« La nomination d’un évêque ne passe pas du tout par le même processus que les autres emplois dans la société. On ne postule pas. C’est le pape qui se fait conseiller et qui décide. Il y a un élément de grande surprise. Ç’a été très bouleversant de recevoir l’appel le 13 février », raconte Claude Lamoureux, qui aura tout à découvrir de la Gaspésie. Il a juste visité le Rocher Percé il y a 25 ans. Il sera également évêque des Îles-de-la-Madeleine où il n’est jamais allé, mais il s’empressera de les visiter.
« On peut accepter ou refuser, mais c’est délicat de dire non au pape. Il faut de très bonnes raisons », mentionne celui qui a demandé si quelqu’un d’autre pouvait occuper ce poste, mais qui s’est fait clairement répondre que c’était lui qui avait été choisi.
Processus
La sélection des évêques se fait en différentes étapes et répond à un besoin. Dans ce cas-ci, l’évêque actuel de Gaspé, Mgr Gaétan Proulx, devait quitter ses fonctions, car il avait atteint l’âge vénérable de 75 ans. C’est une commission, le Dicastère pour les évêques, composé d’une vingtaine de cardinaux et de religieuses, qui analyse les dossiers des candidats potentiels. Cette commission porte ensuite son choix sur une personne en particulier et en informe le pape. C’est ensuite l’ambassadeur non apostolique qui annonce la nouvelle à l’élu. Celui-ci peut y réfléchir un temps. Dans ce cas-ci, l’annonce a été rendue publique le 23 février, soit 10 jours plus tard.
Selon Claude Lamoureux, c’est son expérience ainsi que ses études hors normes après celles religieuses, soit une maîtrise en administration publique de l’Université du Québec à Montréal en 2000 et des études de deuxième cycle en droit, plus spécifiquement en Prévention et règlement des différends, en 2002, qui lui ont valu cette nomination.
« Il y a aussi un côté humain au travail des prêtres. Il y a tout l’aspect de gestion des conflits et d’adaptation au changement du milieu et mes études me sont très utiles pour cela », explique-t-il.
Claude Lamoureux est né le 11 avril 1962 dans le quartier Saint-Joseph, où il a notamment été curé après avoir été ordonné prêtre en 1990. Il a aussi longtemps travaillé à Granby avant de devenir vicaire général en 2018 après l’arrivée de nouvel évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Christian Rodembourg.
Étapes à venir
Le chanoine Lamoureux a fait récemment un voyage à Rome avec l’évêque de Saint-Hyacinthe afin de rencontrer le pape et de récupérer tous les objets nécessaires à un évêque, dont les vêtements. Il retournera à Rome en septembre pour revoir le pape ainsi que toutes les instances officielles. Du 1er au 10 avril, il réalise une retraite préparatoire dans une communauté religieuse de Sainte-Anne-des-Monts. Il emménagera ensuite dans ses appartements de l’évêché de Gaspé où il entamera une mission importante. « Je veux apprendre à connaître et à aimer ces gens. Je veux aller à leur rencontre », affirme-t-il.
Claude Lamoureux a choisi sa devise épiscopale, c’est-à-dire celle qui lui donne son élan et ses orientations dans ce nouveau rôle, en lien avec les épreuves vécues sur la planète entière, dont la guerre en Ukraine. Il s’agit d’un extrait de la lettre de l’apôtre Paul à Tite qui va comme suit : « Poussé par ta seule miséricorde ». « Nous devons nous accueillir et nous écouter. C’est le pardon qui va apporter la paix dans la misère », déclare-t-il.
Il ne sait pas encore qui lui succédera comme vicaire général, car il en va de la décision de Mgr Rodembourg. De plus, Claude Lamoureux pourrait revenir dans la région éventuellement à la suite d’une autre nomination, mais les chances sont faibles pour l’homme de 60 ans.
