3 novembre 2022 - 07:00
carte blanche
Royal Rumble
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Je résume. Grossièrement. Québec solidaire et le Parti québécois refusent de prêter serment au roi. Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, réplique : « C’est ça qui est ça pis les ceuzes qui sont pas contents, ben qu’y s’en vont. Prêtez serment, sans ça… » « Sans ça quoi? », demandent candidement à l’unisson Gabriel Nadeau-Dubois et Paul Saint-Pierre Plamondon. Paradis, drette comme un doigt brandi leur répondit : « Sans ça, la sergente d’armes sera légitimée de vous expulser! »

Des députés élus expulsés comme des pas propres de téléréalité. Imaginez la scène s’ils résistent. Paul Saint-Pierre Plamondon se fait pogner par le califourchon et la sergente d’armes qui tente ensuite de menotter Gabriel Nadeau-Dubois, mais Sol Zanetti et Pascal Bérubé lui font le coup de la corde à linge et Manon Massé saute du troisième câble pour faire la prise du petit paquet sur François Paradis. Royal Rumble à Québec!

C’est un scénario moins burlesque que la réalité. Actuellement, le Roi d’Angleterre et chef de l’Église anglicane empêche une partie de la population québécoise d’être représentée dans sa propre assemblée et, pour changer ça, suffit juste d’un peu de courage, du liquid paper et souffler deux trois secondes sur un vieux papier de 1867… sorte de contrat flou, qu’on n’a jamais signé d’ailleurs.

On dira de prêter serment sans y croire pour ensuite changer la loi. Mais accepter que le premier acte officiel de nos élus soit un serment d’hypocrite, ça part mal la patente. Invoquer qu’il y a plus urgent est un faux argument qui ne fait que nous autoriser à étirer le temps qu’on va mettre pour traiter cette mycose des ongles constitutionnelle. Faites comme dans l’annonce, réglez ça tu-suite.

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