L’année dernière, la MRC de Rouville avait lancé le bal en demandant au CP de dévoiler ses intentions sur l’avenir de l’emprise ferroviaire. La MRC des Maskoutains avait suivi en répétant le même exercice. Cela aura porté fruit puisque le CP a annoncé son intention de cesser l’exploitation de cette ligne dans son plan triennal présenté le 8 octobre 2021. Selon la Loi sur les transports au Canada, il doit afficher son intention pendant 12 mois avant de mettre en vente les installations.
« Est-ce que la MRC des Maskoutains prend l’initiative cet automne? Certainement. Ça ne veut pas dire que la MRC de Rouville ne prendra pas l’initiative à un autre moment. En ce moment, on essaie de créer un momentum », affirme le coordonnateur au parcours cyclable et de l’eau de la MRC des Maskoutains, Félix-Antoine D’Autray Tarte.
Les MRC des Maskoutains et de Rouville planchent sur ce projet depuis près de 10 ans. Ce bout de la voie ferrée, qui s’étend sur 42,5 km, a été la propriété de trois compagnies différentes. En 2012, le propriétaire du chemin de fer à l’époque, Montreal, Maine & Atlantic (MMA), avait annoncé son intention de ne plus utiliser ce tronçon et avait démontré une ouverture à se départir de l’infrastructure pour l’aménagement d’une piste cyclable. Toutefois, la tragédie qui a dévasté Lac-Mégantic a fait achopper les démarches. MMA a ensuite fait faillite. La MRC a dû recommencer ses démarches du début auprès du Central Maine & Quebec (CMQ), nouvellement propriétaire en 2014. En juin 2020, le CP en est devenu propriétaire.
La MRC des Maskoutains a adopté une résolution à la séance du conseil du 14 septembre afin de solliciter les appuis des autres MRC et des municipalités touchées. La résolution s’adresse également au ministère des Transports du Québec (MTQ). Selon le processus établi par la Loi, si aucune entité ne se montre intéressée à acheter la ligne, l’entreprise ferroviaire doit l’offrir aux différents paliers de gouvernement.
« On espère se rendre à cette étape et que le gouvernement provincial, via le MTQ, soit déjà informé du projet structurant qu’on aimerait mettre de l’avant. On espère que le Ministère manifestera son intérêt. C’est un très gros projet. […] On essaie de prévoir le coup. On essaie de faire un projet régional qui rejoint plusieurs MRC », ajoute-t-il.
L’objectif est donc que le MTQ acquiert l’emprise afin de la rendre disponible par baux emphytéotiques.
Depuis 2012, le tronçon de la voie ferrée n’est pas utilisé. Il a été laissé à l’abandon. Selon M. D’Autray Tarte, la ligne est complètement désuète. Par exemple, l’emprise a été pavée à certains endroits.
