Près de 200 personnes ont participé à la consultation publique qui s’est tenue principalement sur le Web. Selon le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, 78 % ont répondu être en faveur du déneigement écologique et 22 % ont dit être réticents. Le conseil municipal a décidé unanimement d’aller de l’avant avec un projet pilote, mais seulement deux conseillers ont accepté de se prêter au jeu.
« C’était les deux conseillers volontaires. On aurait souhaité qu’il y en ait plus, mais on va commencer avec deux. C’était les deux qui étaient les plus engagés. Plusieurs municipalités sont déjà rendues là. On avait fait une tentative il y a quelques années. Ça avait été difficile parce qu’on avait eu une météo affreuse. On n’avait pas eu le bon son de cloche. Les gens ont peut-être été traumatisés », affirme M. Beauregard.
Les rues touchées ont été choisies en fonction des contrats déjà octroyés avec les sous-traitants en déneigement. Le déneigement écologique s’appliquera dans le quartier Saint-Joseph et s’étendra dans Yamaska près du Maxi et dans Sacré-Cœur près du Centre d’hébergement Andrée-Perrault. Le projet pilote se tiendra aussi dans Douville, dont une partie s’étendra jusqu’au boulevard Choquette dans Hertel–Notre-Dame.
Dans les rues résidentielles, la Ville avait fait le choix de laisser une couche de neige durcie en répandant du sel de déglaçage seulement aux intersections. Les sels seront remplacés, cette année, par des abrasifs, soit des petites pierres fracturées. Sur les boulevards, les artères principales et les rues collectrices principales ou secondaires, un mélange de sels et d’abrasifs serait utilisé. Saint- Hyacinthe continuera d’épandre un mélange de sels de déglaçage et d’abrasifs sur les trottoirs.
En plus de se baser sur les commentaires de la population, le conseil municipal examinera d’autres indicateurs pour dresser un bilan du projet pilote. « Il y a une indication claire, c’est la volonté de réduire la quantité de sels d’épandage, poursuit le directeur général de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau. Ça va être un premier indicateur. On va se poser des questions. Est-ce qu’il y a des enjeux? Quels ont été les défis? C’est comme ça qu’on va apprécier l’expérience. À partir du moment qu’on fait ce choix, il faut accepter l’idée que les choses seront différentes. Ça suppose que les gens adaptent leur conduite. Et nous, on va tenter de faire le maximum pour que la situation soit sécuritaire. »
Les inquiétudes soulevées dans les consultations publiques touchaient principalement la sécurité sur les trottoirs. Le maire tient à ajouter qu’il n’y aura aucun changement dans le déneigement des trottoirs. On y apposera encore un mélange d’abrasifs et de sels de déglaçage. L’autre crainte mentionnée par les répondants concerne la vitesse des automobilistes dans les quartiers résidentiels. « Ce n’est pas une surprise. C’est d’autant plus important d’adapter sa conduite », ajoute M. Beauregard.
L’usage de sels de déglaçage crée des effets néfastes sur l’environnement. Après la fonte des neiges, les sels de voirie se retrouvent dans les ruisseaux, les lacs, les rivières et les eaux souterraines. En plus de provoquer le vieillissement prématuré des infrastructures, la salinité dans ces milieux peut entraîner la dégradation des écosystèmes et l’altération des propriétés des sols.
