8 septembre 2022 - 07:03
Agiska Coopérative
Une trentaine d’employés manifestent pour de meilleurs salaires
Par: Adaée Beaulieu
Des employés d’Agiska Coopérative ont manifesté devant le siège social. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©

Des employés d’Agiska Coopérative ont manifesté devant le siège social. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©

Les employés du siège social d’Agiska Coopérative ainsi que du BMR de Saint-Barnabé-Sud, appartenant à la même entreprise, ont manifesté le 1er septembre devant leurs lieux de travail afin d’obtenir notamment de meilleurs salaires.

Rappelons qu’Agiska Coopérative est le résultat d’une fusion de quatre coopératives, soit Agrilait, Comax, Montérégiennes et Sainte-Hélène, survenue en novembre 2021. La convention collective des membres du Syndicat des salariés de Comax affilié avec la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) est venue à échéance le 31 mai. Les employés syndiqués déplorent que rien n’a bougé à la table des négociations depuis ce temps. Après avoir brandi des drapeaux et avoir porté des chandails témoignant de leur désaccord, ils ont décidé de prendre les grands moyens et d’organiser une unique manifestation d’une durée de trois heures sur leurs heures de travail.

« Il n’y a pas d’avancement, donc nous avons décidé de poser un geste fort. Nous espérons que notre employeur va voir notre sérieux. Nous voulons améliorer nos conditions », déclare une employée rencontrée par LE COURRIER.

Le principal point d’achoppement demeure les demandes salariales. L’employée déplore que des postes soient affichés dans certains milieux de travail non syndiqués avec de meilleurs avantages salariaux que ceux des employés syndiqués travaillant là depuis plus de 25 ans. La conseillère syndicale en soutien de la CSD qui travaille sur le dossier et qui était présente à la manifestation devant le siège social, Renée Rodrigue, donne l’exemple de la contribution au REER de l’employeur qui s’élève à 3 % sur les offres d’emplois affichées contre 2,5 % pour celle qu’elle verse aux employés syndiqués. Des bonis de performance de 2 % sont aussi offerts, ce que n’ont jamais eu les employés syndiqués actuels.

Outre ce point chaud, une des demandes consiste à obtenir une réévaluation des postes de travail conjointement avec l’employeur et une firme spécialisée en rémunération. Cela permettrait de déterminer si les salaires sont à la hauteur des tâches effectuées. De plus, les employés désirent des augmentations de salaire appropriées dans le contexte actuel d’inflation et de pénurie de main-d’œuvre. Concernant cette dernière, les syndiqués déplorent que les postes non pourvus ne soient pas affichés par Agiska et que l’entreprise songe à retirer l’accréditation syndicale de certains postes. Ils désirent également obtenir une lettre d’entente sur le télétravail plutôt que de laisser l’employeur établir une politique à ce sujet sans consultation.

Pour sa part, le vice-président responsabilité d’entreprise et communication pour Agiska Coopérative, Hugo Larouche, a précisé que cette manifestation était organisée par une trentaine d’employés sur les 800 de l’entreprise, que l’entreprise respecte leur droit de manifester et que la mobilisation n’a pas affecté les services aux membres et à la clientèle.

Pour ce qui est de la suite des choses, des séances de discussions entre les parties sont prévues en présence d’un conciliateur du gouvernement du Québec prochainement. Agiska Coopérative ne désire pas commenter publiquement les négociations en cours. « L’objectif pour Agiska Coopérative est d’offrir des conditions de travail compétitives favorisant l’attraction et la rétention des employés tout en respectant la capacité de payer de la coopérative. Cela est nécessaire dans un contexte de rareté de main-d’œuvre et nous souhaitons nous positionner comme un employeur de choix », conclut M. Larouche.

image