La Municipalité a d’ailleurs publié dimanche sur sa page Facebook un message pour rendre hommage aux victimes et rappeler qu’un arbre a été planté en leur honneur au parc Elphège-Filiatrault. À ce jour, il « perpétue la mémoire de la famille Charbonneau-Préfontaine dans nos cœurs et commémore leur vie », indiquait le message.
Dix ans, c’est bien peu de temps pour une pareille tragédie, surtout quand la plupart de ceux qui l’ont vécue sont encore bien présents parmi nous. « Ça brasse des souvenirs… c’est encore frais en mémoire », a reconnu Yves de Bellefeuille, maire de la Municipalité aujourd’hui comme à l’époque.
Rappel des faits
Pour les autres qui auraient au contraire perdu le fil, ou les plus jeunes, voici comment LE COURRIER résumait les tristes événements en 2015, soit cinq ans plus tard : « Le glissement de mai 2010 s’est produit à environ quatre kilomètres au nord du noyau villageois, sur la rive droite de la rivière Salvail, laquelle se jette dans la Yamaska environ deux kilomètres plus loin. Le sol s’est disloqué sur une superficie de 42 000 mètres carrés, emportant la maison des quatre victimes, une partie de la route et causant la rupture de l’aqueduc et des lignes électriques et téléphoniques. Les débris glaiseux ont traversé le lit de la rivière et chevauché la rive opposée sur une soixantaine de mètres. Une tranchée a dû être pratiquée dans les jours suivants pour que la rivière retrouve son cours », décrivait alors notre journaliste Benoit Lapierre.
Puisque le glissement s’est produit un soir de match où les Canadiens étaient en séries éliminatoires, tous s’accordaient pour dire que la petite famille devait être en train de regarder la télévision au sous-sol lorsque la catastrophe est survenue, ne leur laissant aucune chance. Le drame avait ému toute la région et même le Québec au complet.
Malgré le caractère exceptionnel de ce désastre naturel, d’importants travaux de sécurisation des berges ont été enclenchés dès l’année qui a suivi, s’est rappelé M. de Bellefeuille. Avec le recul, il juge que ces interventions, qui ont totalisé 13 M$ sur plusieurs années, sont parvenues à apaiser les craintes de ses concitoyens, même si l’érosion de la rivière Salvail reste une réalité avec laquelle il faudra toujours composer. Lui-même se dit tout de même rassuré par tout ce qui a été entrepris pour minimiser les risques. À voir comment de nouvelles familles ont continué de venir s’installer au village, le maire y voit une preuve que sa communauté ne vit plus dans la peur, 10 ans après le traumatisme.
Dans l’immédiat, pour les Rochvillois, l’heure est plutôt à commémorer les victimes. « Le souvenir de leur présence parmi nous demeure bien vivant malgré leur absence », a écrit la Municipalité dans son message, en plus d’offrir ses pensées aux proches des victimes.