23 février 2017 - 00:00
Cure de Bien-être
Une bouillie magnifique 
Par: Sarah Daoust Braun
Crédit : 20th Century Fox

Crédit : 20th Century Fox

Crédit : 20th Century Fox

Crédit : 20th Century Fox

Après quatre ans d’absence au cinéma, Gore Verbinski effectue un retour en force avec Cure de Bien-être, une audacieuse coproduction germano-américaine. L’horreur et le suspense côtoient savamment la science-fiction et le fantastique dans un récit où aucun petit détail n’est négligé. 


Le réalisateur du Cercle et des trois premiers volets de Pirates des Caraïbes réussit à faire oublier son dernier échec commercial The Lone Ranger sorti en 2013. Parce qu’on est ici à mille lieues du western : on plonge dans l’univers d’une station thermale nichée dans les décors féériques de la Suisse montagneuse.

Le jeune Lockhart (Dane DeHaan) est cadre à Wall Street et doit retrouver son patron qui s’est réfugié dans une espèce de sanatorium dans les Alpes. De nombreuses personnes âgées résident dans ce centre qui leur permet de retrouver la forme et la santé grâce à une série de soins à base d’eau. Et mystérieusement, plus personne ne veut quitter l’endroit…

Victime d’un accident de voiture, Lockhart se retrouve piégé à la station où on commence à lui prodiguer une série de traitements étranges pour guérir les maux dont il serait atteint. Là-bas, il fait la rencontre d’une jeune femme (Mia Goth) et du directeur de l’établissement Volmer (Jason Isaacs). Ce dernier mène avec son équipe diverses expériences terrifiantes liées aux lointaines origines de la villégiature. 

On peut songer à un mélange entre Crimson Peak de Guillermo del Toro – pour le côté horreur gothique – et Shutter Island de Martin Scorsese – pour le côté thriller psychologique et le lieu isolé où des expériences inquiétantes sont livrées – pour décrire de façon simple Cure de Bien-être. Et c’est un peu le problème du long-métrage : il ne se distingue pas là où ses prédécesseurs l’ont déjà fait, et s’abreuve de plusieurs influences cinématographiques pour en faire une bouillie parfois digeste, parfois indigeste. 

La force de l’œuvre demeure somme toute sa forme. La direction photo de Bojan Bazelli (Pete et Elliott le dragon, The Lone Ranger), avec ses tons de gris et de verts lugubres, ses blancs immaculés et ses cadres soignés, est un exercice de style admirable. La direction artistique, magnifique, qui accorde un soin évident aux décors dignes d’une carte postale, évoque l’univers moderne de Dracula. 

Là où le bât blesse est du côté du scénario de Justin Haythe. Le film, d’une longueur épouvantable, est peuplé d’incohérences et de rebonds dramatiques communs (le protagoniste qui tente de fuir mais qui ne réussit pas; les autorités qui ne croient pas en ses explications; les autres personnages qui tentent de le faire passer pour un fou). 

Pour être visuellement ébloui et s’amuser du mélange parfois loufoque des genres, il faut aller voir Cure de Bien-être.. Pour se faire raconter une bonne histoire, un peu moins.

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