1940, le prix d’entrée était de 1 $ pour les représentations en soirée et de 0,75 $ pour les représentations en matinée.

En 1955, le Cinéma Maska modernise sa salle avec un écran sur lequel on peut projeter des films tournés en cinémascope, la grande invention de l’époque qui donne l’impression du 3D, mais sans les lunettes. Le premier film en cinémascope présenté à Saint-Hyacinthe le 23 février 1955 fut The High and the Mighty de William A. Wellman avec John Wayne et Claire Trevor, un film-catastrophe qui se prêtait bien à la nouvelle technologie.

Au début des années 1980, Jean Colbert et Jean Payment se portent acquéreurs du Cinéma Maska. Plusieurs changements et améliorations sont apportés à la salle. Le Maska, qui est alors une salle de 630 places est un cinéma indépendant. Toutefois, les propriétaires s’associent avec la chaîne Cinéplex Odéon, ce qui leur permet d’offrir au public une programmation plus étendue. Malheureusement, il ne survit pas à la vague des salles multiples et il cesse ses activités en 1986. Jean Colbert vend Le Maska pour acquérir Le Paris, situé sur l’avenue Saint-Joseph.

La salle est alors achetée par Jacqueline Granger, André Trudeau et Paul-Émile Parenteau qui désirent en faire une salle de spectacles multifonction : le Club Maska. En plus de la salle de spectacles, un café de 25 places est installé au rez-de-chaussée. La directrice artistique du nouveau théâtre est Marceline Gonin. Le gala d’ouverture a lieu le 29 avril 1987. Au départ, le Club Maska offre une programmation variée jeudi-jazz, dimanche-théâtre, vendredi-danse, etc., mais devant le succès mitigé de ce concept, on décide dès l’automne 1987 de miser sur le rire et le divertissement, en offrant des spectacles de grands noms connus, surtout des humoristes, et en diminuant le flot de spectacles. À une certaine époque, la salle servira à présenter des pièces de théâtre l’été.

Après la fermeture du Club Maska, l’établissement est acheté par Guy Nolin en 1993 et devient Le Casting Club, à la fois une discothèque, une salle de spectacles et une salle d’événements spéciaux. Le Casting Club fut la dernière entreprise à caractère artistique à avoir occupé les locaux de l’ancien Cinéma Maska.

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