3 novembre 2022 - 07:00
Fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine
Les compagnies de transport de la région doivent songer à des plans B
Par: Adaée Beaulieu
Les camionneurs d’ACAM Transport doivent mettre en application des plans B en raison de la fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Photo gracieuseté

Les camionneurs d’ACAM Transport doivent mettre en application des plans B en raison de la fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Photo gracieuseté

La fermeture partielle du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine depuis le 31 octobre jusqu’en novembre 2025 occasionne des maux de tête aux camionneurs de Saint-Hyacinthe et des environs. Les compagnies de transport doivent redoubler d’ingéniosité pour trouver des solutions pour éviter la congestion monstre engendrée par les travaux.

Le directeur des opérations et de la flotte chez Groupe Goyette à Saint- Hyacinthe, Jean-François Bourbeau, indique qu’il vérifie désormais avec ses clients s’il peut livrer la nuit. De plus, il est actuellement à la recherche d’une cour sécurisée dans l’arrondissement d’Anjou pour y laisser les remorques pendant la nuit. Il envisage aussi de laisser en tout temps un employé basé à Montréal qui pourrait faire les livraisons sur l’île dans le jour, mais l’inconvénient est qu’aucun de ses employés n’habite dans la métropole.

Le port de Montréal est l’endroit où environ 80 % des livraisons sont effectuées et il est difficilement accessible par d’autres chemins. Il prévoit donc une hausse de 50 % des pertes de temps en plus d’une augmentation fulgurante des coûts.

Trois de ses chauffeurs réguliers ainsi que douze s’occupant des conteneurs se rendent régulièrement sur l’île de Montréal sur un total de 74. L’entreprise en comptait deux ou trois de plus avant le printemps, mais ils ont décidé de ne plus faire ce trajet à présent. « Les gars sont anxieux et inquiets. Certains disent qu’ils vont prendre leur retraite, mais ça n’arrivera pas », affirme M. Bourbeau. Il déplore qu’aucune mesure ne soit prévue par le gouvernement pour l’industrie du transport outre que de tenter de diminuer le nombre de voitures pour faire place aux camions.

Pour sa part, Marc-Antoine Petit, vice-président et propriétaire de Transport Petit à Sainte-Hélène-de-Bagot, n’a pas constaté une importante congestion le 31 octobre, mais il se demande si cela n’était pas attribuable à un possible télétravail en raison de l’Halloween. En effet, la situation était tout autre le 1er novembre. Il explique que deux importants clients de l’entreprise se trouvent à Montréal, soit Kraft et Saputo, et qu’il a fallu 2 h 30 à un de ses camionneurs pour se rendre de Saputo au tunnel entre 5 h et 7 h du matin, alors que le trajet prend 4 minutes sans congestion et 1 h au maximum avec une circulation dense. Compte tenu des circonstances, la compagnie laisse des citernes alimentaires en tout temps chez ces deux clients afin de faire du préremplissage. Il est aussi dans les plans qu’un camion reste sur l’île en permanence. M. Petit indique que les camionneurs qui font de la longue distance, par exemple en Ontario, sont les plus inquiets puisqu’ils sont payés au kilomètre. Toutefois, l’entreprise prévoit de les payer plutôt à l’heure entre Saint-Hyacinthe et Montréal. De plus, pour ce qui est des livraisons qui partent de chez un client situé à Notre-Dame-du-Bon-Conseil vers Montréal, l’autoroute 40 sera recommandée.

« Personne n’est de bonne humeur. Ce sera l’enfer pour les trois prochaines années. Laisser le tunnel aux transporteurs serait l’idéal », lance Marc-Antoine Petit.

Le directeur général d’ACAM Transport à Saint-Hyacinthe, Marcel Bonneau, considère que c’est sortir du tunnel qui est le plus complexe puisqu’il y a juste une voie d’ouverte. Vers 11 h 30, le 1er novembre, un de ses camions était en direction du tunnel La Fontaine pour atteindre la Rive-Sud et roulait à seulement 5 km/h environ. Pour les clients situés dans le secteur de Repentigny, le plan B est d’emprunter l’autoroute 40 et de passer par Trois-Rivières. Le traversier n’était pas une bonne solution en raison du coût d’environ 50 $ et des délais fréquents. Des discussions sont aussi en cours pour que des remorques soient laissées chez les clients pour permettre aux chauffeurs qui arrivent de Toronto de repartir rapidement.

Chez Transport Nalaco de Jefo Logistique à Saint-Hyacinthe, les clients sont invités à utiliser le service de transbordement avec accès à la voie ferrée pour la réception et l’expédition de leurs marchandises.

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