C’est la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD), à la suite d’une dénonciation, qui a rendu visite à Mme Girard le 28 février et l’a sommée de relocaliser l’animal dans un délai de sept jours. La SPAD est repassée dans ce délai et a rencontré le propriétaire de l’immeuble où réside Kathy Girard. Cette dernière n’y était pas et se cherche actuellement un nouveau logement où son canard sera permis. Elle croit que c’est une voisine qui a porté plainte, car son propriétaire a toujours autorisé la présence du canard.
« Le voisinage trouvait que c’était un animal trop original, mais sur la rue, les gens étaient très enthousiastes et me disaient souvent que je faisais leur journée en me promenant avec Kandy », a déclaré la propriétaire de l’animal.
Pénalités graduelles
La SPAD s’occupe de faire appliquer le règlement 30 de la Ville de Saint- Hyacinthe sur les animaux. À l’article 6.1 de ce règlement, il est question des animaux de la ferme, dont fait partie le canard. Ceux-ci sont seulement autorisés sur le territoire de la Ville situé en zone verte, c’est-à-dire celui encadré par la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles.
« Nous appliquons la réglementation, mais notre but n’est pas de donner des constats d’infraction. Nous laissons la chance au coureur. La prochaine fois, elle pourrait avoir une amende de 100 $ et nous pourrions ensuite aller jusqu’à ordonner la saisie de l’animal. En 30 ans de carrière, c’est la première fois que je vois un canard domestique », a raconté le directeur général de la SPAD, Philippe Labonté.
Un compagnon de vie
Kathy Girard préfère déménager plutôt que de se séparer de son cher canard Kandy. Elle lui parle et le dorlote comme un enfant. Il lui arrive même de l’habiller, par exemple, avec une cravate. Elle s’est même rendue il y a quelques mois à la clinique de la Faculté de médecine vétérinaire pour s’assurer qu’il était en bonne santé.
Mme Girard s’est procuré l’animal en 2021 à la fête des Pères aux Encans de la ferme. Le mois suivant, elle a eu 50 ans. « Ç’a été mon cadeau de fête! En plus, je venais de perdre mon chien et mon lapin. J’ai opté pour un canard, car j’ai déjà habité en campagne où j’ai eu des volailles et j’avais vraiment aimé ça », a-t-elle raconté.
Kandy a même pondu trois œufs par jour pendant une certaine période.
« Je sortais marcher avec elle tous les deux jours. Elle contribue à me garder en forme et m’aide à garder le sourire malgré les épreuves de la vie. J’ai même fait de la zoothérapie avec Kandy auprès de personnes handicapées », a-t-elle ajouté.
Selon la propriétaire de l’animal, la Ville de Saint-Hyacinthe avait toléré à l’époque qu’elle garde son canard dans son appartement de la rue Calixa-Lavallée si elle ne construisait pas de maisonnette pour volailles dehors et tant qu’il n’y aurait pas de plaintes pour insalubrité.
Toutefois, questionnée à savoir si la réglementation avait changé depuis, la directrice générale adjointe de la Ville, Brigitte Massé, a confirmé que le règlement 30 est en vigueur depuis 2002 et que l’article 6.1 n’a jamais été modifié.
« Je ne devrais pas être privée de mon animal de compagnie et du bonheur qu’il m’apporte. Il devrait juste y avoir une supervision », a conclu Kathy Girard, en poursuivant ses recherches pour se trouver un nouveau toit pour Kandy et elle.
