En séance du conseil, les élus de La Présentation ont adopté à l’unanimité une résolution demandant à l’ensemble des partis fédéraux d’inclure dans leur plateforme électorale l’obligation pour les entreprises de services cellulaires de conclure des ententes d’itinérance afin que les clients de services cellulaires puissent bénéficier de la présence de sites cellulaires dans leur région.
Selon la Municipalité, la couverture cellulaire demeure insuffisante dans plusieurs régions du Québec, limitant l’accès à un service essentiel pour les résidents et les visiteurs. La résolution souligne l’importance des services cellulaires fiables afin de garantir l’accès à l’information, aux services de santé et aux interventions de sécurité publique. Elle stipule également qu’une couverture déficiente compromet la sécurité des personnes dans les zones à couverture limitée ou en itinérance, notamment en cas d’urgence nécessitant une intervention rapide des premiers répondants.
« Il y a plusieurs endroits dans la municipalité où il est difficile d’avoir du réseau. Plusieurs citoyens m’ont d’ailleurs interpellée à ce sujet. C’est vraiment une lacune et il est important que ce soit corrigé. Nous sommes près de grosses villes comme Saint-Hyacinthe, Granby et Belœil. Ce n’est pas normal d’en être encore là en 2025 », a mentionné au COURRIER la mairesse de La Présentation, Louise Arpin.
À l’heure actuelle, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) impose des conditions de licence aux fournisseurs de services cellulaires (FSC), notamment l’itinérance obligatoire, le partage des pylônes et l’interdiction d’exclusivité d’emplacements, afin de favoriser l’accès au réseau pour les abonnés d’un autre FSC lorsqu’un service est disponible. Cette procédure n’oblige toutefois pas les FSC à solliciter le service d’un autre fournisseur en cas de couverture inexistante dans une région donnée, limitant ainsi la portée de la mesure.
Le gouvernement du Québec et le CRTC octroient des subventions importantes aux entreprises de télécommunications pour la construction de nouvelles infrastructures cellulaires afin d’améliorer la couverture en région. Cependant, malgré la présence de plus de 8500 tours cellulaires sur le territoire québécois, l’exclusivité de l’utilisation de ces tours par un seul FSC limite l’accès pour d’autres fournisseurs et constitue un obstacle majeur au déploiement d’une couverture cellulaire optimale pour l’ensemble de la population.
Une copie de cette résolution a également été envoyée au ministre des Finances du Québec, Eric Girard, ainsi qu’aux dirigeants des entreprises de télécommunication, notamment BCE (Bell), Vidéotron, Rogers, TELUS et Cogeco.
Des problèmes de réseau à Saint-Liboire aussi
Il y a près d’un an, la Municipalité de Saint-Liboire avait dénoncé exactement la même situation par voie de résolution.
Selon le maire de Saint-Liboire, Yves Winter, de nombreux citoyens se plaignent de ne pas avoir accès à un réseau cellulaire efficace. « Nous sommes en 2025, c’est rendu un besoin essentiel. Ce que je m’explique mal, c’est que nous ne sommes pas un village éloigné. Nous sommes à 15 minutes de Saint-Hyacinthe et à moins d’une heure de Montréal. Pour une raison que j’ignore, Saint-Liboire, c’est comme un trou noir. »
« Peu importe la compagnie, le problème s’est beaucoup accentué ces derniers mois. Ce n’est pas efficace. Quand nous sommes à l’intérieur, généralement ça va, mais dès qu’on sort, ça devient vraiment plus difficile d’avoir du réseau. S’il y a une barre de réseau sur le cellulaire, c’est déjà beau », explique M. Winter.
Selon le maire, le problème toucherait particulièrement le réseau Internet, mais aussi le réseau cellulaire, soulevant le problème de l’accès aux services d’urgence.
En plus du CRTC et du CPRST, la plainte a également été transmise aux députés Chantal Soucy et Simon-Pierre Savard-Tremblay. M. Winter dit être encore sans nouvelle du CRTC et des élus.
Un accès à des services sans fil de haute qualité
L’un des mandats principaux du CRTC est de garantir à l’ensemble des Canadiens un « accès à des services sans fil de haute qualité qui répondent à leurs besoins ».
Le CRTC peut ainsi accorder du financement à des sociétés privées de télécommunication afin de les inciter à étendre leur réseau dans des endroits plus reclus du territoire. En mars 2024, l’organisme avait d’ailleurs octroyé un financement à Rogers Communications pour la construction de nouvelles tours cellulaires dans le nord de la Colombie-Britannique afin d’améliorer le service de téléphonie cellulaire dans ce secteur et l’accès aux services d’urgence.
À ce jour, le CRTC a engagé plus de 300 M$ pour améliorer les services Internet haute vitesse et de téléphonie cellulaire dans plus de 230 communautés. À la suite de son plus récent appel de demandes, l’organisme a reçu plus de 100 demandes totalisant près de 1,9 G$ pour des projets en vue d’améliorer le service dans des communautés rurales, éloignées et autochtones.
Rappelons que le gouvernement du Québec s’est engagé à déployer une couverture cellulaire complète sur l’ensemble du territoire d’ici octobre 2026. Il s’est aussi engagé à convertir la majorité du réseau cellulaire à la technologie 5G d’ici 2030 et à étendre la fibre optique partout au Québec.