29 septembre 2022 - 07:00
Intervention policière à la polyvalente Hyacinthe-Delorme
Le mystère reste entier
Par: Jérémy Bezeau
Une cinquantaine de parents ont attendu patiemment de connaître le dénouement de l’événement à l’entrée de la polyvalente vendredi. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©

Une cinquantaine de parents ont attendu patiemment de connaître le dénouement de l’événement à l’entrée de la polyvalente vendredi. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©

L’individu suspect à l’origine de tout le branle-bas de combat survenu vendredi après-midi à la polyvalente Hyacinthe-Delorme de Saint-Hyacinthe. Photo gracieuseté

L’individu suspect à l’origine de tout le branle-bas de combat survenu vendredi après-midi à la polyvalente Hyacinthe-Delorme de Saint-Hyacinthe. Photo gracieuseté

Canular ou menace réelle? Près d’une semaine après l’opération policière d’envergure qui s’est déroulée à la polyvalente Hyacinthe-Delorme (PHD) de Saint-Hyacinthe le 23 septembre, beaucoup de questions demeuraient sans réponse sur cette intervention.

La Sûreté du Québec (SQ) dit poursuivre son enquête, mais confirme qu’aucune arrestation n’a été effectuée à ce jour. « Tant et aussi longtemps que nous aurons des pistes d’enquête, nous allons continuer nos recherches », mentionnait le porte-parole de la SQ, Louis-Philippe Ruel, au COURRIER mercredi matin.

Les cours ont donc repris lundi matin à la PHD comme à l’habitude, malgré les événements survenus le vendredi précédent. Du côté du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH), on confirmait l’absence de quelques élèves et on assurait que des services de soutien avaient été déployés au sein de l’établissement par mesure préventive pour les élèves qui en manifesteraient le besoin.

La SQ a précisé au COURRIER qu’elle n’avait pas cru nécessaire de déployer des effectifs sur place pour assurer la surveillance des élèves.

Voilà tout un contraste par rapport à l’opération qui avait été déclenchée à cette école secondaire le vendredi précédent après qu’on eut rapporté la présence d’un individu possiblement armé dans les environs de l’école.

Selon le fil des événements que nous avons pu établir, il était 12 h 05 quand les policiers ont été alertés de la situation et qu’ils ont été invités à se rendre à la PHD à la suite d’une dénonciation.

C’est après avoir pu visionner une vidéo prise quelques minutes auparavant que des renforts policiers ont été demandés et que le confinement barricadé des élèves a été ordonné vers 13 h à l’intérieur des murs de l’école par mesure préventive, le temps que les lieux soient passés au peigne fin et que toute menace soit écartée.

Sur cette vidéo d’une quinzaine de secondes, que nous avons été à même de visionner, on voit un homme de dos avec ce qui semble être une arme de poing à la main. Il portait un manteau rouge et un pantalon noir avec une ligne blanche sur le côté. On le voit lever le bras et pointer son arme vers l’avant.

A suivi une importante chasse à l’homme dans le quartier Sacré-Cœur, alimentée par beaucoup de confusion.

Pendant que les policiers patrouillaient les rues environnantes à la recherche du suspect, le Centre de services scolaire, puis des écoles publiques et privées du secteur tentaient tant bien que mal de rassurer les parents par l’envoi de messages.

Ce n’est que vers 14 h 30 que le confinement barricadé a pu être levé à la PHD, au moment où de nombreux parents inquiets commençaient à se masser à l’avant de l’école dans l’espoir de récupérer rapidement leurs enfants. La sortie des classes a été pour le moins tendue dans le contexte où le suspect était possiblement toujours au large. L’état d’alerte a été levé par la SQ en fin d’après-midi sans trop d’explications.

Si les policiers ont laissé courir le bruit, vendredi, que le suspect aurait été aperçu aux Galeries St-Hyacinthe, ils ont réajusté le tir lundi matin en disant qu’après vérifications, il n’en était rien.

Du côté du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe, la directrice générale adjointe, Nancy Prévéreault, a tenu à défendre le temps de réaction des autorités scolaires. Ce n’est qu’à 14 h 04, soit pratiquement deux heures après que l’alerte eut été donnée, que le CSSSH a transmis un message sur son compte Facebook annonçant que le confinement barricadé serait bientôt levé et que les élèves pourraient quitter les lieux progressivement, un groupe à la fois.

« On comprend, et c’est normal, que les parents veuillent des nouvelles le plus rapidement possible, mais encore fallait-il donner le bon message, les bonnes informations. Nous avons été en collaboration avec la Sûreté du Québec tout au long de cette journée », dit-elle.

Mme Prévéreault se voulait tout de même rassurante. « Nous sommes bien conscients que le suspect n’a toujours pas été arrêté, mais la polyvalente Hyacinthe-Delorme reste un endroit sécuritaire. »

Dimanche soir, le CSSSH avait pris soin d’envoyer à tous les parents des élèves de la polyvalente Hyacinthe-Delorme une lettre pour les informer qu’une surveillance accrue serait apportée toute la semaine à la PHD et que des professionnels seraient disponibles en cas de besoin.

Fait à noter, même si le suspect se trouvait à proximité de la polyvalente Hyacinthe-Delorme vendredi midi, les élèves de l’école secondaire Casavant avaient eux aussi eu vent des événements par l’entremise des réseaux sociaux. Et bien que le seul confinement ordonné par la SQ ait été celui à la PHD, la direction de Casavant avait elle aussi pris la décision de garder les élèves à l’intérieur tout l’après-midi. Les élèves n’ont pas effectué de confinement barricadé en tant que tel, mais n’avaient pas pu sortir à la récréation.

« La crise est maintenant passée, la vie revient à la normale. On ne veut jamais vivre un événement de la sorte, mais au moins, cela nous aura permis de valider l’efficacité des protocoles en place », a conclu Nancy Prévéreault.

Mardi soir, le CSSSH a fait circuler un communiqué de la Sûreté du Québec dans le but de rassurer une autre fois les parents et tous les intervenants. « Aucun élément recueilli ne nous mène à croire à une menace quelconque envers la polyvalente ou l’un de ses élèves »,confirme cette note de la SQ.

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