23 mars 2023 - 07:00
Réfection de la promenade Gérard-Côté
Une place des spectacles à 12,8 M$
Par: Sarah-Eve Charland
Les coûts pour aménager la place des spectacles ont doublé en quelques mois. Photo gracieuseté

Les coûts pour aménager la place des spectacles ont doublé en quelques mois. Photo gracieuseté

La place des spectacles pourrait coûter deux fois plus cher que ce qui avait été annoncé l’automne dernier. La Ville de Saint-Hyacinthe a adopté un règlement d’emprunt de 12,8 M$ pour aménager la place des spectacles et la portion de la promenade Gérard-Côté à proximité, mais elle attendra pour aménager la partie de la promenade qui permettra de rejoindre la nouvelle bibliothèque.

« Il y a plusieurs municipalités au Québec qui vont en appel d’offres, mais qui ne réalisent pas les projets parce qu’ils coûtent le double. On a fait le choix de poursuivre. On a quand même une subvention de 5 M$ qui permet de réduire la facture. On veut envoyer un message clair qu’on va réaliser la promenade, tout en prenant soin de protéger notre dette. On va y aller étape par étape, selon nos moyens », assure le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.

Les nouvelles estimations du projet, soumises aux membres du conseil au début du mois de mars, ont changé la donne. Les élus ont choisi de scinder la phase 1 en trois parties, qui seront réalisées jusqu’en 2025. En 2023, ils comptent réaliser la première partie qui consiste à aménager la place des spectacles et la parcelle de la promenade Gérard-Côté en face. Les deux autres parties consistent à aménager le passage en dessous du pont Barsalou et l’aménagement du parc des Tisserands à l’arrière de la nouvelle bibliothèque.

À l’automne 2023, lorsque la Ville de Saint-Hyacinthe a dévoilé les différentes maquettes de la promenade Gérard-Côté, elle estimait les coûts de la place des spectacles à 6,1 M$. Le secteur « arts et culture », qui représente le parc des Tisserands et le passage en dessous du pont, représentait à ce moment-là un investissement de 4,6 M$. Les nouvelles estimations de ces deux dernières parties devraient être connues en mai. Cela n’inclut pas le secteur des belvédères qui prendra la place de la promenade actuelle. Pour cette partie, la Ville avait annoncé une estimation préliminaire de 8,8 M$ l’automne dernier.

Afin d’obtenir la subvention de 5 M$ du gouvernement du Québec, la Ville doit terminer les travaux de la place des spectacles d’ici la fin 2024. C’est donc pour cette raison qu’elle a lancé le règlement d’emprunt de 12,8 M$ à la séance du conseil du 20 mars. Mais « la vraie réponse [sur les coûts], on va l’avoir au moment d’ouvrir les soumissions », spécifie la directrice générale de la Ville, Chantal Frigon.

Dans le programme triennal d’immobilisations (PTI) 2023-2024-2025, la Ville a budgété un montant de 10,9 M$. « On ne voulait pas s’endetter davantage en 2023 », poursuit Mme Frigon. De son côté, le maire martèle qu’il compte cogner aux portes des députés fédéral et provincial pour obtenir d’autres subventions.

Un conseiller en opposition

Le conseiller municipal du district La Providence, Bernard Barré, a exprimé son désaccord concernant l’adoption du projet de règlement d’emprunt. Bien qu’il souhaite rénover la promenade, il s’oppose à l’emprunt d’une somme aussi élevée. Il a donc voté contre. « Il est encore le temps de mettre le frein avant de rentrer dans le mur. Je ne suis pas contre le projet, mais je suis pour le rationaliser intelligemment. Le contexte économique a complètement changé. Il est hors de contrôle. Actuellement, il est dangereux pour notre santé financière et pour les payeurs de taxes. »

Même si le maire de Saint-Hyacinthe affirme que le projet a été « amaigri », M. Barré n’y croit pas. « Il ne faut pas prendre tout ce que le maire dit pour du cash. Le projet n’a pas été amaigri tant que ça. On n’est même pas certain d’aller jusqu’au bout et on emprunte déjà 12,8 M$. »

Il ne compte toutefois pas inciter la population à demander la tenue d’un registre ni à le signer. « Je considère que les citoyens sont intelligents. Ils vont se mobiliser eux-mêmes. On s’en va dans un puits sans fond », dénonce M. Barré.

Processus d’approbation référendaire

Le règlement d’emprunt sera soumis à l’approbation référendaire visant l’ensemble de la population. Le règlement doit être approuvé à une prochaine séance et sera suivi d’un avis public pour inviter les citoyens intéressés à signer un registre afin de demander un référendum. C’est dans cet avis public que la période pour signer le registre sera dévoilée. Les dates ne sont pas encore déterminées.

Pas moins de 3339 signatures sont nécessaires afin de forcer la tenue d’un référendum. Si le règlement d’emprunt est approuvé par la population, la Ville souhaite lancer les appels d’offres ce printemps afin de commencer les travaux après les vacances de la construction ou cet automne.

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