28 janvier 2021 - 15:14
Acteur et enseignant à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe
2020, l’année du rendez-vous manqué pour Benoît Finley
Par: Olivier Dénommée
Pour l’acteur Benoît Finley, 2020 aurait dû être son année, mais il peut au moins dire mission accomplie pour sa série Contre-offre, qui est diffusée depuis la mi-janvier sur les ondes de Noovo. Photo Karine Lévesque

Pour l’acteur Benoît Finley, 2020 aurait dû être son année, mais il peut au moins dire mission accomplie pour sa série Contre-offre, qui est diffusée depuis la mi-janvier sur les ondes de Noovo. Photo Karine Lévesque

Ce serait un grave euphémisme de dire que l’année qui vient de s’achever s’est déroulée comme on l’espérait, mais c’est d’autant plus vrai pour l’enseignant de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, Benoît Finley, qui avait devant lui sa « plus grosse année en carrière » comme acteur avant que la COVID-19 n’en décide autrement.

En entrevue avec LE COURRIER, l’acteur n’a pas montré d’amertume face à la dernière année, même si elle n’avait pas toujours été clémente avec lui.

« L’année avait bien commencé avec la nouvelle que la série Contre-offre irait de l’avant et que j’avais décroché un rôle dans la comédie musicale Kinky Boots et dans d’autres séries. Ça allait être ma plus grosse année en carrière : seulement avec Kinky Boots, c’était 59 représentations au Théâtre Saint-Denis en plus des dates en tournée. C’est complètement annulé et c’est un gros deuil à faire parce que c’est difficile d’être pris dans une comédie musicale de ce niveau-là. Ça aurait été mon tournant après 16 ans de carrière. »

Le confinement de mars a aussi mis un frein pendant quelques mois aux activités de son agence de casting. Malgré tout, Benoît Finley garde le sourire et relativise sa situation. « J’ai perdu un show, mais c’est minime quand on pense à ceux qui ont perdu un proche à cause de la maladie. Je ne suis vraiment pas à plaindre. »

Quant aux séries télévisées auxquelles il devait participer, leur avenir semblait encore ambigu au moment de l’entrevue, mais le début du tournage de la série Patrick Senécal présente…, dans laquelle il jouera, a été annoncé fin octobre. C’est sans compter Contre-offre, dont il est co-idéateur, qui a enfin fait son chemin jusqu’au petit écran le 12 janvier. Dans cette première série originale de la chaîne Noovo, on peut même voir le résident d’Otterburn Park y camper le rôle du motivateur Ben Gagné.

L’aventure de Contre-offre

Contre-offre est une comédie mettant de l’avant une petite bannière familiale de courtiers immobiliers, l’agence Lévesque, qui tente de survivre dans l’univers très compétitif – et absurde – de l’immobilier. On peut notamment y retrouver les talents de Marie-Soleil Dion, Antoine Vézina et Normand D’Amour.

« Avec Marie-Chantal Nadeau, j’ai pitché le concept chez Pixcom en fin 2018 après un an et demi de travail. L’immobilier, c’est un sujet simple dans lequel tout le monde peut se retrouver et dans lequel on s’intéresse au côté familial et à l’aspect humain », raconte Benoît Finley.

Le choix de ce thème n’était pas non plus étranger au fait qu’il avait personnellement eu différentes expériences avec des courtiers et que sa partenaire travaille elle-même dans le milieu de l’immobilier.

« Avant d’être comédiens, on est des observateurs de notre société. On a eu envie d’explorer ce sujet sans tomber dans les histoires de mafia et de courtiers crosseurs », ajoute-t-il au sujet de la première série qu’il signe.

Contre-offre permet tout de même de souligner les absurdités du milieu, comme le fait de louer une voiture de luxe avant de rencontrer un client pour lui donner l’impression de connaître plus de succès, une pratique loin d’être rare, selon le diplômé de l’Option théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe.

Ce n’est qu’à la fin 2019 que le feu vert a été donné pour travailler sur la série, qui devait initialement être diffusée à la rentrée automnale chez Noovo. Mais lorsque la crise de la COVID-19 a frappé le Québec à la mi-mars, la moitié des épisodes n’avaient pas encore été écrits et le casting n’était pas encore complété, compromettant lourdement l’avenir de la série.

« Puis, j’ai reçu un appel au mois d’août me disant que dans trois semaines, on tourne. Il restait six épisodes à écrire et 69 rôles à caster », se souvient Benoît Finley, précisant que plusieurs scènes ont été modifiées vu le contexte des mesures sanitaires et que des rôles ont été coupés pour les mêmes raisons.

Et comme si ce n’était pas assez, la deuxième vague a donné des sueurs froides à l’équipe qui craignait que l’arrivée des zones rouges empêche la tenue des tournages, ce qui aurait mis fin au projet puisqu’aucun épisode complet n’avait encore été filmé. Bonne nouvelle, le gouvernement a permis la poursuite du tournage qui s’est achevé sans anicroche dans la seconde moitié d’octobre.

« La signature de la série est super belle et la dynamique des plans est presque à l’américaine. Le diffuseur va attendre les cotes d’écoute avant de nous renouveler, mais on cogite déjà sur d’autres saisons », précise Benoît Finley, ne cachant pas son optimisme.

La première saison de Contre-offre, produite et réalisée par Martin Roy et scénarisée par Pierre-Louis Sanschagrin, Kristine Metz, Marie-Josée Ouellet, Martine Pagé et Julien Tapp, présente un nouvel épisode chaque mardi, 19 h 30, depuis le 12 janvier sur les ondes de Noovo.

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