1 octobre 2015 - 00:00
La série Cobayes
Par: Kim Messier

Une visite de qualification. Un questionnaire à remplir. Un formulaire de consentement. Un bilan médical complet. Des prises de sang. Des injections. ­Plusieurs étapes que franchissent les ­personnages de la série Cobayes. Le but? Recevoir une indemnité compensatoire pouvant aller jusqu’à 8 000 $. L’inconvénient? Se faire administrer des doses d’un médicament expérimental créé par les laboratoires AlphaLab.

Le premier tome de la série, rédigé par ­l’auteure Marilou Addison, aux Éditions de Mortagne, met en scène Anita, une jeune femme anorexique et boulimique. Obsédée par son poids, elle utilise différentes ­méthodes pour maigrir, dont courir avec un sac-poubelle sur le dos, ne rien avaler de la journée et, surtout, se faire vomir. Sa santé physique inquiète sa mère, avec qui elle ­entretient une relation amour-haine, ainsi que son amoureux Manu, qui commence à en avoir assez de son petit manège. La ­rupture est inévitable, à moins qu’Anita ­reprenne sa vie en main.

Au moment où elle s’apprête à se mutiler parce qu’elle déteste sa chair, elle remarque une annonce publicitaire dans un journal et découvre que les laboratoires AlphaLab offrent un traitement contre l’anxiété. Par contre, celui-ci cause des effets ­secondaires, comme la perte de poids. Convaincue d’avoir trouvé un remède ­miracle pour maigrir, et pour sauver son couple, Anita s’inscrit à l’étude clinique, puis ment à son copain en lui disant qu’elle consulte un psychologue. Tout va bien, jusqu’au jour où elle retrouve goût à la nourriture. Son obsession : la viande rouge!

Ce roman d’horreur surprend et… donne mal au coeur. Pour réussir à me faire ­grimacer de dégoût, l’auteure a, selon moi, beaucoup de talent dans ce genre littéraire. J’ai particulièrement aimé les descriptions de certaines scènes troublantes. Ni trop longues ni trop courtes, elles précisent l’état psychologique de l’héroïne. « Je tiens un premier morceau entre mes mains ­poisseuses… Plus brunâtre que rouge, le ­filet mignon vieilli et rigide me fait trembler de bonheur. Des petites taches blanches sont apparentes sur les côtés du filet, mais je m’en fiche. Je le hume quelques ­secondes, avant de sauter sur la carcasse et de mâcher le tout avec une joie intense. Chaque bouchée est un plaisir coupable. Qui me râpe la gorge et m’oblige à sucer le sang pour soulager la douleur et mieux faire passer les morceaux. »

Tout au long du livre, Anita reçoit ­plusieurs injections d’un produit mystérieux. Ce qu’elle ignore, c’est que les ­responsables des laboratoires AlphaLab observent quotidiennement leurs patients en secret. Lorsque les cobayes humains ­ressentent une soudaine envie de meurtre et passent à l’acte, la firme pharmaceutique efface toutes les traces des crimes commis. Les desseins machiavéliques de celle-ci restent cachés.

Marilou Addison invente régulièrement des récits d’horreur pour la jeunesse. Elle adore imaginer des personnages tourmentés et obsédés par quelque chose en particulier. Avec Anita, l’auteure souhaitait que le lecteur entre dans la tête de son héroïne. Les pensées de celle-ci sont donc mises à l’avant. Grande consommatrice de films et de livres d’horreur, Marilou Addison est ­actuellement en train d’écrire un second roman d’épouvante pour un public averti. Ce qu’elle a le plus aimé en participant à la série Cobayes? Collaborer avec d’autres ­auteurs et échanger des idées ou des informations avec eux sur une page secrète dans Facebook.

Jusqu’à maintenant, dans cette série, les Éditions de Mortagne ont publié quatre ­romans sur sept. Chaque livre est rédigé par un auteur différent. Marilou Addison ­excelle en entretenant le suspense et en ­racontant des scènes dégoûtantes. Eve ­Patenaude, avec le récit de Sarah et Sid, ­envoûte ses lecteurs grâce à une histoire d’amour macabre. Martin Dubé fait rire avec Yannick, un homme au coeur tendre qui résiste, du mieux qu’il peut, à l’envie de tuer tous les membres de son entourage. Puis, Carl Rocheleau fait frissonner en ­décrivant Benoît, un dépendant affectif ­obsédé par les films de Tarantino. Le prochain Cobayes, Olivier, écrit par Yvan Godbout, sera en vente le 4 octobre.

Pour faire la promotion de la série, Les productions IMAGINAIRE, engagées par les Éditions de Mortagne, ont créé des bandes-annonces professionnelles, d’une qualité exceptionnelle, à partir des romans. Le résultat est spectaculaire! Marco Bédard, responsable de la direction, et Benjamin St-Martin Brosseau, directeur de la production, ont filmé de courtes scènes des récits. Très artistique et ­sanglant!

Vous pouvez découvrir et acheter les livres de la série sur le site officiel des Éditions de Mortagne (editionsdemortagne.com). Profitez-en aussi pour visionner les fameuses bandes-annonces. Vous m’en reparlerez!!!

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