30 octobre 2025 - 03:00
Nouveau plan d’urbanisme de Saint-Hyacinthe
Le changement de zonage de commercial à résidentiel dans certains secteurs crée des remous
Par: Adaée Beaulieu
Le propriétaire d’Équipements Harjo, Harold Wilson, et de nombreux autres commerçants déplorent que le nouveau plan d’urbanisme de la Ville de Saint-Hyacinthe prévoit que le zonage commercial mixte soit changé pour un zonage résidentiel dans certains secteurs. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Le propriétaire d’Équipements Harjo, Harold Wilson, et de nombreux autres commerçants déplorent que le nouveau plan d’urbanisme de la Ville de Saint-Hyacinthe prévoit que le zonage commercial mixte soit changé pour un zonage résidentiel dans certains secteurs. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Lors de la séance du conseil municipal de Saint-Hyacinthe du 1er octobre, Harold Wilson, le propriétaire d’Équipements Harjo, sur le boulevard Laframboise dans le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, a déposé une pétition de 42 signatures de commerçants déplorant que le zonage soit modifié de commercial mixte à résidentiel dans leur secteur, selon le nouveau plan d’urbanisme récemment adopté.

C’est que les commerçants se retrouveraient mal pris dans le cas où ils voudraient vendre leur terrain pour un autre type d’activités pour lequel ils n’ont pas de droit acquis.

« Ce qu’on vous a répondu lorsque vous avez été rencontrés par l’administration, c’est que le plan d’urbanisme, c’est une vision. Ce seront les règlements d’urbanisme, qui seront adoptés éventuellement, qui seront les plus importants. Mais nous allons prendre en compte votre pétition », lui a répondu le maire André Beauregard. Celui-ci a ajouté que ce serait au prochain conseil de se pencher sur cette question. D’ailleurs, un processus référendaire pourrait être nécessaire pour l’adoption des nouveaux règlements d’urbanisme.

Questionné par LE COURRIER à ce sujet, le maire a indiqué que c’est le consultant de la Ville pour l’élaboration du plan d’urbanisme, la firme BC2, qui avait proposé ce changement dans différents secteurs, tels que Saint-Thomas-d’Aquin, Sainte-Rosalie et Saint-Joseph. « Ce sont des subtilités qui ont été apportées pour passer du zonage commercial mixte à résidentiel, et personne au conseil ne les a remarquées lors de la présentation de la firme. Ce sont plutôt des citoyens qui les ont constatées, mais après l’adoption du plan d’urbanisme le 15 septembre », a expliqué candidement M. Beauregard.

Le conseiller municipal de Saint- Thomas-d’Aquin, Guylain Coulombe, a confirmé avoir été interpellé par M. Wilson un peu avant la dernière séance plénière, à la fin septembre, lors de laquelle il a soulevé la question. C’est alors que tous les élus ont indiqué ne pas avoir remarqué le changement.

« Je voulais me pencher sur le dossier pour ne pas avoir une roche dans mon soulier avant de quitter mes fonctions », a déclaré M. Coulombe, qui a aussi organisé une rencontre entre le commerçant et la direction.

Selon lui, tous les candidats pour lui succéder sont d’accord pour que le zonage demeure commercial mixte sur ce tronçon du boulevard Laframboise débutant à la rue Pinard et se prolongeant vers Saint-Denis sur-Richelieu. D’ailleurs, la candidate au poste de conseillère du district Saint-Thomas-d’Aquin, Sylvie Gosselin, a pris la parole en ce sens lors de la période de questions de la dernière séance du conseil municipal.

Le conseiller du district Sainte-Rosalie, déjà élu par acclamation, Donald Côté, est aussi d’avis que le zonage devrait demeurer commercial mixte dans les secteurs de son quartier où le changement de zonage est prévu. Il s’agit principalement du boulevard Laurier Est, entre l’avenue Guy et le boulevard des Seigneurs Est. C’est l’entreprise Léon Plante qui l’a contacté après la dernière séance plénière, mais la pharmacie Brunet, l’apiculteur Richard Paradis et la Cantine Sainte-Rosalie sont aussi touchés.

« Le zonage devrait rester commercial, car ce n’est pas du tout un secteur pour du résidentiel. Il y a d’autres entreprises commerciales, comme Synagri, sur le boulevard et il y a un moratoire sur le développement et ce ne sera pas demain que la capacité des égouts et aqueducs sera augmentée », a déclaré le conseiller. Il a aussi souligné qu’il n’y a aucun terrain vacant pour développer et que, même si cela se faisait, le paysage, composé de maisons unifamiliales, devrait être respecté.

La conseillère de Saint-Joseph, Mélanie Bédard, a également été interpellée, quelques jours après la séance plénière, dans son cas par le propriétaire d’Intact Centre de service St-Hyacinthe, auparavant Carrosserie 2000, qui se faisait le porte-parole des commerçants de l’avenue Saint-Louis touchés. Elle a donc elle aussi questionné la direction de la Ville sur ce changement de zonage qui touche la zone allant environ des rues Cayouette à des Seigneurs Ouest. D’autres tronçons de rues dans le quartier Saint-Joseph sont également visés.

La conseillère se veut plus nuancée dans son approche. « Notre vision est vraiment que des commerces de proximité voient le jour sur Saint-Louis, mais nous allons écouter les commerçants également. Nous ne voulons pas non plus qu’ils perdent d’argent », a mentionné celle qui espère être réélue pour se pencher sur ce dossier. Elle a aussi tenu à souligner que le zonage résidentiel peut, dans certains cas, selon le degré de densification, inclure des immeubles à logements, ce qui est plus rentable pour les commerçants qui désirent vendre.

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