27 avril 2023 - 07:00
Concours d’art oratoire Jeunes d’aujourd’hui
Monter sur scène pour faire entendre sa voix
Par: Maxime Prévost Durand
Trois élèves de l’école secondaire Saint-Joseph, Anja Harnisch, Maxim Chaput et Rosemary Locas, participeront à la finale provinciale du concours d’art oratoire Jeunes d’aujourd’hui, à Saint-Hyacinthe, le dimanche 30 avril. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Trois élèves de l’école secondaire Saint-Joseph, Anja Harnisch, Maxim Chaput et Rosemary Locas, participeront à la finale provinciale du concours d’art oratoire Jeunes d’aujourd’hui, à Saint-Hyacinthe, le dimanche 30 avril. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La finale provinciale du concours d’art oratoire Jeunes d’aujourd’hui se tiendra le dimanche 30 avril, à 18 h 30, à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe. Parmi les 16 finalistes, sélectionnés au sein de six écoles du Québec, trois élèves de l’École secondaire Saint-Joseph saisiront cette opportunité afin de prendre la parole au sujet d’un enjeu qui les touche profondément.

Les représentantes maskoutaines seront Rosemary Locas, Maxim Chaput et Anja Harnisch. Elles parleront, à tour de rôle, de la sensibilisation envers les scooters, de l’amour fraternel et des préjugés liés à l’homosexualité.

« Mon meilleur ami, c’était Jérémie », mentionne Rosemary en évoquant le nom de Jérémie Desrosiers, cet adolescent mort tragiquement en 2021 après avoir été happé par un automobiliste alors qu’il circulait sur la route 116 à bord de son cyclomoteur. Depuis le décès de son ami, Rosemary souhaite que les choses changent et qu’il y ait une plus grande sensibilisation faite auprès des automobilistes pour mieux protéger les adolescents qui conduisent des cyclomoteurs. En plus de faire son projet personnel sur ce sujet, l’élève du programme d’études internationales a voulu faire entendre son message dans le cadre de Jeunes d’aujourd’hui.

« Je n’étais pas trop intéressée par l’art oratoire avant, je n’en avais jamais fait, mais j’ai décidé d’aller de l’avant et je suis vraiment contente de ce que j’ai écrit et de ce que je vais dire, souligne-t-elle. Avant, j’avais de la difficulté à faire des présentations orales et, là, je vais dire ce que je pense devant plusieurs personnes. Ça fait peur, mais j’ai confiance en ce que j’ai fait. J’ai l’impression que ça va être une révélation pour moi et que je vais avoir envie de continuer plus loin là-dedans. »

Anja abordera également un sujet qui la touche de près, soit les préjugés qui persistent à l’égard de l’homosexualité dans les écoles. L’élève de 5e secondaire, qui est arrivée de la Suisse tout juste avant la rentrée scolaire, affirme avoir été longtemps perçue comme « la nouvelle qui ne parle pas bien français et qui est gaie ».

« J’ai entendu beaucoup de commentaires sur les différentes orientations sexuelles dans cette école-ci et ça m’a fait un peu de la peine. Pour amener un changement, il faut en parler, donc j’ai décidé de faire mon Jeunes d’aujourd’hui là-dessus et de donner un autre point de vue que les gens n’ont pas encore entendu », explique l’adolescente.

De son côté, Maxim dit s’être inspirée de sa situation familiale, de l’amour – et des chicanes qu’il peut y avoir à l’occasion – entre frère et sœur. Pour elle, le fait de monter sur scène ne sera pas nouveau puisqu’elle a déjà fait du piano et du chant, mais ce sera la première fois qu’elle prendra la parole de la sorte.

« Quand j’ai écrit mon texte, j’ai eu envie de le partager. J’ai de la difficulté à m’exprimer habituellement, mais là, c’était facile », souligne-t-elle.

Rendre l’art oratoire vivant

En participant à Jeunes d’aujourd’hui, les élèves profitent d’une grande liberté, autant dans le choix de leur sujet que dans la façon dont ils le présentent sur scène.

« L’art oratoire est souvent associé à quelque chose de figé, mais on veut rendre ça vivant et intéressant », indique la fondatrice de Jeunes d’aujourd’hui, Michèle Lemelin.

Le concours réussit à rayonner à travers le Québec, comme en témoigne la participation d’élèves provenant d’écoles de Drummondville (Collège Saint-Bernard), de Saint-Bruno (Collège Trinité), de Montréal (Collège Notre-Dame), de Joliette (Académie Antoine-Manseau) et de Sherbrooke (Collège du Mont Sainte-Anne), en plus de l’École secondaire Saint-Joseph.

En prévision de la finale, Jeunes d’aujourd’hui offre un service d’accompagnement en écriture et en art oratoire aux participants. L’auteure maskoutaine Lily Pinsonneault offre notamment des ateliers, tout comme le journaliste Alexis Tremblay.

Michèle Lemelin ne cache pas son désir de voir le concours d’art oratoire prendre plus d’ampleur, mais les enjeux de financement se font sentir pour lui permettre d’atteindre ses aspirations, et même simplement pour assurer la pérennité de Jeunes d’aujourd’hui.

« [La députée de Saint-Hyacinthe] Chantal Soucy nous a beaucoup aidés cette année en nous donnant elle-même des sous et en allant chercher des montants auprès des ministres de la Culture, de l’Éducation et de la Langue française. Le ministre de la Culture a dit que c’était important de conjuguer éducation, culture et langue française, puis notre OBNL, c’est en plein ça. En ce moment, on fonctionne avec des dons et des montants reçus à partir du budget discrétionnaire des ministres, mais pour qu’on puisse continuer, il faudrait que ce soit [un financement] récurrent et substantiel. Mme Soucy nous aide beaucoup en ce sens. »

Au terme de la soirée du 30 avril, quatre bourses de 500 $ seront remises aux meilleurs numéros. Le jury sera formé de Léo Bureau-Blouin, de Magalie Lapointe et de François Avard. Le public est invité à assister au gala. En plus de cette finale pour les élèves du deuxième cycle du secondaire qui se tiendra à Saint- Hyacinthe, une finale pour les élèves du primaire aura lieu à Montréal le 1er mai.

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