27 avril 2023 - 07:00
Renard Blanc : quand le soleil meurt, la lune pleure
Par: Maxime Prévost Durand
Renard Blanc a lancé le 14 avril son troisième album complet, intitulé J’ai vu le soleil mourir et la lune le pleurer. Photo gracieuseté

Renard Blanc a lancé le 14 avril son troisième album complet, intitulé J’ai vu le soleil mourir et la lune le pleurer. Photo gracieuseté

J’ai vu le soleil mourir et la lune le pleurer, voilà le titre du nouvel album lancé par le groupe indie rock Renard Blanc le 14 avril. À la fois poétique et dramatique, ce titre met la table à un voyage musical au cours duquel la dépression, le déni et la résilience sont abordés ouvertement et sans détour.

« L’album n’est pas seulement empreint de négativité, nuance d’entrée de jeu Vincent Lepage, chanteur et guitariste du groupe maskoutain. Il y a des émotions un peu dramatiques qui sont véhiculées dans les thématiques qu’on aborde, mais c’est la résilience qui ressort à la fin de l’album. La dernière chanson, “Catharsis”, c’est de ça que ça parle. Ça évoque le principe de la masculinité toxique et du fait de ne pas en parler et qu’au final, ce n’est pas bon. »

La période d’incertitude qu’on a traversée au cours des dernières années a teinté la thématique de ce troisième album complet de Renard Blanc.

« La dépression est un thème qui me touche de près, reconnaît Vincent, principal auteur des paroles. On a chacun vécu, à des niveaux différents, de l’isolement, de la remise en question et des phases de dépression. La pandémie nous a vraiment remis en perspective par rapport à la santé mentale et à l’importance d’en parler. […] Il y avait une charge sociale et mentale avec laquelle c’était dur de dealer et ça a teinté mon humeur et mon quotidien. Pour moi, c’était une manière d’extérioriser les deux ans et demi qu’on a vécus. Ça ne parle pas de la pandémie, mais plutôt des émotions qui sont venues avec ça. »

Une nouvelle ère

À travers les aléas de la pandémie, Renard Blanc a aussi été confronté à des bouleversements au sein du groupe. Julien Beaulieu, qui était le bassiste du groupe depuis plusieurs années, a quitté le trio complété par le batteur Alexandre Crépeau. À ce moment, cinq des sept chansons de l’album avaient déjà été enregistrées et la formation indie rock s’apprêtait à mettre la touche finale au disque.

« On ne voulait pas finir l’album à deux, Alexandre et moi. On voulait le faire en formule band, donc on a attendu de trouver la bonne personne pour se remettre en marche. Antoine [St-Onge] joue avec nous maintenant. Alex jouait déjà avec lui dans Malaimé Soleil et je le connaissais par la bande parce que j’ai fait le son pour des projets avec lesquels il est venu jouer au Zaricot. On a vraiment pogné un élan de créativité et de positivisme [depuis son arrivée]. On a envie d’avancer les choses. »

On peut donc déjà entendre les lignes de basse qu’Antoine St-Onge a composées pour les pièces « Incendie » et « Lourd ».

« C’est une espèce de transition, la fin d’une ère et le début de quelque chose de nouveau. On trouvait ça important d’intégrer Antoine dans le processus pour qu’il sente qu’il fait partie intégrante du groupe », ajoute Vincent.

Malgré ce changement au trio, Renard Blanc consolide sa sonorité avec J’ai vu le soleil mourir et la lune le pleurer. Après son album Nuit, paru en 2018, le groupe s’était offert une exploration musicale dans le cadre d’une trilogie de EPs, Combustion, Béryllium et Abysse, une expérience qui s’est avérée inspirante au moment d’enregistrer le plus récent disque.

« Pour quelqu’un qui ne connaît pas le projet, c’est peut-être un album qui est plus facile d’approche, autant au niveau narratif que d’un point de vue musical. Ce qu’on a fait avant nous a amenés vers ce consensus de faire quelque chose de plus clair et précis », détaille le chanteur et guitariste, qui s’est aussi mouillé à faire le mix de l’album pour la première fois.

Avec de nouvelles chansons à partager, Renard Blanc prendra la route cet été dans le cadre d’une tournée qui l’amènera notamment à faire le tour de la Gaspésie en juillet.

« On a reçu l’aide du Conseil de la culture de Saint-Hyacinthe pour couvrir les frais de déplacements, d’hôtel et de nourriture [dans le cadre de cette tournée]. Il a aussi subventionné l’album au niveau de la recherche et de l’écriture. Une chance que le Conseil de la culture de Saint-Hyacinthe est là parce que, sans eux, il n’y aurait sûrement jamais eu d’album de Renard Blanc », souligne avec gratitude Vincent Lepage.

Par ailleurs, un spectacle est également prévu à Saint-Hyacinthe à l’automne. La date de la représentation sera annoncée ce soir dans le cadre du lancement de la programmation du Zaricot.

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