18 août 2022 - 07:03
Dossier Exceldor
Une décision qui augure bien pour la suite
Par: Sarah-Eve Charland
L’entreprise Exceldor se réjouit de la décision du Tribunal administratif du Québec (TAQ). Il reste à savoir si l’Union des producteurs agricole (UPA) de la Montérégie compte demander une révision de la décision à l’intérieur du délai de 30 jours.

« On est très contents. Ça a traîné pour diverses raisons. On ne vous cachera pas que la donne économique a changé. Le projet est toujours vivant, mais il faut l’ajuster aux conditions actuelles », souligne le responsable des relations publiques et gouvernementales chez Exceldor, Denis Paquet.

Le TAQ a confirmé la décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) permettant d’utiliser 10 hectares de terres agricoles pour un usage non agricole. Le tout visait à permettre la construction d’un abattoir d’Exceldor à Saint-Hyacinthe.

Depuis, des contacts ont été établis avec la Ville de Saint-Hyacinthe, ajoute-t-il. L’entreprise poursuit également ses communications avec les gouvernements provincial et fédéral afin d’obtenir des aides financières pour compléter le projet. Les estimations avancées au cours des dernières années variaient entre 200 M$ et 250 M$. « Il faut refaire nos calculs. Sûrement que ça va coûter plus cher que ce qui était prévu. Je ne peux pas donner d’échéancier à ce stade-ci », poursuit M. Paquet.

Alors que l’entreprise réclamait l’exclusion de 13 hectares de la zone agricole, la CPTAQ a autorisé l’aliénation de 10 hectares. Selon M. Paquet, Exceldor a révisé ses plans pour les adapter à la superficie limitée.

La directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault, applaudit la décision du TAQ.

« C’est une excellente nouvelle. Ça permet de garder Exceldor, qui était à Saint-Damase, près de chez nous. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, fermer l’usine à Saint-Damase pour ouvrir ailleurs et recruter, ce n’est pas très réaliste. Pour tout ça, c’est une excellente nouvelle. »

De plus, la construction d’un abattoir à Saint-Hyacinthe pourrait jouer un rôle intéressant si la Ville de Saint-Hyacinthe réussit à mettre la main sur le titre de zone d’innovation en agroalimentaire et vétérinaire, souligne Mme Guilbault.

Par le biais de l’équipe en immigration, Saint-Hyacinthe Technopole collabore déjà au recrutement. Exceldor prévoit de déménager les quelque 300 emplois de ses installations de Saint-Damase en plus d’en créer 300 autres au cours de la première phase du projet.

Faire appel aux gouvernements

Le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, assure être disposé à accompagner l’entreprise dans ses démarches à travers les programmes fédéraux. Il compte d’ailleurs contacter Exceldor sous peu pour offrir son soutien.

De son côté, la députée de Saint- Hyacinthe, Chantal Soucy, n’est plus sollicitée à ce stade-ci. Des discussions se déroulent entre Investissement Québec, le ministère des Finances et Exceldor.

L’UPA analyse le jugement

La porte-parole de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie, Geneviève Blain, n’a pas voulu commenter la nouvelle. « On est en train d’analyser la décision. Notre rôle est de protéger le territoire agricole pour les générations futures en surveillant le travail de la CPTAQ », ajoute-t-elle.

À ce jour, l’UPA n’est pas en mesure de confirmer ou d’infirmer son intention d’utiliser le recours qui vise à demander une révision ou une révocation de la décision du TAQ. L’organisation a 30 jours pour déposer sa demande. Pour ce faire, elle doit remplir l’un des critères prévus dans la Loi sur la justice administrative, soit démontrer qu’il y a un fait nouveau, qu’il y a eu un vice de procédure ou qu’une partie n’a pu se faire entendre.

Du côté de la MRC des Maskoutains, les honoraires d’avocats se sont élevés jusqu’ici à 62 937,21 $, sans les taxes. Bien que les démarches aient été l’initiative de la MRC des Maskoutains, ces frais ont été assumés par la Ville de Saint-Hyacinthe. De 2015 à 2020, la Ville avait également déboursé 87 644 $ en frais juridiques et en dépenses auprès d’un agronome dans le cadre de la première demande adressée à la CPTAQ.

image