9 février 2023 - 07:00
Le Groupe Marcil achète la Place Blanchet
Par: Sarah-Eve Charland
Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska a vendu la Place Blanchet à Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska a vendu la Place Blanchet à Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Un entrepreneur maskoutain a mis la main sur la Place Blanchet ainsi que sur plusieurs immeubles du même pâté de maisons. Bien qu’il soit encore trop tôt pour connaître les intentions du Groupe Marcil, la transaction réjouit autant Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska que les locataires.

La transaction s’est conclue le 31 janvier. Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska, le bras immobilier de la Fondation Honoré-Mercier, a vendu un ensemble d’immeubles, incluant la Place Blanchet et plusieurs bâtiments résidentiels, pour 6,5 M$. L’organisme avait acquis l’ensemble de ces bâtiments en 2016, au coût de 5,8 M$. Notons que la vente du bâtiment de la Place Blanchet, en elle-même, n’a pas généré de profit. Ce sont plutôt les immeubles résidentiels qui ont connu une hausse de leur valeur. Les loyers bruts des baux s’élèvent à 31 888,46 $ par mois.

Le Groupe Marcil ne s’est pas acquitté de tout le montant de la transaction. Il lui reste un solde de 1,8 M$ qu’il devra payer en moins de trois ans. Tant qu’un solde existera, l’entrepreneur ne pourra pas effectuer de modifications aux immeubles.

Le président de Multi-Services, José Lobato, est heureux du dénouement. Rappelons que l’organisme avait acheté ces bâtiments dans l’objectif de construire une super-clinique qui aurait été complémentaire à l’Hôpital Honoré-Mercier. « Ça n’a pas marché. Notre alternative était de vendre. Le but n’a jamais été de garder les bâtiments. La transaction s’est bien passée. C’est une entreprise de Saint-Hyacinthe qui les a acquis. C’est un très beau résultat », dit-il.

Le président du Groupe Marcil, Anthony Marcil, s’est montré prudent dans ses commentaires. Au moment de l’entrevue, il se préparait à rencontrer les locataires. Il n’a donc pas voulu dévoiler ses intentions à long terme. « On est un groupe qui détient des immeubles résidentiels et commerciaux. Pour l’instant, on ne prévoit pas de changement. On va prendre le temps de communiquer avec l’ensemble des locataires », a-t-il mentionné au COURRIER.

Si le Groupe Marcil souhaite construire un nouvel immeuble, il devra respecter le règlement de contrôle intérimaire adopté l’automne dernier par la Ville de Saint-Hyacinthe. Le quadrilatère fait partie des zones où il est possible de densifier à condition de proposer un projet qui ne fera pas augmenter les quantités d’eaux usées rejetées.

Le copropriétaire du restaurant Le Printanier, Mark-André Hilt, voit cette transaction d’un bon œil. « On ne connaît pas les intentions du Groupe Marcil, mais au moins, on ne navigue plus dans une situation conditionnelle. La promesse d’achat a été signée en septembre et la transaction s’est réellement réalisée. Avec Habitations Trigone, c’était toujours des “si”. On est content. C’est quelqu’un de Saint-Hyacinthe. Je ne connais pas personnellement Anthony Marcil, mais il a bonne réputation. Ça nous met en confiance. »

Multi-Services, sans but

Multi-Services transférera à la Fondation Honoré-Mercier le gain réalisé par cette transaction. Bien que l’organisme ne sera pas dissous dans l’immédiat, il n’y aura pas d’autre projet, assure M. Lobato. « Il faut être conséquent. On va garder l’entité en vie le temps que le tout soit terminé. On va laisser le temps au nouveau propriétaire de prendre possession des immeubles. Et s’il y a quelque chose, on va faire face à la musique. On ne va pas faire ce qu’on reproche à Habitations Trigone », souligne M. Lobato.

Habitations Trigone lorgnait le bâtiment afin d’y construire un complexe immobilier représentant un investissement d’environ 115 M$. L’entreprise contre qui la Régie du bâtiment a sévi l’an dernier en lui retirant ses licences traîne une mauvaise réputation depuis que l’émission La Facture a révélé, en février 2020, l’existence de plus de 200 poursuites contre l’entité, lancées sur une période de 20 ans. On reprochait entre autres à Habitations Trigone de créer des sociétés immobilières pour réaliser ses différents projets et de les dissoudre après leur construction.

La société Viva-Cité, créée par Habitations Trigone, est encore propriétaire de deux immeubles situés dans le quadrilatère formé du boulevard Laframboise, des rues Blanchet et Turcot et de l’avenue Bernier.

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