18 janvier 2024 - 03:00
carte blanche
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Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Y a un événement en début d’année dont j’avais oublié de parler, mais ça m’est revenu en tête l’autre jour : le 2 janvier à 9 h 27 du matin, les PDG les mieux payés au Canada avaient déjà gagné le salaire annuel du travailleur moyen, soit 60 600 $.

Ben oui, en commençant en théorie à minuit pile et en un peu plus de 8 heures de travail, des boss gagnent ce que font leurs employés en un an. Grosse journée au bureau.

Faut croire que les boss travaillent de plus en plus fort parce que chaque année, ils battent un record. En 2023, ils avaient attendu à 9 h 43 pour arriver au même résultat. En 2022, ces pauvres patrons ont dû patienter jusqu’à midi!

Dire qu’à son époque, l’industriel Henry Ford, grande figure du capitalisme qui n’avait pas un tatouage de Karl Marx sur la cuisse, pensait qu’un écart de salaire « admissible » serait un boss gagnant 40 fois le salaire d’un employé. Le banquier JP Morgan lui, croyait en un ratio de 20 pour 1.

Or, les écarts de salaires se sont tenus autour de 50 pour 1 jusqu’aux années 70 avant de s’envoler.

Aujourd’hui, au Canada, l’écart est de 246. Aux USA, 350. Les boss disent que c’est parce que l’économie va bien. Parce qu’en fait, ils sont payés selon le marché et le cours de leur entreprise en Bourse, alors les patrons passent à la banque pendant que leurs employés font la file devant les banques… alimentaires.

Je me suis rappelé tout ça quand j’ai vu l’article sur l’accueil Bonneau à Montréal qui ne pourrait bientôt plus offrir de repas. Mais je suis sûr qu’un grand patron va leur faire un beau chèque avec une belle photo.

Ça lui fera en plus un joli crédit d’impôt…

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