9 juin 2022 - 07:00
Le Club de judo de Saint-Hyacinthe fête un demi-siècle d’existence
Par: Maxime Prévost Durand
Une soirée festive a réuni plusieurs athlètes d’hier à aujourd’hui pour célébrer les 50 ans du Club de judo de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Une soirée festive a réuni plusieurs athlètes d’hier à aujourd’hui pour célébrer les 50 ans du Club de judo de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Luce Baillargeon, aux côtés de Louis Graveline, a marqué l’histoire du Club de judo de Saint-Hyacinthe en étant la seule athlète en 50 ans à participer aux Jeux olympiques. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Luce Baillargeon, aux côtés de Louis Graveline, a marqué l’histoire du Club de judo de Saint-Hyacinthe en étant la seule athlète en 50 ans à participer aux Jeux olympiques. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Louis Graveline porte à bout de bras le Club de judo de Saint-Hyacinthe depuis ses débuts en 1971. On le voit ici en compagnie de sa conjointe Sylvie Guertin, présidente du club. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Louis Graveline porte à bout de bras le Club de judo de Saint-Hyacinthe depuis ses débuts en 1971. On le voit ici en compagnie de sa conjointe Sylvie Guertin, présidente du club. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le Club de judo de Saint-Hyacinthe célèbre ces jours-ci son 50e anniversaire. En sol maskoutain, rares sont les clubs sportifs qui ont une telle histoire. Mais ce qu’il y a de plus exceptionnel encore, c’est que depuis ses débuts, il est porté à bout de bras par la même personne : Louis Graveline.

À l’âge de 77 ans, Louis Graveline est toujours présent sur les tatamis à enseigner aux athlètes. Il en est d’ailleurs à sa troisième génération d’élèves en formation. Et s’il permet au club d’être toujours vivant cinq décennies plus tard, le club le rend, lui aussi, encore bien vivant.

« Des bobos de vie, j’en ai, mais dès que je commence à donner un cours, je ne sens plus mes bobos et le mental va bien. Je ne me vois pas dépérir », souligne M. Graveline dans une longue entrevue accordée au COURRIER.

La pandémie lui a d’ailleurs confirmé que sa place se trouve toujours sur les tatamis. « Je me suis retrouvé à être assis sur mon divan à regarder Crave et je me suis dit : ça va être ça à ma retraite? Oh non! », s’exclame le Maskoutain, habitué d’enseigner au club cinq soirs par semaine et les fins de semaine.

Des célébrations retardées

Fondé en 1971 par Louis Graveline lui-même, le Club de judo de Saint- Hyacinthe aurait dû fêter ses 50 ans l’an dernier, mais puisque la pandémie a compromis toute une saison, les célébrations ont été retardées.

Avec la fin de la plupart des mesures sanitaires ce printemps, une soirée festive a été organisée le 28 mai au Centre communautaire La Providence pour souligner cet anniversaire. Des dizaines de judokas d’hier à aujourd’hui étaient entre autres réunis.

La seule athlète du club à avoir atteint les Jeux olympiques, Luce Baillargeon, était d’ailleurs présente pour saluer l’importance que le club et ses entraîneurs Louis Graveline et Sylvie Guertin ont eue dans son parcours, qui l’a conduite jusqu’aux Jeux olympiques de Sydney en 2000.

Au fil des années, plusieurs autres judokas talentueux sont passés par le Club de judo de Saint-Hyacinthe. Un peu plus d’une dizaine d’entre eux ont été sacrés champions canadiens, le premier étant Jean Sauriol. Certains ont même réussi à participer à des épreuves internationales, dont Benjamin Daviau il y a quelques années. Louis Graveline a également formé 79 ceintures noires – une 80e s’ajoutera en juin – depuis ses débuts comme entraîneur.

Des débuts à la dure

Passionné de son sport, Louis Graveline s’était tourné vers le rôle d’entraîneur après que les blessures l’ont contraint à arrêter la compétition. En 1971, Jean Mondoux lui léguait l’activité de judo qu’il avait lancée à Douville et le Club de judo de Saint-Hyacinthe voyait officiellement le jour.

Après quelques années à partager ses cours entre l’école Sainte-Eugénie et le centre des loisirs de Douville, le club avait emménagé au sous-sol du centre culturel de Saint-Hyacinthe en 1975, où il a élu domicile pendant près de 40 ans. L’excitation d’avoir un local permanent – bien que loin d’être bucolique avec la poussière et l’odeur de chlore qu’on y trouvait – avait été de courte durée puisqu’au cours des cinq premières années à cet endroit, le club a dû surmonter une inondation et un incendie criminel.

« Ça a été un début de parcours assez rock’n’roll, se remémore Louis Graveline. On avait tout reconstruit. Je me disais : qu’est-ce que je fais si j’arrête le judo? Je ne voyais pas arrêter. »

Grâce au dévouement de l’entraîneur et des gens qui l’ont entouré au fil des années, le club a pu continuer de vivre et il a constamment continué d’évoluer depuis. Avec ses implications en milieu scolaire, d’abord avec les Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe et depuis 2008 avec le programme sport-études de l’École secondaire Fadette, le Club de judo de Saint-Hyacinthe a pu développer et encadrer la relève dans un contexte de haut niveau, en plus d’accompagner des élèves de tous les calibres dans le cadre de ses activités régulières.

En 2014, après 39 années dans le sous-sol du centre culturel, le Club de judo de Saint-Hyacinthe avait enfin pu voir la lumière du jour en étant relocalisé par la Ville dans le nouveau complexe multisports C.-A.-Gauvin.

Depuis quelques années, Louis Graveline offre également un programme spécifique aux personnes âgées qu’il a développé pour leur enseigner à tomber sans se blesser.

Le vétéran entraîneur, qui vient d’ailleurs d’être le premier récipiendaire du prix « Contribution de toute une vie » de Judo Canada, ne voit pas encore le jour où il arrêtera. « Le fait que je continue, c’est que je me sens utile, dit-il. […] Mais je pense que quand je ne serai plus là, le club va continuer. Les bases techniques sont fortes, les gens aiment le judo et ils aiment aider. »

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