Sans surprise, Charlie est devenue la plus jeune membre de cette équipe nationale, qui regroupe une quinzaine de nageuses âgées majoritairement de 20 à 27 ans.
« J’ai toujours espéré monter le plus rapidement possible sur cette équipe pour m’entraîner avec les meilleures, a raconté la jeune prodige dans un échange avec LE COURRIER. L’opportunité s’est présentée à moi à l’automne et j’ai saisi ma chance. Je pense avoir suffisamment bien performé pour montrer ce dont j’étais capable et ainsi démontrer mon potentiel. »
Il faut dire que le palmarès de la Maskoutaine est déjà impressionnant pour son âge. Celle qui s’entraînait jusque-là avec le club Montréal Synchro a été médaillée maintes fois au championnat canadien, même lorsqu’elle était surclassée de groupe d’âge, en plus de compter des participations au championnat panaméricain junior et au Championnat du monde de la jeunesse, entre autres.
Sa place avec l’équipe nationale senior a été officialisée en janvier au terme d’un processus de sélection qui s’est déroulé en plusieurs phases. Des vidéos de ses habiletés ont été analysées, puis elle a été évaluée dans l’eau aux côtés d’autres espoirs de partout au pays. Son profil polyvalent et le potentiel qu’elle dégage ont convaincu Natation Artistique Canada de miser sur elle.
Déjà, Charlie a pu suivre l’équipe nationale lors de compétitions importantes, dont l’épreuve de la Coupe du monde qui s’est tenue à Markham, en Ontario, au début mai.
« Je n’ai pas nagé, mais j’ai tout de même acquis de l’expérience. J’ai vécu la compétition comme une membre à part entière de l’équipe. J’ai fait les échauffements, les entraînements et tout ce que ce genre de compétition implique », a-t-elle partagé.
À la mi-mai, Charlie s’est aussi envolée vers la Colombie pour participer au championnat panaméricain avec deux autres membres de l’équipe nationale qui sont, comme elle, d’âge junior. Ensemble, elles forment un duo en alternance. Et elles ont bien fait. Elles ont récolté une médaille d’or en duo libre et une médaille de bronze en duo technique. Ce résultat a permis de qualifier le duo canadien en vue des Jeux panaméricains qui se tiendront au Paraguay en août.
« C’était ma première compétition officielle en tant que membre de l’équipe nationale, mais aussi ma première compétition officielle d’âge junior puisque j’en suis à ma première année junior, a-t-elle souligné. On a démontré un super esprit d’équipe et on a offert de superbes performances. »
La nageuse maskoutaine a aussi participé au processus d’évaluation en vue de former l’équipe canadienne qui se rendra au Championnat du monde à Singapour en juillet.
« J’adorerais y aller, mais je ne me fais pas de faux espoirs. Il y a tout de même sept Olympiennes sur l’équipe nationale et seulement dix ou douze nageuses seront sélectionnées, a-t-elle indiqué. Je mise beaucoup sur les Jeux panaméricains au Paraguay. J’ai participé aux sélections la fin de semaine dernière. On était trois à y participer et seulement deux seront prises. On est en attente des résultats. »
Un quotidien bouleversé, une progression remarquée
Sur une autre note, l’intégration de Charlie Breault à l’équipe nationale de natation artistique à un si jeune âge apporte d’importants changements à son quotidien, particulièrement au niveau de ses études. Pour se conformer à l’horaire de l’équipe nationale, qui s’entraîne en journée du lundi au samedi à l’Institut national du sport (INS) à Montréal, l’adolescente a dû arrêter d’aller à l’école en présentiel. Ses professeurs se sont montrés compréhensifs et ont adapté ses travaux et ses examens pour la soutenir dans son choix.
« J’ai dû revoir et développer davantage mon organisation personnelle pour être capable de jongler avec cette nouvelle situation. Je m’entraîne six jours sur sept, donc j’ai moins de temps pour moi et mes études », a-t-elle affirmé.
D’un point de vue sportif cependant, elle constate déjà une progression notable dans différents éléments de sa nage.
« Selon mes coachs, je me suis beaucoup améliorée depuis janvier. Lorsque je me regarde sur les vidéos, je trouve aussi que je me suis améliorée au niveau de ma hauteur, de mon alignement, de ma stabilité, de ma sécheresse [terme utilisé pour refléter la capacité d’une nageuse à maintenir une posture stable et à exécuter des mouvements précis et fluides, tant sous l’eau qu’en surface], de mon apnée et de mon cardio. Je réussis à faire des figures beaucoup plus longues sous l’eau sans respirer et à faire des routines complètes beaucoup plus difficiles », a analysé Charlie.
Les derniers mois marquent ainsi un pas de géant vers l’atteinte de son plus grand rêve sportif : celui de participer un jour aux Jeux olympiques.