6 avril 2023 - 07:00
En faillite en raison de la pandémie
Le Picoleur nouvellement opéré par Saint-Houblon
Par: Adaée Beaulieu
Le resto-pub Le Picoleur, situé sur la rue Picard à Saint-Hyacinthe, a fait faillite, mais n’a pas fermé ses portes puisqu’il est maintenant géré par Saint-Houblon. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le resto-pub Le Picoleur, situé sur la rue Picard à Saint-Hyacinthe, a fait faillite, mais n’a pas fermé ses portes puisqu’il est maintenant géré par Saint-Houblon. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La pandémie aura eu raison du Resto-pub Le Picoleur de Saint-Hyacinthe. L’entreprise a récemment déclaré faillite. Le syndic Lemieux Nolet a désigné Saint-Houblon à titre d’opérateur et les activités ont repris le 23 mars.

Selon Maxime Lussier, chargé de projets, superviseur de boutique et adjoint de direction chez Brasseurs du Monde, entreprise à qui appartenait le restaurant, l’avenir du Picoleur devrait se préciser au cours des prochaines semaines. Il pourrait soit conserver son nom actuel, soit être rebaptisé Saint-Houblon ou prendre carrément un autre nom.

M. Lussier a expliqué que Saint-Houblon a repris les opérations, car le restaurant intéressait ses propriétaires qui avaient déjà un lien de proximité avec Brasseurs du Monde en tant que distributeur de produits. De plus, il a mentionné que Saint-Houblon pourra possiblement y relocaliser des employés de sa succursale des Promenades Saint-Bruno qui a fermé ses portes en janvier.

Mauvais timing

Selon le rapport du syndic, Le Picoleur « a investi environ 1 million de dollars dans des améliorations locatives afin de mettre en place son commerce ». Toutefois, Maxime Lussier, parle plutôt d’un projet de 2 M$ qui devait à la base coûter 1,6 M$, mais les coûts de construction durant la pandémie ont fait gonfler la facture.

« Vers le 10 ou le 11 mars, nous étions prêts à démarrer la construction, puis la pandémie est arrivée. Cette année-là a été vraiment trouble pour la construction. Nous avons dû reporter de six mois l’ouverture qui devait se faire à la fin de 2020 », a raconté M. Lussier.

La situation ne s’est pas améliorée à l’ouverture, notamment en raison de la crainte des clients de sortir de chez eux, du passeport vaccinal qui était requis, puis d’une fermeture des restaurants pendant le temps des fêtes 2021. « Juste en décembre 2021, nous avons perdu environ 2000 clients qui avaient réservé. Lorsque nous avons pu rouvrir, nous avons eu une rentabilité mensuelle, mais nous n’avons pas réussi à récupérer l’argent que nous avions perdu. En plus, puisque le restaurant n’était pas en activité depuis un an, nous n’avions droit à aucune aide ni subvention du gouvernement », a expliqué Maxime Lussier.

Il est attristé des déboires du restaurant. « Ça nous permettait d’écouler nos produits et aux clients de les consommer sur place. Nous allions les voir pour recueillir leurs réactions. C’était un contact direct avec la clientèle. Nous avons appris qu’un restaurant, ce n’est pas la même chose que la vente au détail et la production, mais au-delà de cela, nous avons pu créer des contacts que nous n’aurions pas pu avoir sans cette expérience », a-t-il affirmé.

Des effets limités

Cette faillite a coûté à Brasseurs du Monde environ 225 000 $ qu’elle ne pourra récupérer. Il s’agit d’une perte considérable, mais qui n’empêche pas l’entreprise de poursuivre ses activités, selon M. Lussier. « C’est sûr qu’il y a un impact financier, mais ça ne va pas affecter négativement le reste de l’entreprise et sa rentabilité. C’est sûr qu’il y a un manque à gagner, mais ce n’est pas de l’argent manquant pour payer les employés, les fournisseurs et autres », a déclaré Maxime Lussier.

Autres créanciers

Au total, le passif de l’entreprise s’élève à près de 2 M$ pour des actifs évalués à moins de 300 000 $. Les créanciers garantis, parmi lesquels on trouve la Banque Nationale et la Banque de développement du Canada, risquent une somme de 283 301 $ dans cette aventure.

Parmi les créanciers non garantis, qui réclament au total environ 1,6 M$, se trouvent la société Darmieux, propriétaire de l’édifice, pour 485 000 $, ainsi que Brigitte Canuel et Gilles Dubé, respectivement la directrice administrative et le président-directeur général de Brasseurs du Monde, pour 199 000 $ et 130 000 $.

La créance de Maxime Lussier s’élève à 75 000 $ dans cette faillite.

image