En prenant comme point de départ l’achat des immeubles à logements de la rue Marguerite-Bourgeoys, autorisée par le conseil en mai 2016, c’est en effet une quarantaine d’acquisitions qui ont été dénombrées depuis en fouillant les procès-verbaux des séances du conseil.
Les montants compilés se limitent aux coûts d’achat des propriétés et excluent tous les autres frais connexes, par exemple la démolition et l’aménagement du stationnement dans le cas des bâtiments de la rue Marguerite-Bourgeoys. En ajoutant les immeubles du Groupe Léveillé et un autre bâtiment adjacent, c’est au total 2,47 M$ qui ont été déboursés pour acquérir des terrains dans l’optique d’ajouter du stationnement au centre-ville.
Supérieure en nombre, la dizaine d’acquisitions visant à donner de l’espace à la future promenade Gérard-Côté depuis 2016 représente une facture totale de 2,25 M$. La plupart de ces bâtiments sont toujours debout en attendant le déploiement du projet.
Plus récemment, c’est vers le quadrilatère abritant le bar Le Grand Tronc, à l’intersection de l’avenue Laframboise et de la rue Dessaulles, que la Ville s’est tournée. Cinq acquisitions réalisées en 2020 et en 2021 ont coûté 2,48 M$ à la Ville, qui garde là encore ces espaces en réserve pour un projet à moyen terme : celui de l’aménagement d’une gare intermodale.
Notons aussi des acquisitions totalisant tout près de 2 M$ pour permettre la réalisation de trois projets de logements sociaux et abordables au centre-ville. Une première transaction a eu lieu en 2017 pour acquérir le terrain où le projet Le Concorde est présentement en construction. Rappelons que les montants compilés excluent les coûts comme la décontamination du sol et la réalisation du projet en tant que tel. Dans le cadre de ce projet, ils ont été partagés entre la Ville, la Société d’habitation du Québec et l’Office d’habitation des Maskoutains et d’Acton.
Plus récemment, la Ville a aussi procédé à l’achat d’immeubles sur les rues Girouard Ouest et Saint-Antoine, dont la gestion des logements a été confiée à Habitations Maska, un organisme à but non lucratif proche de l’Office d’habitation et dédié à accroître l’offre de logements abordables ou subventionnés.
Un gros morceau
Il faut savoir qu’une seule acquisition réalisée en 2017 a fait grimper considérablement notre bilan : celle de l’ancien édifice de la Fédération des caisses Desjardins, sur la rue Girouard Ouest. Le coût d’achat était de 8,9 M$, ce qui exclut le million de dollars supplémentaire versé au vendeur pour la réalisation de travaux de renforcement de la structure. C’est à cet endroit que des travaux de 17,7 M$ sont en cours afin d’y installer la future bibliothèque municipale.
Les autres acquisitions recensées portent sur des situations plus particulières, comme la création d’un passage piétonnier et d’une piste cyclable, le réaménagement d’une voie de circulation, la réalisation d’infrastructures nécessaires aux réseaux d’aqueduc ou d’égouts ainsi qu’à des fins patrimoniales, comme l’achat de l’église Notre-Dame-du-Rosaire, qui doit devenir un musée d’art et de patrimoine.
Notons que les acquisitions municipales réalisées dans les cinq dernières années ont été concentrées en grande majorité au centre-ville. En fait, c’est 90 % des sommes dépensées en acquisition qui l’ont été dans ce secteur.
D’autres achats de propriétés ont aussi été réalisés en bordure de rivière, là où un nouveau pont doit éventuellement relier Douville au Domaine sur le Vert dans l’axe du boulevard Casavant. Enfin, la Ville a aussi contribué pour 1 M$ au projet d’agrandissement de l’école secondaire Casavant dans le Séminaire en acquérant l’espace vert situé devant l’immeuble à des fins de parc.
Question de vision
La Ville de Saint-Hyacinthe s’est effectivement montrée très active dans le domaine immobilier dans les dernières années, a reconnu son directeur général, Louis Bilodeau, qui souligne qu’avant son arrivée en poste, en 2001, c’était quelque chose qui ne se faisait à peu près pas.
Pour lui et le maire Claude Corbeil, les nombreuses acquisitions réalisées dernièrement illustrent en fait la capacité de l’organisation municipale à faire preuve de vision à long terme en « préparant le terrain » à divers projets. Réaliser ces transactions en amont peut également faire baisser les coûts liés à ces projets lorsque vient le moment de leur réalisation, a souligné M. Corbeil.
Les villes sont par ailleurs devenues des « acteurs importants de requalification » du milieu, a également avancé M. Bilodeau, pour qui ce pouvoir qui leur est conféré ne doit pas être « sous-estimé ».