3 novembre 2022 - 07:00
Décès de Léandre Dion
Un homme chaleureux et dévoué qui a laissé sa marque
Par: Adaée Beaulieu
Une deuxième victoire célébrée en famille en 1998. Photothèque | Le Courrier ©

Une deuxième victoire célébrée en famille en 1998. Photothèque | Le Courrier ©

Les candidats à l’investiture péquiste Bernard Barré, Louise Cordeau et Léandre Dion (à droite) avaient donné leur appui à Yvan Loubier (troisième à partir de la gauche) en vue de l’investiture bloquiste de septembre 1993. Photothèque | Le Courrier ©

Les candidats à l’investiture péquiste Bernard Barré, Louise Cordeau et Léandre Dion (à droite) avaient donné leur appui à Yvan Loubier (troisième à partir de la gauche) en vue de l’investiture bloquiste de septembre 1993. Photothèque | Le Courrier ©

C’est avec surprise et émoi que ceux et celles qui ont côtoyé Léandre Dion au cours de sa vie et de sa carrière politique ont réagi à l’annonce de son décès survenu dimanche à l’âge de 85 ans.

Émilien Pelletier a suivi ses traces en devenant à son tour député péquiste de Saint-Hyacinthe en décembre 2008, après le court règne d’un peu plus d’un an et demi de l’adéquiste Claude L’Écuyer. M. Pelletier a occupé le poste de député de Saint-Hyacinthe de 2008 à 2014, moment où il a été défait par la députée actuelle Chantal Soucy. Il considère Léandre Dion comme étant son père spirituel. « Quand j’avais des questions politiques, je l’appelais. C’était quelqu’un de sage et j’ai pris exemple sur lui », affirme-t-il.

En tant qu’homme politique, il se souviendra de Léandre Dion comme d’un homme qui prenait à cœur ce qu’il faisait et comme un érudit intellectuel qui pouvait discourir pendant plus d’une heure à l’Assemblée nationale sans se fatiguer.

Selon Émilien Pelletier, Léandre Dion n’a pas reçu suffisamment les mérites pour ses réalisations sur le territoire de Saint-Hyacinthe. La Cité de la biotechnologie agroalimentaire et vétérinaire de Saint-Hyacinthe, qui fêtera ses 20 ans l’an prochain, a vu le jour grâce à son travail acharné, notamment avec le directeur général du Centre local de développement (CLD) Les Maskoutains de l’époque, Mario de Tilly. M. Pelletier rappelle aussi que Léandre Dion a contribué aux démarches pour la création du Centre des arts Juliette-Lassonde alors qu’il était au pouvoir. M. Pelletier croit qu’un bâtiment situé au cœur de la Cité ou encore une rue devrait porter le nom de Léandre Dion.

Pour ce qui est de l’homme derrière le politicien, Émilien Pelletier note que Léandre Dion s’intéressait à tout et n’avait pas de limites. Il cite quelques exemples comme ses cours de sculpture et de portugais ainsi que l’écriture d’un roman. Il considère aussi qu’il a su évoluer avec le temps. Au-delà de la culture générale, c’est son intérêt pour les humains qui primait. « Il était très près de la famille et reconnaissait bien aussi les gens. Il allait au-devant d’eux et était toujours disponible et chaleureux », raconte-t-il.

Mario de Tilly, l’ancien directeur général du CLD, se dit très fier d’avoir travaillé avec Léandre Dion à la réalisation de la Cité. Selon lui, le projet n’aurait jamais pu voir le jour sans l’appui des décideurs et M. Dion était le mieux placé pour faire le lien entre le terrain et les instances gouvernementales. Son apport a donc été incommensurable. « J’ai un souvenir non seulement d’amitié très grande envers cet homme, mais aussi d’un homme qui a fait beaucoup pour sa communauté. C’était un homme très professionnel et pugnace », déclare-t-il. Il gardera le souvenir d’un homme chaleureux que tout le monde respectait et aimait. Il ne lui connaissait aucun ennemi.

Bernard Barré, conseiller municipal depuis 34 ans à Saint-Hyacinthe, a fait la lutte à Léandre Dion pour l’investiture péquiste dans Saint-Hyacinthe en 1992 et a perdu au deuxième tour. Il le qualifie de gentilhomme qui a fait du bon travail et a toujours été disponible pour les gens. « C’était tellement un bon gars que j’avais peur de lui », rigole-t-il.

La députée caquiste Chantal Soucy l’a côtoyé à quelques occasions, notamment lors du 15e anniversaire de la Cité en 2018, projet pour lequel elle souligne sa contribution. D’ailleurs, Saint- Hyacinthe Technopole a décerné, lors de ces festivités, une édition spéciale de son Prix de la Technopole à Léandre Dion, à Claude Bernier et à Mario de Tilly, considérés comme les fondateurs du parc technologique. Mme Soucy souligne avoir toujours eu des discussions cordiales avec M. Dion et a souligné son grand respect pour les gens qui s’impliquent en politique comme Léandre Dion qui y a consacré 13 ans et même plus de sa vie. Elle le considère comme un homme de conviction qui a notamment contribué à la victoire du oui par 4000 voix dans le comté au référendum de 1995.

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