L’opération a été autorisée par plusieurs ministères, dont le ministère de l’Environnement du Québec, le ministère de la Faune, de la Forêt et des Parcs, Environnement Canada et Pêches et Océans Canada. La Ville avait aussi l’obligation d’aviser la Garde côtière canadienne.

Le moment du déversement a été finement planifié, assure le conseiller technique aux infrastructures de la Ville de Saint-Hyacinthe, Jocelyn Bazinet. « Le rejet n’aurait pas pu se faire à n’importe quelle période de l’année. Les ministères n’en sont pas à leur première expérience et ils ont fait des études. La période la moins dommageable pour les cours d’eau, c’est le mois de novembre. Le débit du cours est un peu plus élevé. Au niveau de la faune et de la flore, le niveau d’oxygène va réussir à se maintenir. L’eau est plus froide et plus chargée en oxygène », explique M. Bazinet.

En cas de précipitations intenses, les travaux prévus les 5 et 6 novembre seront remis à une date ultérieure. La décision d’aller de l’avant ou non se prendra le jeudi 3 novembre.

La Ville n’aura pas le choix d’arrêter les activités de la plus importante station de pompage de son territoire cet automne pendant 48 heures en raison des travaux de mise à niveau du poste de pompage, obligeant ainsi le déversement d’eaux usées dans la rivière Yamaska. Le volume d’eau variera entre 40 et 70 millions de litres. Dans le meilleur des cas, cela représentera la quantité d’eau de 16 piscines olympiques.

Saint-Hyacinthe a prévu d’installer un rideau de turbidité, c’est-à-dire une barrière à sédiment flottante, du 4 au 7 novembre. Il sera placé en aval de la station de pompage Pratte afin d’attraper les éléments flottants comme des serviettes hygiéniques ou des condoms même s’ils ne devraient pas se retrouver dans la rivière.

La Ville s’est associée à l’OBV Yamaska afin que l’organisme prenne des données en amont et en aval de la station, avant, pendant et après le déversement. L’objectif est de mesurer l’impact du déversement sur le milieu aquatique et de déterminer, s’il y a lieu, des actions subséquentes.

La population devra faire sa part

« Oui, on peut capter des matières, mais la façon de réduire l’impact, c’est de diminuer le débit d’eau déversée. On veut sensibiliser les gens. Que les gens puissent faire leur part durant cette courte période », ajoute la porte-parole de la Ville de Saint-Hyacinthe, Brigitte Massé.

C’est pour cette raison que la Ville déploiera une campagne de sensibilisation sur la consommation de l’eau, notamment par le biais de six vidéos informatives, animées par Lou Paris de l’OBV Yamaska, qui seront diffusées sur les réseaux sociaux. Même si la station de pompage Pratte reçoit les eaux usées de 70 % des Maskoutains, la Ville souhaite conscientiser toute la population puisqu’il s’agit de bonnes habitudes à adopter en tout temps, ajoute Mme Massé. Par exemple, les citoyens ne doivent pas jeter des huiles usées, des produits d’entretien, des médicaments, de la peinture et des produits de pharmacie dans la toilette.

Les travaux représentent un investissement de 7,6 M$. Ils comprennent également la mise en place d’un système de traitement des odeurs au charbon, un atelier, une nouvelle salle électrique, l’ajout d’une nouvelle pompe d’égout, le remplacement de plusieurs composantes mécaniques et électriques ainsi que la réfection du toit et du revêtement extérieur. Les travaux devraient se terminer en février 2023.