18 mai 2023 - 07:00
Cégep de Saint-Hyacinthe
Le président du RÉÉCSH s’inquiète des impacts du climat de travail sur les étudiants
Par: Sarah-Eve Charland
Les impacts des relations de travail ne touchent plus seulement les enseignants et les cadres au Cégep de Saint-Hyacinthe. Symptômes d’un climat de travail toxique, plusieurs problèmes sont soulevés par le Regroupement des étudiants et des étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (RÉÉCSH).

« C’est dommage. Il y a des problèmes criants. De voir autant de dossiers étudiants congestionnés en raison d’un conflit, on trouve ça extrêmement dommage », affirme le président du RÉÉCSH, Noam Gosselin Arbaoui.

Notamment, la dernière rencontre de la Commission des études a été annulée le 12 avril, environ deux semaines après l’envoi d’une lettre par la direction générale et la présidence à l’intention de l’ensemble des employés pour dénoncer un conflit au sein de l’instance. La politique interne en matière de santé mentale étudiante devait être adoptée à cette séance. Issue d’une commande du gouvernement du Québec, cette politique devait être adoptée au plus tard en janvier 2023 pour la mettre en application en septembre 2023.

« Depuis un moment, on savait que ça brassait beaucoup à la Commission des études. Il y a du retard. À l’association étudiante, ça nous inquiète qu’elle [la politique] ne soit pas adoptée avant le début de la session prochaine. La santé mentale chez les étudiants, c’est un enjeu d’actualité. […] De plus, plusieurs de nos revendications et demandes sont mises sur la glace considérant la situation actuelle. Cependant, la direction s’entête encore à exprimer que la situation n’affectera pas les étudiants », mentionne M. Gosselin Arbaoui.

Plusieurs besoins sont partagés dans différents programmes. Entre autres, on dénonce certaines mesures de sécurité manquantes dans le programme de théâtre, mais en raison du roulement de personnel élevé, le RÉÉCSH doit s’adresser au directeur des ressources humaines.

« Dans le milieu du théâtre, on n’utilise plus d’escabeau en métal. Ce sont des métiers qui utilisent beaucoup l’électricité. Métal et électricité, ça ne va pas ensemble. Au cégep, on a encore des escabeaux en métal. C’est non sécuritaire. C’est dit et redit. Est-ce qu’on attend que quelqu’un se blesse? Le directeur des ressources humaines n’a pas le temps. Beaucoup de choses sont mises sur la glace. Plusieurs programmes ont des besoins, soit ils ne sont pas répondus, soit les enseignants ne se sentent pas appuyés par la direction. Veut veut pas, à la fin, ça affecte nos étudiants », déplore-t-il.

Aussi administrateur

Noam Gosselin Arbaoui a intégré le conseil d’administration du Cégep de Saint-Hyacinthe en août 2022 en tant que représentant des étudiants des programmes préuniversitaires. Il a accepté de nous partager une situation qu’il juge inappropriée et qui s’est produite en pleine séance ordinaire du conseil d’administration.

Au cours de l’une des dernières séances du conseil d’administration, les administrateurs ont dû se prononcer sur un dossier, mais n’ont pas pu consulter les documents attachés à l’avance. Ils ont dû se baser sur une présentation sommaire en séance du conseil.

« Je voulais que mon malaise soit noté au procès-verbal et qu’on fasse attention la prochaine fois. J’étais diplomate. J’avais dit que je comprenais qu’il y avait des postes vacants, mais que je voulais qu’on fasse attention. [Le directeur général] Emmanuel Montini a eu une forte réaction. Il a dit que ce n’était pas correct ce que je disais, que c’était la faute du syndicat et qu’il ne fallait pas que j’attaque son monde. Il a aussi dit qu’il voulait que ce soit marqué au procès-verbal. C’était la première fois que je voyais une réaction aussi brusque », raconte-t-il.

« Honnêtement, lui en tant que directeur général et moi en tant qu’étudiant de 19 ans en sciences humaines, ça m’a assez ébranlé. Des administrateurs m’ont dit qu’ils avaient peur d’amener un point comme ça [en conseil] parce qu’ils ne voulaient pas se faire rentrer dedans comme je m’étais fait rentrer dedans. En tant que président de l’association étudiante, je trouve ça absurde. Je ne laisserais pas une situation se passer comme ça en conseil. Il n’y a eu aucun rappel à l’ordre. Rien n’a été fait de la part du président. Ça n’a pas d’allure », poursuit-il.

Le procès-verbal de cette séance du conseil d’administration n’a pas encore été adopté à ce jour, mais LE COURRIER a obtenu la confirmation d’un autre administrateur que cet échange avait bel et bien eu lieu.

Le RÉÉSCH ne réclame pas la démission du directeur général, même si certains étudiants lui en ont fait la suggestion. « On veut que des actions significatives soient posées. On est dans une situation de conflit. On trouve ça dommage qu’à la fin, ce soit les étudiants qui subissent les impacts là-dedans. On veut une résolution pacifique et efficace des problèmes ainsi que des changements dans l’organisation et dans le processus de consultation. Plusieurs le remarquent, ça ne fonctionne pas en ce moment », soutient M. Gosselin Arbaoui.

Invité à réagir aux propos du président du RÉÉCSH, le président du conseil d’administration ne nous avait pas encore fait part de sa réaction au moment de mettre sous presse. En congé maladie depuis mardi, le directeur général n’était pas non plus disponible pour une entrevue, nous a fait savoir le service des communications du collège.

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