9 septembre 2021 - 07:00
Le lancement d’une nouvelle entreprise de taxis assombri par un litige
Par: Le Courrier
Taxi Maska a été lancée le 1er septembre. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Taxi Maska a été lancée le 1er septembre. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La création d’une nouvelle entreprise de taxis se réalise sous les menaces de poursuites judiciaires. Six actionnaires ont claqué la porte de Taxi Windsor Saint-Hyacinthe pour mettre sur pied l’entreprise Taxi Maska, qui consiste à une plateforme de répartition destinée aux chauffeurs indépendants de taxi.

Chez Taxi Windsor, on dénonce le lancement d’une entreprise qui contreviendrait à une clause de non-concurrence. Selon le vice-président, Martin Lavallée, cette clause indique que les actionnaires ne doivent pas entrer en concurrence sur le même territoire, soit la MRC des Maskoutains, pendant trois ans après la vente leurs actions.

Du côté de Taxi Maska, les actionnaires soulignent que Taxi Windsor a voulu faire signer cette clause au moment de la vente de leurs actions faisant ainsi achopper les négociations pour trois des chauffeurs. À l’heure actuelle, ils sont toujours considérés comme actionnaires. Alexandre Brazeau, Jordan Brasseur, Stanley Beauregard et Alexandre Grisé sont les fondateurs de Taxi Maska. « On est en résolution de conflit. On a voulu montrer notre bonne foi et on attend toujours de leurs nouvelles », ajoute Alexandre Brazeau.

Selon M. Lavallée, le modèle d’affaires de Taxi Maska contrevient à un règlement interne. Il assure que le litige se retrouvera devant les tribunaux. « Les six actionnaires ne paient pas leurs cotisations. Ils ont coûté cher à l’entreprise. Ils n’ont pas encore vendu leurs actions. Ils ont brisé certains règlements. […] Ils n’ont pas le droit de lancer leur compagnie », dit-il sans équivoque.

Quotas abolis

Entrée en vigueur en octobre 2020, la nouvelle Loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile a mis fin au système de permis imposant des quotas par territoire. « On veut offrir plus d’options à la population. Il y a de la place pour tout le monde. Saint-Hyacinthe a explosé et la demande est grande. On veut juste que tout le monde puisse être servi dans un temps raisonnable », souligne Jordan Brasseur.

Selon les instigateurs de Taxi Maska, le modèle d’affaires d’entreprise de taxi avec des actionnaires est désuet. L’avenir passe par des regroupements de chauffeurs indépendants, poursuit l’un des associés, Alexandre Grisé. « C’est beaucoup plus facile d’accès. Pour les chauffeurs, il y a moins de dépenses. »

Une plateforme de répartition

Taxi Maska offre une plateforme de répartition aux chauffeurs indépendants par contrat de services. En apparence, son modèle d’affaires ressemble à celui d’Uber. Les utilisateurs pourront réserver un taxi sur une application, Taxi caller, préalablement téléchargée sur un appareil mobile. Ils y indiqueront le parcours et y verront une estimation du coût. Les chauffeurs de taxi, ainsi que la plateforme de répartition, respectent les normes de la Commission des transports du Québec, précise-t-on. Les tarifs sont aussi calibrés en fonction de la Commission des transports du Québec.

« On le voit qu’il y a un besoin pour ce genre de plateforme. Les conditions de travail depuis 10 ans se sont dégradées dans l’industrie du taxi. Avant, c’était normal pour un chauffeur de travailler 16 heures par jour. Aujourd’hui, il faut prendre en considération la conciliation travail-famille. Si les chauffeurs travaillent moins d’heures, il y a moins d’heures de service, donc moins de taxis sur les routes. On espère attirer des chauffeurs qui étaient intéressés, mais qui n’osaient pas faire le saut. On veut aussi ramener des chauffeurs à la retraite qui voudraient peut-être travailler à temps partiel, ce qui est moins possible quand tu es actionnaire », affirme Alexandre Brazeau.

L’application est en vigueur depuis le 1er septembre. Les utilisateurs peuvent tout de même appeler au 450 700-3000 pour réserver un taxi que ce soit à l’avance ou pour un besoin ponctuel. Les associés ont investi environ 20 000 $ sur l’élaboration de la plateforme numérique en plus d’avoir investi en temps depuis neuf semaines.

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