1 avril 2021 - 13:55
Histoire d’ici
Traditions pascales
Par: Le Courrier
Spectacle de Muriel Millard lors du Gala de Pâques en 1956. Photo Collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH116

Spectacle de Muriel Millard lors du Gala de Pâques en 1956. Photo Collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH116


La fête de Pâques

Fête la plus importante du calendrier liturgique chrétien, Pâques commémore la résurrection de Jésus. L’expression « faire ses Pâques » vient de l’obligation de chômer, d’assister à la messe et d’y communier après s’être confessé, au moins une fois l’an.

Après le carême, temps de pénitence et de privations, arrivent le Jeudi saint, jour de l’arrestation du Christ; le Vendredi saint, jour de sa crucifixion; le Samedi saint, où il repose au tombeau; et le dimanche de Pâques, où il ressuscite d’entre les morts, lequel est toujours fixé au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, donc au plus tôt le 22 mars et au plus tard le 25 avril.

Les cloches de Pâques

Cette tradition remonte vers le VIIe siècle. L’Église interdit alors de sonner les cloches en signe de deuil entre le Jeudi saint et le dimanche de Pâques pour commémorer le temps qui s’écoula entre la mort du Christ et la résurrection. On les remplace par une crécelle. Une légende raconte que les cloches partent à Rome où le pape les bénit et qu’elles reviennent en carillonnant le matin de Pâques. On dit aussi qu’elles se sont chargées d’œufs de Pâques avant de partir, qu’elles répandent ensuite sur leur passage. L’image d’une cloche ailée vous rappelle sans doute des souvenirs.

L’eau de Pâques

La cueillette de l’eau de Pâques doit se faire au petit matin du dimanche de Pâques, au lever du soleil. Il fallait la puiser dans un ruisseau ou une petite rivière. La coutume veut que ce soit les enfants qui la puisent, dans des contenants qu’on réserve spécialement pour cet usage. Il faut en prendre assez pour tenir toute l’année. On associe à cette eau des propriétés physiques, spirituelles ou magiques.

On dit qu’elle peut guérir l’eczéma, l’acné et même la lèpre. Bonne pour les yeux, elle vous préserve de la diarrhée et vous guérit de la fièvre. Elle protège contre les intempéries, la foudre, le tonnerre ou le vent. Ceux de ma génération ont vu leur mère ou leur grand-mère en asperger les fenêtres lors d’un orage. Certains croient qu’elle éloigne également les mauvais esprits, les malheurs et les accidents mortels.

Le repas de Pâques

Vous souvenez-vous du traditionnel dîner de Pâques? Il se déroule généralement chez les parents ou les grands-parents. Après la messe de Pâques, tous s’empressent de se diriger vers le festin. Le carême est fini et on va s’empiffrer joyeusement. Au menu, l’incontournable jambon, piqué de clous de girofle, arrosé de sirop d’érable ou avec de la moutarde. En accompagnement, les patates, rondes ou pilées, parfois mêlées avec des carottes. La salade, toute simple, agrémentée de tomates et de concombres, relevée d’un peu de crème. Et le vin qui réchauffe les cœurs et délie les langues.

Après la tablée des enfants, les adultes s’installent. Comme le chante si bien Claude Léveillé, dans sa chanson Frédéric : « Autour d’la table, ça riait, discutait, pendant qu’maman nous servait. » Après le mets principal arrivent les desserts : tartes aux pommes, au sucre, à la farlouche (raisins), le gâteau à deux étages garni de confiture aux framboises au centre et recouvert d’une épaisse couche de crémage. Pour finir le tout, un bon thé ou un café bien chaud.

S’il fait beau, les hommes sortent ensuite sur la galerie pour fumer une pipée, un cigare ou une cigarette, accompagné d’un p’tit digestif, pendant que les femmes s’affairent à la vaisselle, avant de s’installer pour une partie de cartes.

Daniel Girouard, membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

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