16 mars 2023 - 07:00
Livre d’Annie Joan Gagnon
Une amitié, des frivolités et la nostalgie des années 90
Par: Maxime Prévost Durand
La Maskoutaine Annie Joan Gagnon a publié récemment un nouveau livre autobiographique qui parle de l’adolescence et des amitiés qui traversent les années. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Maskoutaine Annie Joan Gagnon a publié récemment un nouveau livre autobiographique qui parle de l’adolescence et des amitiés qui traversent les années. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les amitiés qui se forment au secondaire deviennent parfois celles de toute une vie. C’est le cas pour l’artiste multidisciplinaire Annie Joan Gagnon. Ce lien spécial qui la lie toujours à sa meilleure amie, elle le raconte dans son livre Une amitié éternelle et sacrée, à coup de souvenirs d’adolescence, marqués par la désinvolture que l’on retrouvait au début des années 90 à Saint-Hyacinthe.

« Il n’y avait pas de cellulaire à cette époque. On partait presque en fugue et on revenait comme si de rien n’était. On était libres de tout », se remémore l’auteure maskoutaine, que l’on connaît aussi comme artiste peintre.

À la manière de tableaux, Annie Joan Gagnon raconte les 1001 folies qu’elle et sa meilleure amie, Karine, ont faites alors qu’elles étaient étudiantes au Collège Saint-Maurice. Les premières rencontres avec la gent masculine, les escapades illégales dans les bars alors qu’elles étaient mineures ou tout simplement des anecdotes reliées à l’école sont dépeintes sous la forme de scènes dans ce livre.

« J’avais toujours eu cette idée d’écrire sur mon adolescence. Pour moi, ça a été une période incroyable et il y avait une sorte de nostalgie dans ce projet. Je m’étais fait un tableau précis de ce que je voulais raconter. Je savais où je m’en allais pour chacune des scènes. En cinq ou six mois, le livre était écrit, mais je l’ai laissé dans un tiroir par la suite. »

Cet ouvrage autobiographique a mis plusieurs mois avant de revoir la lumière du jour. De retour au Québec durant la pandémie, après avoir habité en Allemagne avec son mari pendant quelques années, Annie Joan Gagnon a cru que le moment était venu de soumettre le manuscrit à une maison d’édition, après l’avoir peaufiné. Le Lys Bleu, un éditeur français, a accepté de le publier.

Plusieurs lieux du Saint-Hyacinthe des années 90 sont mentionnés – certains qui existent toujours, d’autres qui sont disparus avec le temps – afin que les lecteurs, surtout les Maskoutains qui ont connu eux aussi cette époque, replongent à leur tour dans leur propre nostalgie.

Si l’amitié se veut la trame narrative du début à la fin, les premiers amours prennent aussi une place importante dans ce roman, évoquant au passage les notions de consentement et de relation toxique.

« J’aimais beaucoup être amoureuse, confie l’auteure. J’avais cette quête de l’homme idéal. La beauté, c’est qu’au bout de tout ça, je l’ai trouvé. »

Même si les noms ont dû être changés, l’histoire se veut détaillée. Malgré les désinvoltures, Annie Joan Gagnon a voulu raconter les choses telles qu’elles se sont passées.

« C’est ma vie et je m’assume, lance-t-elle sans détour. Je n’ai pas peur du jugement. Je pense qu’on a tous vécu nos expériences durant l’adolescence. »

Celle qui peut la comprendre le mieux, encore à ce jour, reste son amie Karine, la seule dont le nom n’a pas été modifié dans le roman. Leur rencontre a été à ce point déterminante que le lien qui les unit est toujours aussi fort, une trentaine d’années plus tard.

« Karine m’a dit souvent – et elle me le répète encore – que la définition de l’amitié, elle l’a apprise grâce à moi. Et c’est la même chose pour moi quand je parle d’elle. »

Le livre Une amitié éternelle et sacrée est notamment disponible à la librairie L’Intrigue.

image