En 2021, il quittait le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys regroupant 70 500 élèves pour arriver à un plus petit centre de services scolaire de 18 000 élèves. Il savait déjà à l’époque qu’il travaillerait quatre ou cinq ans avant de prendre sa retraite. Originaire de Victoriaville, il y voyait l’opportunité de terminer sa carrière dans un marché semblable à sa région natale et aussi de se rapprocher de la famille.
Il a été le premier directeur général embauché par le conseil d’administration du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe, soit la mouture succédant aux commissions scolaires. En janvier 2021, en situation pandémique, il prenait la relève de Caroline Dupré, qui avait choisi de poursuivre sa carrière à la Fédération des centres de services scolaires du Québec.
« Caroline et moi, on n’était pas censés se voir en personne parce que c’était la pandémie. Mais on est allés au siège social, dans une grande salle, à distance, avec un masque et une visière, pour la passation des pouvoirs. C’était spécial. Ce n’est pas des farces. Mais le défi en pandémie était d’être capable de s’approprier une organisation et d’être capable d’aller à la rencontre des gens, de façon virtuelle, dans un siège social qui était vide », se rappelle-t-il.
L’un des principaux défis auxquels il a fait face est celui de la croissance accélérée de la population étudiante dans la région. Depuis trois ans, le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe accueille environ 400 élèves de plus chaque année. Il a d’ailleurs inauguré une toute nouvelle école primaire, l’école au Domaine-sur-le-Vert, à la rentrée 2022, une première en cinquante ans.
« Pour optimiser les écoles, ça prend une concertation. Parce que lorsque tu perds un local d’anglais, par exemple, que tu as depuis de nombreuses années, puis que tu dois te promener d’une classe à l’autre… ça demande beaucoup de négociations. Ça demande de la compréhension. Puis, en tant qu’organisation, il faut avoir vraiment un regard complet sur l’ensemble de nos locaux. Ça nous amène à optimiser nos espaces grâce à des logiciels et à avoir des discussions avec les équipes », explique-t-il.
M. Bédard quittera le 30 juin, soit plusieurs mois avant la fin prévue au printemps 2026 des travaux de rénovation du siège social. Ce projet représente un investissement de 12 M$ et a mené à la relocalisation de la centaine d’employés du siège social.
« J’aurais aimé ça inaugurer le bâtiment! J’aurais aimé ça! On a été obligés de reporter nos chantiers de construction. J’aimerais qu’on regarde positivement ce chantier-là. On va ouvrir ce bâtiment à la communauté. Nos écoles sont en manque d’espace et de locaux. On veut s’assurer que les écoles puissent en bénéficier. Alors, j’espère qu’ils m’inviteront au printemps 2026 pour aller voir de quoi ça aura l’air. »
La phase 2 des travaux a été relancée au cours des dernières semaines après avoir été mise sur pause en raison de compressions budgétaires imposées par le gouvernement du Québec. Selon M. Bédard, les dépenses liées à ce projet ressemblent à ce qui était prévu, malgré plusieurs réajustements.
Garder les objectifs en tête
Jean-Pierre Bédard le reconnaît, il met tous ses efforts sur l’atteinte de ses objectifs. Il se réjouit, entre autres, de voir les indicateurs tendre vers les objectifs du Plan d’engagement vers la réussite qui se terminera en 2027.
« Comparativement à d’autres centres de services scolaires, on s’est vraiment concentrés sur la pédagogie pour notre Plan d’engagement vers la réussite. On s’est concentrés sur ce qui avait un impact le plus direct sur la réussite pour les élèves. C’est très simple, on vise un 80 % de diplomation. Je trouve que c’est un bon temps pour quitter parce que les indicateurs nous montrent que ça progresse bien. En bon français, so far, so good. On a une obligation ministérielle d’élaborer un Plan d’engagement vers la réussite. Une fois que j’ai des objectifs, il faut que je m’assure comme directeur général de suivre ces objectifs-là. »
Selon les plus récentes données, le taux de diplomation de la cohorte ayant débuté en 2017-2018 au CSSSH s’élève à 72,6 %. Cela représente une hausse de 2,2 points de pourcentage par rapport à la cohorte 2013-2014. Les équipes des écoles secondaires ont mis en place un système de suivi de cohorte tout au long des années scolaires afin d’identifier les élèves à risque d’échouer, ajoute M. Bédard.
Aussi, lorsqu’il est arrivé en 2021 au CSSSH, 20 % des élèves qui entraient au niveau secondaire présentaient un retard d’environ un an. Ce pourcentage est rendu à 11 % aujourd’hui. « Je ne m’accorde pas cette fierté-là. Elle revient à nos équipes. Il y a de quoi de magique qui s’est passé. Des profs ont modifié leurs pratiques ou se sont ajustés à la nouvelle clientèle qui est un peu plus complexe », mentionne-t-il.
Le 3 juin, le conseil d’administration a nommé Patrice Brisebois à titre de directeur général par intérim. Il sera en fonction à partir du 1er juillet jusqu’au moment où le gouvernement procédera à la nomination d’une nouvelle direction générale à l’automne 2025.