17 mai 2012 - 00:00
Le conseiller Leclerc indigné
Le conseil sabote un appel d’offres
Par: Le Courrier
L'appel d'offres visait à remplacer ce véhicule.

L'appel d'offres visait à remplacer ce véhicule.

L'appel d'offres visait à remplacer ce véhicule.

L'appel d'offres visait à remplacer ce véhicule.

Plutôt que d'octroyer le contrat à un concessionnaire automobile d'une autre ville, le conseil municipal de Saint-Hyacinthe a préféré rejeter les deux soumissions qui lui avaient été présentées pour la fourniture d'un petit camion six roues.

Cette décision a été dénoncée par le conseiller du district Bois-Joli, Alain Leclerc, à la dernière séance du conseil. « Je vais voter contre (le rejet). Ça va à l’encontre de mes principes sur le concept de marché libre », a-t-il déclaré au moment où le conseil devait se prononcer sur le résultat de l’appel d’offres par invitation.

Aucune explication n’a été fournie en séance pour justifier le rejet des soumissions concernant l’achat de ce camion. Mais le conseiller Leclerc a révélé plus tard au COURRIER que c’est uniquement parce que le plus bas soumissionnaire conforme n’était pas un fournisseur de Saint-Hyacinthe que le conseil a agi de la sorte. « Celui qui a gagné l’appel d’offres est de l’extérieur de Saint-Hyacinthe. Dans ces conditions-là, c’est peut-être décevant, mais c’est quand même lui qui aurait dû obtenir le contrat. Mais le conseil a décidé d’étirer ça encore d’un an. Moi, je suis en affaires depuis longtemps et je n’adhère pas à ce principe-là. Je ne suis pas allé en politique pour me fermer la boîte sur une affaire comme celle-là. On ne peut pas faire fi des règles d’éthique et d’honnêteté », a commenté Alain Leclerc.C’est la deuxième fois cette année que le conseil municipal écarte les soumissions reçues pour l’achat d’un « camion léger six roues (4 x 2) avec cabine d’équipe et benne basculante » devant répondre aux besoins du service des Travaux publics. À la séance du 2 février, les soumissions présentées à la suite d’un premier appel d’offres avaient aussi été rejetées par le conseil parce que, paraît-il, la puissance du moteur des camions proposés ne rencontrait pas les spécifications de l’appel d’offres.Mais cette fois-ci, c’est un peu différent. Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Bernier, a admis que la plupart des membres du conseil ne voulaient pas accorder ce contrat au concessionnaire de l’extérieur. « Ils ont décidé de rejeter ça (les soumissions) et de garder le vieux camion pour le moment. Le feu n’est pas pris, on se reprendra plus tard avec un devis plus précis », a-t-il expliqué.Il reconnaît toutefois qu’il peut être délicat pour une Ville de rejeter des soumissions dans le seul but de favoriser, à la fin, une entreprise installée sur son territoire. « N’importe qui, n’importe quand, peut revenir contre la Ville. Si c’est le cas, on fera face à la musique. Mais est-ce que ça vaut la peine de poursuivre pour quelques centaines de dollars de profit perdus?», se demande-t-il.À la séance du 7 mai, le rejet des soumissions avait été proposé par le conseiller Guylain Coulombe, lequel n’a pas répondu au message téléphonique que lui a laissé LE COURRIER. Mais David Bousquet, le conseiller qui a appuyé la proposition Coulombe, assure que c’est la recherche du meilleur prix qui a motivé son choix. « Cinq concessionnaires avaient été invités à soumissionner et deux d’entre eux nous ont soumis des prix. Mais ces prix étaient encore plus hauts que lors du premier appel d’offres. Pour moi, l’important, c’était d’avoir les prix les plus compétitifs possible. D’autres conseillers avaient un point de vue différent. Certains étaient offusqués qu’un concessionnaire de la Rive-Sud ait remporté l’appel d’offres, comme il y en a qui n’embaucheraient à la Ville que des gens de Saint-Hyacinthe », a commenté David Bousquet. Il a précisé que la Ville avait estimé le prix du camion à 47 000 $, mais que les offres présentées excédaient ce montant de 3 200 $ à 6 000 $.Il n’a pas été possible d’obtenir plus d’information sur les soumissions présentées auprès des services administratifs de la Ville de Saint-Hyacinthe; les appels logés à ce sujet sont demeurés sans réponse. Cependant, le garage Baril Ford, de Saint-Hyacinthe, a confirmé que l’une des soumissions rejetées était la sienne.Dans la Politique de gestion contractuelle de la Ville de Saint-Hyacinthe, on mentionne que la Ville peut ne pas attribuer de contrat si les soumissions sont « beaucoup plus élevées » que les prix du marché ou que les estimations de la Ville, ou encore si basses que l’exécution du contrat s’en trouverait compromise.Dans son bulletin d’information du mois de mars, le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’occupation du territoire confirme que les municipalités peuvent à tout moment décider de ne pas octroyer de contrat, mais seulement « pour des motifs valables et raisonnables », comme le prix trop élevé des offres.

image